C’est à l’occasion de la prochaine journée mondiale de la prévention du suicide, ce dimanche 10 septembre, que Santé publique France publie ces résultats d’évaluation. Pour rappel, le dispositif VigilanS est apparu en 2015 et a pour mission de prévenir les tentatives de suicides ou les récidives, notamment via le maintien d’un lien par téléphone par des professionnels de santé avec les patients hospitalisés après une tentative de suicide. 32 centres VigilanS, dont un installé au sein du GHU de Paris, couvrent désormais le territoire français.
Un dispositif qui a fait ses preuves
Selon Santé publique France, missionnée par la Direction générale de la santé (DGS) pour l’évaluer sur la période 2015-2017 dans les 6 premiers territoires où il a été implanté*, le dispositif VigilanS a permis « une réduction significative [du risque de récidive] chez les personnes ayant bénéficié de ce suivi ». Sur la moitié des 23 146 patients pris en compte dans l’évaluation, 11 573 ont été intégrés au dispositif (soit environ la moitié). Parmi eux, 3 214 réitérations ont été identifiées, contre 5 014 au sein de la moitié qui n’a pas bénéficié de ce suivi. Soit « une diminution de 38% du risque de réitération suicidaire (passage aux urgences ou hospitalisation pour tentative de suicide ou décès par suicide) dans les 12 mois suivant leur tentative », chez les patients VigilanS, précise l’agence. « L’efficacité du dispositif est observée quel que soit le sexe ou s’il s’agit de la première tentative de suicide de la personne ou non. »
Sur le plan économique également, il présente un bilan positif : 1 euro investi dans le dispositif permettrait d’économiser 2 euros en coût de santé, soit, en moyenne, 248 euros économisés pou chaque patient inclus.
La prévention du risque suicidaire demeure une nécessité
« La France présente un taux de suicide supérieur à la moyenne des autres pays de l’Union européenne », rappelle Santé publique France, qui cite le chiffre d’environ 200 000 tentatives de suicide par an. Le sujet mérite d’autant plus de vigilance que la crise sanitaire a induit une augmentation des troubles psychiques et des pulsions suicidaires chez les jeunes de moins de 25 ans, ainsi qu’une hausse des passages aux urgences pour pensées suicidaires en population générale. Or, souligne-t-elle, les suicidants constituent une population particulièrement à risque de réitération et de décès par suicide. « Il est donc primordial de déployer des actions de prévention en direction de cette population pour réduire ces risques », conclut-elle.
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