L'école, le secteur de la petite enfance mais aussi le fonctionnement de l'hôpital et la question des déserts médicaux, plusieurs chantiers évoqués par Michel Barnier, qui a rappelé son attachement au service public lors de son discours de politique générale, prononcé mardi 1er octobre devant l'Assemblée Nationale.
Priorité à l'accès aux soins avec "un rôle élargi" pour les infirmiers
Parmi les priorités identifiées : l'accès aux soins. «Mon gouvernement vous proposera d'accélérer l’accès aux soins grâce à une loi infirmières, infirmiers, qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients», a déclaré Michel Barnier. Attendue depuis plus d'un an par les professionnels, une proposition de loi sur le sujet -portée par une députée de la majorité- devait être présentée au Parlement au printemps, avant d'être suspendue par la dissolution.
Mobilisons toutes les solutions possibles pour favoriser l'accès aux soins.
— Geneviève Darrieussecq (@gdarrieussecq) October 1, 2024
Nous proposerons une loi pour réformer le statut des infirmières et infirmiers, étendre leur expertise et leur rôle dans la prise en charge des patients. pic.twitter.com/4nRvrHXYwz
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Poursuite de la lutte contre les déserts médicaux
Pour lutter contre les inégalités d'accès aux soins, le Premier ministre a également promis la création d'un programme d'engagement «volontaire» pour les internes en médecine afin qu'ils partent temporairement exercer dans des déserts médicaux, avec le soutien des pouvoirs publics. «Nous allons travailler avec tous ceux qui le voudront à ce que j'appellerai un programme nouveau, un programme Hippocrate par lequel les internes, français et étrangers, s'engageraient volontairement, pour une période donnée et grâce à l’accompagnement de l'Etat et des collectivités, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins», a-t-il déclaré. Il a promis de faire de la lutte contre les déserts médicaux «l’une des priorités» de l'exécutif. «Le temps est révolu où l’on avait la crainte de former trop de médecins. Nous allons amplifier l’effort engagé», a-t-il poursuivi.
Déploiement des assistants médicaux et appel aux médecins retraités
En outre, «nous allons déployer plus rapidement les assistants médicaux, les bus de santé, les regroupements de professionnels de santé» et davantage nous appuyer «sur les nouvelles technologies, la télémédecine, la télésurveillance» et l'intelligence artificielle, a-t-il assuré. Le gouvernement projette encore de faire appel aux «médecins retraités, en leur permettant de reprendre du service avec un cumul favorable entre rémunération et retraite», et de «s’attaquer à la simplification et à la suppression» de la «paperasse», qui complique le travail des soignants. Il a enfin promis «d'investir» dans la «prévention» notamment «des comportements à risque, l'intensification des dépistages ou le développement du sport-santé».
La santé mentale, "grande cause nationale de l’année 2025"
Comme il l’avait déjà annoncé, le Premier ministre confirme que la santé mentale sera «la grande cause nationale de 2025». «Ce problème de santé mentale touche un Français sur cinq. L’impact sur les familles et sur les proches est immense», a-t-il regretté, appelant notamment à une meilleure «prévention des comportements à risques, l’intensification des dépistages et le développement du sport santé». Le Premier ministre annonce que «nous investirons et nous mènerons ces chantiers avec énergie car ils sont la seule manière d’améliorer durablement notre espérance de vie en bonne santé».
"Reprendre le dialogue" sur la réforme des retraites
Sur la question des retraites, le Premier ministre a eu un message d'ouverture : Michel Barnier s'est dit ouvert à des «aménagements raisonnables et justes», en concertation avec les partenaires sociaux. «Certaines limites de la loi votée le 15 avril 2023 peuvent être corrigées. Les questions des retraites progressives, de l'usure professionnelle, de l'égalité entre les femmes et les hommes face à la retraite méritent mieux que des fins de non-recevoir», a-t-il déclaré lors de sa déclaration de politique générale, en précisant vouloir «proposer aux partenaires sociaux de réfléchir à des aménagements, raisonnables et justes».
Comptes publics, écologie,... autres dossiers brûlants
Les comptes publics, l'écologie, le Premier Ministre a par ailleurs balayé un grand nombre de sujets très attendus lors de son discours. Régler la question de la dette (51 milliards d'euros) sera l'une de ses priorités. «Nous n'avons pas le choix. Notre responsabilité, c'est de retrouver des marges de manœuvre», a-t-il affirmé. «Ramener le déficit de notre pays à 5% en 2025 et revenir sous le plafond de 3% en 2029 pour revenir à nos engagements européens», avec comme «premier remède : la réduction des dépenses», a-t-il souligné, rappelant son attention «aux plus fragiles». Le Premier ministre entend ainsi mettre à contribution les grandes et très grandes entreprises qui réalisent des bénéfices importants ainsi que les Français les plus fortunés, tout en luttant «contre la fraude fiscale et la fraude sociale».
Autre «épée de Damoclès», celle de la dette écologique. « Nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons », a-t-il lancé, depuis la tribune de l’Assemblée. Pour le Premier ministre, la lutte contre cette « dette écologique » sera « au cœur de notre action ».
« Je pense qu’on peut faire beaucoup sur nos émissions de gaz à effet de serre. On a diminué de 3,6 % au premier semestre 2024. C’est la preuve que les efforts payent », a-t-il estimé, avant de lister ses priorités : « Préserver la biodiversité ; encourager l’économie circulaire ; la décarbonation... »
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