Le Premier ministre a dévoilé sa feuille de route devant l'Assemblée Nationale, 26 jours après avoir été désigné par le Président de la République. Il a notamment évoqué plusieurs chantiers : l'accès aux soins, la lutte contre les déserts médicaux ou encore la préservation de l'hôpital public. Il a aussi fait le point sur la réforme de la profession infirmière.
L'Ordre National des infirmiers
Parmi les premiers à réagir, l'Ordre National des Infirmiers a salué l'annonce par le Premier ministre «d'une loi infirmières-infirmiers». «Mon gouvernement vous proposera d'accélérer l’accès aux soins grâce à une loi infirmières, infirmiers, qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients», avait déclaré Michel Barnier la veille devant l'Assemblée Nationale, dévoilant les grands axes de sa politique à venir. Attendue depuis plus d'un an par les professionnels, une proposition de loi sur le sujet devait être présentée au Parlement au printemps, avant d'être suspendue par la dissolution.
L’Ordre National des Infirmiers «se félicite de cette annonce pragmatique qui répond à un besoin des Français de pouvoir être soignés correctement», a-t-il souligné. «Cette réforme de la profession était en discussion depuis longtemps, elle répond aussi à une attente forte des 640 000 infirmières et infirmiers qui chaque jour sont aux côtés des patients à domicile ou en établissement». Sylvaine Mazière-Tauran, sa présidente, a salué à son tour «l'écoute et le pragmatisme» de Michel Barnier, dans un contexte de tension sur les effectifs. «Afin de répondre à cet enjeu d’accélérer l’accès aux soins, tel que voulu par le Premier ministre, cette loi devra prendre en compte plusieurs aspects : les soins relationnels, la coordination des parcours de soins, la prévention, et la formation des futures générations d’infirmiers».
La présidente de l'Ordre a également listé des mesures à courts termes pour le nouveau gouvernement : «la concrétisation de textes législatifs permettant l’accès direct et la primo-prescription pour les infirmiers en pratique avancée (IPA), et un décret autorisant les infirmiers à réaliser des soins spécifiques en matière de plaies et de cicatrisation».
Retrouvez ici le communiqué complet.
La Fédération Nationale des Infirmiers
La FNI s'est à son tour réjouie de l’annonce d’une loi infirmière parmi les grands chantiers du gouvernement pour 2025. Alors que la dissolution, décidée par Emmanuel Macron le 9 juin dernier, a mis un coup d'arrêt au projet de loi infirmière, «à quelques mètres de la ligne d’arrivée», rappelle-t-elle, la FNI se félicite de la reprise prochaine des discussions. «Au terme d’un an et demi de travaux denses et constructifs avec l’ensemble de la profession, la réforme du métier infirmier était en voie de finalisation. Un projet de loi était annoncé à la rentrée pour graver dans le marbre les nouvelles missions des infirmières et les rendre applicables dès 2025. Le calendrier politique en a voulu autrement».
«Une loi infirmière est aussi essentielle pour redonner de l’attractivité au métier infirmier et lui apporter la reconnaissance qu’il mérite, à l’heure où de plus en plus d’infirmiers libéraux envisagent l’abandon de leur métier face à la fatigue et à la pression subie», martèle la FNI, espérant voir arriver «sans tarder» le projet de loi à l’Assemblée nationale. La Fédération Nationale des infirmiers se réjouit également de l'accent mis sur la prévention mais aussi de la décision de faire de la santé mentale la grande cause nationale de 2025.
Le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux
«Enfin la promesse d'une loi infirmière !», s'est félicité de son côté le Sniil, le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux, rappelant à Michel Barnier, qu'il n'existe pas de désert infirmier, alors que le Premier ministre a dit sa volonté de lutter pour l'accès aux soins et contre les déserts médicaux. Le syndicat plaide pour une avancée sur le dossier de «l'accès direct pour certains soins» et de «la mise en place d'une consultation infirmière», en un mot pour «une plus grande autonomie» accordée aux IDEL dont le «maillage territorial» représente «une force». Le Sniil souligne une fois de plus «le rôle majeur des infirmiers libéraux dans la prise en charge des patients à domicile, et notamment des patients atteints de troubles psychiatriques», alors que la santé mentale a été décrétée grande cause nationale 2025 par Michel Barnier.
Retrouvez ici le communiqué de presse du Sniil.
Mobilisons toutes les solutions possibles pour favoriser l'accès aux soins.
— Geneviève Darrieussecq (@gdarrieussecq) October 1, 2024
Nous proposerons une loi pour réformer le statut des infirmières et infirmiers, étendre leur expertise et leur rôle dans la prise en charge des patients. pic.twitter.com/4nRvrHXYwz
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