Troisième cause de mortalité chez les hommes, première chez les femmes, l'accident vasculaire cérébral (AVC) tire son caractère tragique de son imprévisibilité. C'est la raison pour laquelle, lors de la Journée mondiale de l'AVC qui s'est tenue le 29 octobre dernier, les Français ont particulièrement été sensibilisés sur la survenue soudaine de l'affection. Cependant, est-il réellement possible de prévenir une maladie aussi imprévisible ? Réponses.
Un décès toutes les quatre minutes... Le responsable ? L'accident vasculaire cérébral (AVC) chaque année en France. Le Le nombre de personnes atteintes en France est estimé à 500 000 tandis que celui des nouveaux cas annuels est évalué à 150 000. Un nombre qui concerne toutes les tranches d'âge sans exception, hommes et femmes confondus, avec une population féminine de moins de 65 ans particulièrement concernée. Avec le vieillissement des Français, la tendance devrait s'accentuer et donc accroître les hospitalisations. Par ailleurs, selon les dernières études de la DREES, une victime sur quatre décède dans l'année qui suit .
Depuis quelques temps l'augmentation des AVC induit en outre une diminution de l'espérance de vie en France : 14,5 % de décès surviennent lors de l’hospitalisation initiale.
Le nombre de personnes atteintes en France est estimé à 500 000 tandis que celui des nouveaux cas annuels est évalué à 150 000.
Prévenir l'apparition...
Comme le rappelle la campagne d'information lancée par la Fédération Nationale France AVC et la Société Française Neuro-Vasculaire (SFNV), en partenariat avec Bayer HealthCare, le vrai danger ne prévient pas toujours
. Mais il reste cependant évitable (tout du moins en partie) et ce grâce à une bonne hygiène de vie. Selon l’AmericanHeart Association, le risque d'AVC serait réduit de 80 % chez les personnes observant une hygiène de vie saine par rapport à celles qui négligent les facteurs de risque. Parmi ces mesures préventives figurent :
- l'absence de tabagisme ;
- une consommation d'alcool modérée ;
- la pratique d'une activité physique régulière ;
- le maintient d'un indice de masse corporelle (IMC) normal ;
- une alimentation saine (pauvre en sel, riche en potassium et magnésium) ;
- une bonne gestion du stress ;
- et une méthode contraceptive adaptée au risque potentiel.
Mais il convient aussi de surveiller et/ou traiter l'hypertension artérielle, celle-ci étant le principal facteur de risque. Un bilan lipidique régulier contribue également à la prévention des AVC, notamment chez les hommes de plus de 45 ans, les femmes de plus de 55 ans et les personnes diabétiques, hypertendues, présentant un tabagisme, souffrant d'obésité abdominale ou ayant des antécédents familiaux de maladies cardiovasculaires.
La part des patients décédés s'élève à 14,5 % au cours de l'hospitalisation initiale, à 16 % dans le mois suivant l'AVC et à 28 % dans l'année.
Réduire les séquelles...
Pour autant, malgré les précautions pouvant être prises, l'accident vasculaire cérébral reste un danger potentiel et ses séquelles sont nombreuses. Il peut s'agir d'atteintes motrices, sensitives, sensorielles et cognitives (avec notamment des troubles de la mémoire). Première cause de handicap chez l'adulte, près de 505 000 personnes vivent avec ces conséquences en France. Par ailleurs, environ 60% des victimes en présentent un mois après : 25% gardent un handicap « léger ou modéré » tandis que 34% ne peuvent marcher sans assistance. Les séquelles sont pourtant évitables si l'AVC est rapidement reconnu et pris en charge. Chaque année, la Journée mondiale de l'AVC a de fait pour objectif d'informer les Français sur la conduite à tenir en cas d'apparition des symptômes. Le grand public, notamment les personnes âgées, ne connaît pas bien [les signes] et ne perçoit pas [le côté imprévisible de la maladie]. Pourtant, un tiers des personnes victimes [gardera] des séquelles, ce qui n’est pas négligeable
, précise le Docteur François Rouanet à l'unité neuro-vasculaire du CHU de Bordeaux. La meilleure façon de réduire ces séquelles demeure la rapidité d'action. Toutefois, encore faut-il reconnaître immédiatement les symptômes, car d’après une étude réalisée en 2013, un Français sur deux ne connaît pas les signes de l’AVC
, rappelle Françoise Benon, Présidente de la Fédération Nationale France AVC.
Une déviation de la bouche ou du visage, une faiblesse du bras ou de la jambe, des difficultés pour s’exprime... Il faut immédiatement appeler le 15 pour que le patient soit adressé dans un établissement où il pourra être pris en charge rapidement
, insiste le Docteur Rouanet. Car, en cas d'AVC ischémique, une alerte thrombolyse peut être déclenchée, permettant ainsi de traiter l'embolie ou la thrombose cérébrale et de prévenir le risque de séquelles, pourvu qu'une thrombolyse démarre moins de six heures après l’apparition des premiers symptômes.
Selon une étude réalisée en 2013 par Ifop et Bayer, 30 % des français ignorent qu'il faut prévenir les secours en cas d'AVC
Regarder un cours d'éducation thérapeutique sur la conduite à tenir après un AVC.
Éviter les récidives
Après un accident vasculaire cérébral, la difficulté des patients réside très souvent dans le comportement à adopter pour prévenir les récidives. Pourtant, le risque est bien présent. Entre 30 et 40% des patients risquent de faire un nouvel AVC dans un délai moyen de 5 ans. Les patients qui récidivent sont ceux dont les artères sont déjà très abîmées ou qui ne prennent pas les médicaments [prescrits] après le premier [épisode]. Ce [traitement] sert à contrôler les facteurs de risque et ainsi éviter la récidive. Malheureusement, certaines personnes l'arrêtent dès qu’elles se sentent mieux et là, une nouvelle attaque peut survenir
, explique le Docteur Rouanet. L'éducation thérapeutique du patient dispensée par les équipes soignantes représente donc un moyen d'améliorer son observance et de diminuer le risque de récidives.
Pour sensibiliser le grand public, notamment sur la conduite à tenir en cas de symptômes ou après un premier AVC, une brochure téléchargeable gratuitement est distribuée depuis le 29 octobre dernier par les professionnels de santé. La campagne de cette année s'accompagne en outre d'un spot visible en ligne qui illustre, de façon décalée
, l'apparition brutale de la pathologie. De quoi rappeler aux Français que le vrai danger ne prévient pas toujours
.
Regarder « Le vrai danger ne prévient pas toujours », le spot de sensibilisation sur l'AVC
Consulter aussi
- L'étude Ifop/Bayer « Les Français et les accidents vasculaires cérébraux « (PDF)
- Le livret d'information sur les AVC
- L'article de l'ARS « AVC : une prise en charge pluriprofessionnelle optimisée en Île-de-France »
- Tout ce que vous devez savoir sur l'AVC sur le site de la Société Française Neuro-Vasculaire
Gwen HIGHT Journaliste Infirmiers.comgwenaelle.hight@infirmiers.com@gwenhight
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