Dans sa web émission, la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) a dévoilé les résultats de son enquête sur les accidents d'exposition au sang (AES) qui montre que 62 % des infirmiers libéraux ont déjà été victimes d'un AES.
Le 26 mars 2014, la troisième web émission de Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) s'est intéressée aux accidents d'exposition au sang (AES). Selon les résultats de l'enquête menée par la FNI
et le Groupe d'étude sur le risque d'exposition des soignants (GERES)1, 62 % des infirmiers libéraux ont subi un AES au cours de leur carrière et plus de la moitié se sont déroulés durant l'année écoulée. Philippe Tisserand, président de la FNI, considère que le chiffre est énorme et inquiétant
. Gérard Pellissier, responsable scientifique du (GERES) estime que le taux d'accident chez les infirmiers libéraux est près de dix fois supérieur à celui des infirmiers exerçant en établissement de santé
. Et d'ajouter que ce chiffre peut notamment s'expliquer par une activité en termes de gestes invasifs de l'ordre de trois à quatre fois supérieure par rapport au milieu hospitalier
.
L'enquête révèle également qu'après un AES, 80 % des IDEL ont eu un bon réflexe immédiat en lavant la plaie et en appliquant un antiseptique. Cependant, seulement 19 % des sondés ont consulté un médecin référent. La non-consultation résulte généralement d'un risque associé à l'AES jugé minime, voire nul par l'infirmier libéral. De plus, seuls 14 % ont déclaré l'AES auprès de l'assureur (assurance maladie ou assureur privée). Gérard Pellissier souligne que pour que le risque soit couvert en milieu libéral, les professionnels doivent souscrire une assurance volontaire complémentaire qui couvre le risque accident de travail/maladie professionnelle
. Pour Gilles Cholet, ce faible taux traduit une profonde méconnaissance des conduites à tenir, des stratégies thérapeutiques et de la nécessité de bien s'organiser dans sa pratique professionnelle au quotidien. Il est nécessaire d'avoir la bonne information pour savoir comment réagir
. Autre chiffre révélateur : 52 % des IDEL ne connaissent pas très bien la marche à suivre en cas d'accident d'exposition au sang et 80 % trouvent que les informations mises à leur disposition sont insuffisantes ou inexistantes . D'où la nécessité, pour Philippe Tisserand, de travailler sur la prévention et sur l'information
.
52 % des IDEL ne connaissent pas très bien la marche à suivre en cas d'accident d'exposition au sang
De plus, selon l'enquête, 40 % des infirmiers libéraux n'utilisent pas de matériel sécurisé ce qui permettrait pourtant de réduire considérablement les AES. En cause, des produits souvent trop coûteux... Philippe Tisserand estime qu'il faudrait peut-être davantage, dans les négociations qui tournent autour du tarif des actes, prendre en compte les évolutions nécessaires pour sécuriser les soins et l'infirmière
.
Que faire en cas d'accident d'exposition au sang ?
Lors de la survenue d'un AES, la première chose à faire est de nettoyer la plaie avec l'eau et au savon puis au produit désinfectant. Christian Rabaud, Vice Président du GERES, souligne que le produit désinfectant sera d'autant plus efficace qu'on aura enlevé le plus possible de matières organiques
. La victime d'AES doit ensuite se rendre, dans les quatre premières heures, auprès d'un service référent afin d'évaluer le risque potentiel de contamination par le virus du sida, de l'hépatite B ou C... Pour savoir où être pris en charge en fonction du lieu où il se trouve, l'IDEL doit se renseigner auprès de l'Agence Régionale de Santé qui dispose d'une liste de centres référents. Bref, la démarche est loin d'être simple car d'une part, l'infirmier libéral est susceptible d'interrompre sa tournée, et d'autre part, il doit se rendre au plus vite auprès d'un service référent. Mieux vaut donc anticiper pour savoir dans quel établissement se rendre en cas d'AES...
Des gestes simples pour éviter l'AES
Afin d'éviter un accident d'exposition au sang, quelques précautions sont à prendre :
- ne jamais re-capuchonner ;
- avoir à disposition un container à objets coupants/contondants où l'on peut jeter directement l'élément sans le re-capuchonner ;
- porter des gants. Même s'ils ne protègent pas de l'accident, ils minimisent le risque.
Note
- Enquête menée par la FNI et le GERES d'octobre à novembre 2013 auprès de 1870 infirmiers libéraux.
Aurélie TRENTESSE Rédactrice Infirmiers.com aurelie.trentesse@infirmiers.com
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