La puéricultrice est une infirmière qui s'est spécialisée dans les soins aux jeunes enfants. Elle tient également un rôle de conseil auprès des parents. On devient puéricultrice en un an. après trois ans d'études d'infirmière.
Bien sûr, il y a les soins, les prises de sang, les piqûres, les médicaments à distribuer, mais le secteur pédiatrie n'est pas un service tout à fait comme les autres. Infirmière puéricultrice au centre hospitalier de Chalon, Delphine Kirche ne saurait se contenter d'effectuer ces gestes très professionnels car dans les chambres qu'elle visite quotidiennement les malades n'ont jamais plus de 15 ans.
Alors même si le temps manque, il est bien difficile de refuser d'accorder quelques minutes au petit bout de chou qui pleure, qui s'ennuie ou qui réclame une histoire.
Travailler en pédiatrie n'est pas toujours facile.La souffrance, la maladie, la mort de l'enfant est insupportable aux parents et difficile à vivre pour les professionnels même expérimentés. Delphine a pourtant fait volontairement ce choix « car l'enfant sait aussi vous rendre ce que vous lui donnez. C'est un milieu enrichissant et toujours entrain d'évoluer. Il faut éviter les rapports trop affectifs mais savoir créer un climat de confiance. On ne fait pas ce métier par hasard, il faut aimer les enfants. » C'est le cas de Delphine qui a commencé par faire l'école d'infirmière de Chalon. Un remplacement en pédiatrie au CH de Chalon lui permet de découvrir le monde des enfants.
« Une révélation, j'étais sûre d'avoir trouvé ma voie » explique-t-elle. Elle intègre alors l'école de puéricultrice de Dijon dans le cadre d'une formation continue financée par son employeur.
Contrairement à d'autres services pour adultes qui prodiguent les soins à heure fixe, l'infirmière puéricultrice essaie, dans la mesure du possible, de s'adapter aux habitudes de vie de l'enfant et à ses rituels, dans le sommeil, les repas ou la toilette. Delphine apprécie cette absence de routine et l'échange avec les parents. Il arrive que certains petits malades soient hospitalisés un an, voire plus. Des liens se créent alors forcément avec la famille. « Un échange pas toujours facile car nous faisons souvent face à des parents angoissés et dont l'agressivité se trouve décuplée. Les soirées sont plus propices aux confidences. »
Le soutien à la parentalité est un objectif majeur pour l'infirmière puéricultrice. « Lors de la prise en charge d'un enfant malade, je suis attentive à la compréhension des parents et des enfants (de leurs logiques, attentes et projets) afin de ne pas me substituer à eux mais de leur apporter un soutien à leur mesure. Mon activité d'infirmière puéricultrice est donc de nature préventive, curative et éducative. »
Delphine Kirche travaille de jour au service pédiatrie qui soigne les bébés âgés de plus de 30 jours jusqu'aux adolescents de 15 ans et 3 mois.
On retrouve également les infirmières puéricultrices en service néonatalogie (nourrissons jusqu'à 30 jours) et en maternité. Elles sont chargées de veiller sur les nouveaux nés, établissent leur régime alimentaire, surveillent l'allaitement et assurent la toilette. Elles conseillent et guident les nouvelles mamans sur les soins à apporter à leurs nourrissons, leur développement physique et affectif.
Elles peuvent aussi avoir la charge des prématurés. La puéricultrice les nourrit par des techniques spécifiques d'alimentation, assiste le médecin pour la pose des sondes ou autres examens et suit l'exécution des traitements tout en essayant de préserver le rôle de la mère.
Beaucoup de professionnelles approfondissent leur formation dans un domaine ou une maladie. Delphine a choisi de se consacrer à la prise en charge de l'enfant victime de violences et d'abus sexuels. « J'ai effectué un stage à l'unité médico judiciaire de Béziers. Cette expérience m'a permis d'avoir un rôle d'infirmière puéricultrice référente au sein de l'unité médico-judiciaire de Chalon-sur-Saône. »
Environ 15 000 infirmières puéricultrices exercent actuellement dont plus de la moitié en milieu hospitalier. Les autres travaillent dans les centres de PMI et les crèches.
Dans les PMI (centres de protection maternelle et infantile), elles travaillent toujours en équipe avec des médecins, éducateurs, sages-femmes et travailleurs sociaux. Elles ont une mission de conseil, de formation et de prévention auprès des familles ou des maternelles par exemple. Elles sont alors affectées à un pôle géographique et se déplacent souvent.
Autre terrain investi par les infirmières puéricultrices : les crèches et haltes-garderie dont elles peuvent assumer la direction avec le médecin responsable. Pour devenir directrice de crèche, une puéricultrice doit avoir au moins cinq ans d'expérience.
L'expérience lui permettra également de coordonner les actions municipales en faveur de la petite enfance ou assurer des actions de formation auprès des assistantes maternelles. En obtenant un diplôme de cadre d'état, elle pourra enfin prendre en charge la surveillance d'un service de pédiatrie en tant que cadre de santé.
Martine Moreau
Le Journal de Saône et Loire
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