Alors que la psychiatrie, « parent pauvre » du système de santé, souffre d’un manque de moyens et de personnels compliquant l’accès aux soins, repenser l’organisation des soins au niveau territorial apparait essentiel. L’Agence régionale de santé (ARS), la ville de Paris, en la personne d’Anne-Claire Boux, l’adjointe à la Mairie de Paris en charge des questions de santé publique, et l’AP-HP ont signé un Contrat territorial de santé mentale (CTSM) le 24 janvier 2024. Il « formalise les engagements réciproques de tous les signataires pour améliorer la santé mentale et les parcours de santé des personnes atteintes de troubles psychiques à Paris », explique le communiqué de l’ARS Ile-de-France.
Accès au logement, renforcement des moyens et pédopsychiatrie
Il s’axe autour de 6 thématiques :
• Articulation entre soins somatiques et soins psychiatriques. Plus d’1,2 million d’euros ont été dédiés au renforcement des dispositifs favorisant l’accès aux soins somatiques ces 3 dernières années : mise en place de 2 dispositifs de consultation en soins somatiques pour les personnes atteintes de handicap, ou renforcement en psychologues au sein de 5 centres de santé et 2 maisons pluri-professionnelles. « le CTSM 75 prévoit de poursuivre les efforts d’intégration de la santé mentale aux soins primaires en soutenant la systématisation de partenariats entre la psychiatrie et les soins somatiques (médecine générale et spécialisée) » précise l’ARS.
• Accès et maintien dans le logement. Deux actions ont déjà été lancées pour favoriser l’accès et le maintien dans un logement. Les Équipe de liaison intersectorielle d’accompagnement entre habitat et soins ont pour objectif de faciliter le maintien des personnes en difficulté psycho-sociale signalées par les bailleurs sociaux. Déployées dans 4 arrondissements à titre d’expérimentation (13ème, 18ème, 19ème et 20ème), elles doivent l’être dans les 10ème, 11ème, 14ème et 17ème. Le Dispositif de logement accompagné pour l’inclusion des personnes souffrant de troubles psychiques, lui, propose aux patients inscrits dans un parcours de soins psychiatriques la mise à disposition d’appartements avec un accompagnement adapté pour développer progressivement leur autonomisation.
• Addictions et santé mentale
• Santé mentale des adolescents et jeunes adultes. Il s’agit « d’une priorité », fait valoir l’ARS. L’accent sera notamment mis sur « le développement du travail en réseau » entre les professionnels non spécialistes de première ligne intervenant auprès des adolescents et ceux de la psychiatrie pour faciliter le repérage et le diagnostic précoce des troubles psychiatriques. Il s’agit également de renforcer les dispositifs de prise en charge de la crise et de l’urgence psychiatrique (SAMU Psy, par exemple)
• Prévention et déstigmatisation
• Prise en charge de la crise et de l’urgence psychiatriques
« Ce contrat, loin de constituer une fin en soi, marque une étape importante et va permettre de poursuivre la dynamique de terrain au service de la santé mentale des Parisiens », remarque toutefois l’ARS. De nouvelles actions pourront être mises en place sous forme d’avenants, que ce soit en matière de promotion de la santé mentale ou du renforcement de l’offre de soins et de soutien.
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