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IDEL

2030 : quelles perspectives pour les IDEL ?

Publié le 11/09/2012

Lors d'une conférence de presse le 5 septembre 2012, la Fédération Nationale des Infirmiers (FNI) a présenté son livre blanc « Horizon 2030 – Vision pour les soins infirmiers ambulatoires ». Par cette publication, le syndicat d'infirmiers libéraux souhaite répondre à la question suivante : en quoi les infirmières libérales constituent-elles une part essentielle de la solution aux défis de santé ? Explications.

La pratique libérale de l'infirmier a de beaux jours devant elle... faut-il encore que les compétences des IDEL soient reconnues et valorisées !

L'ouvrage « Horizon 2030 – Vision pour les soins infirmiers ambulatoires » présenté le 5 septembre dernier par Philippe Tisserand, président de la FNI, a pour objectif d'interpeller les décideurs politiques. Le syndicat indique que « deux millions de journées d'hôpital sont immédiatement évitables chaque année dans notre pays par un investissement dans le suivi, en ambulatoire, des patients chroniques ». La réflexion porte donc sur les solutions susceptibles d'éviter ces journées d'hospitalisation qui sont coûteuses et souvent évitables. Pour Philippe Tisserand, il ne fait aucun doute que « les infirmières libérales font partie intégrante de la réponse ». Comme il le souligne : « dans d'autres pays, elles sont même en première ligne ».

La FNI préconise notamment que « chaque Français, en 2030, puisse choisir et disposer d'un soignant principal qui puisse être un médecin traitant, une infirmière de famille ou un pharmacien référent ». Cela doit passer par l'inscription dans la loi du concept « d'infirmière référente ».

La mise en place d'un Dossier Infirmier Informatisé (D2I) pourrait également contribuer à confier un rôle plus large aux infirmières par le recueil des données au chevet du patient. Ce dossier permettrait au Dossier Médical Personnel (DMP) de ne pas demeurer une « coquille vide se limitant à la transposition informatique des rapports d'hospitalisation ». Cet outil permettrait « le suivi des patients chroniques dans leur parcours ville-hôpital-ville ». Cette proposition notamment retenue par le Centre d'Analyse stratégique (CAS) est une priorité pour l'offre de soins de demain.

La FNI propose également que l'infirmière référente joue un rôle dans l'éducation thérapeutique des patients (ETP). « L'éducation fait partie des missions dévolues aux infirmières et inscrites dans leur décret de compétences. Aujourd'hui, les elles sont les seules à être formées dans leur cursus initial à l'éducation thérapeutique, indique Philippe Tisserand ».

Soins infirmiers en premier recours, prise en charge de la dépendance, éducation thérapeutique, accompagnement de fin de vie... autant de champs privilégiés d'exercice des IDEL en 2030.

Pour une revalorisation du rôle professionnel et des pratiques des infirmiers libéraux

Au travers de son livre blanc, la FNI propose aussi de revaloriser le rôle des infirmiers, notamment en leur permettant de suivre et d'adapter les traitements des patients chroniques, « ce qui se pratique déjà pour les traitements insulinodépendants des diabétiques ». Le syndicat note que « lorsque les infirmières suivent et adaptent les traitements des patients chroniques, les coûts pour la collectivité sont moindres tout en garantissant une qualité équivalente ou supérieure de suivi et de satisfaction des patients ».

La FNI souhaite également étendre le droit de prescription des infirmiers à certains examens de contrôle, comme pour les cas d'ulcères de jambe dont l'adaptation de la compression nécessite de disposer de paramètres récents, notamment l'indice de pression systolique. Le droit de prescription et d'administration des vaccins contre la rubéole, la grippe, la coqueluche ou le tétanos pourrait également être étendu dans une préconisation du syndicat.
Au-delà d'une revalorisation du rôle professionnel des infirmiers libéraux, Philippe Tisserand ajoute que « les pratiques de l'infirmière libérale qui s'apparentent aux pratiques d'une infirmière clinicienne doivent être reconnues comme relevant d'un niveau master ». Il souligne ainsi que d'autres professions paramédicales exercées à domicile avec une autonomie toute aussi accrue, comme la kinésithérapie et l'orthophonie, ont obtenu la reconnaissance de leur formation au niveau master 1.

Pour la FNI, les infirmiers libéraux ont donc un rôle de premier ordre à jouer dans l'organisation de la permanence des soins ambulatoires. « Ils pourraient assurer une astreinte en relation avec un médecin dans le but de raccourcir les délais de réponse aux urgences ambulatoires, déclare-t-elle ». Le transfert en temps réel permettrait au médecin de disposer de certaines mesures de paramètres.

Philippe Tisserand insiste sur le fait que certains modèles étrangers font appel aux infirmières pour effectuer un premier tri des urgences. « Les organisations développées essentiellement dans les pays anglo-saxons sont fondées sur une évaluation infirmière dont le but n'est pas d'établir un diagnostic, mais de formuler un jugement clinique sur les besoins des usagers afin de déterminer la priorité des soins ainsi que le délai dans lequel les usagers doivent être vus par le médecin ou par un autre professionnel ».

Au final, à partir de données chiffrées et argumentées, nationales et internationales, cet essai propose des pistes extrêmement concrètes et immédiatement applicables sur tous les sujets de santé publique impliquant la profession infirmière mais aussi sur l'évolution de son rôle, sur les coopérations interprofessionnelles, la formation initiale et continue, l'amélioration de la qualité des soins.

Pour disposer de ce livre blanc, vous pouvez l'acquérir auprès de la FNI pour 13€.

Aurélie TRENTESSE
Rédactrice Infirmiers.com
aurelie.trentesse@infirmiers.com


Source : infirmiers.com