La difficulté à fidéliser les diplômés sortant de formation au niveau d'un territoire contribue à accentuer les tensions sur les métiers du sanitaire et social. De fait, l’attractivité du territoire pour les professionnels paramédicaux est un enjeu majeur pour l'ensemble des territoires français. En région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, des tensions sont particulièrement exprimées sur les professionnels paramédicaux : 59% des projets de recrutement dans les métiers de la santé et du social concernent ces métiers, dont 55 % sont jugés difficiles. La Région lance donc un nouveau dispositif pour favoriser notamment le recrutement d'aides-soignants en milieu rural. Un dispositif qui s'appliquera dès la rentrée 2019.
Afin de faire face à la pénurie de personnels formés dans les territoires ruraux, la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée lance un dispositif expérimental pour inciter les élèves aides-soignants à exercer en zones rurales, une fois leur diplôme décroché. En effet, comme le précise le communiqué de la Région en date du 25 avril dernier, les études menées pour construire le Schéma Régional des Formations Sanitaires et Sociales ont mis en exergue les difficultés croissantes de recrutement rencontrées par les établissements médico-sociaux situés en zones rurales, en particulier les structures d'accueil de personnes âgées (EHPAD) et d'aide à domicile. Ces difficultés concernent particulièrement le métier d'aide-soignant, alors que les besoins sont prégnants avec des enjeux forts liés à l'allongement de la durée de vie, aux besoins médicaux croissants qui en découlent, à la prise en charge du vieillissement et du handicap, mais aussi à la nécessité de garantir l'accès aux soins pour tous et pour toutes, partout
.
Avec 260 000 salariés en région, les secteurs médico-social recrutent et offrent des débouchés d'avenir à nos jeunes. Nous avons en Occitanie des instituts de formation d'excellence dans ces domaines, qui proposent des parcours de qualité. Le défi aujourd'hui est de faciliter le recrutement des jeunes diplômés dans nos territoires ruraux. Les besoins sont là et les employeurs prêts à s'engager à nos côtés. Carole Delga
L'idée est donc d'apporter une réponse concrète aux employeurs installés dans les territoires ruraux qui peinent à recruter
. Pour ce faire, la Région Occitanie vient de créer un dispositif expérimental dédié aux élèves aides-soignants : les "contrats de fidélisation". Ce dispositif prévoit le versement d'une aide régionale mensuelle de 150 € ou 200 €, sur 10 mois de formation, aux élèves aides-soignants qui s'engagent à faire leur stage dans un établissement situé en zone rurale et à y rester après l'obtention de leur diplôme sur une
période de deux à trois ans. L'idée étant également de favoriser le développement des terrains de stages, particulièrement en zones rurales, via notamment la mobilisation des maisons de santé pluri-professionnels.
Pour Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, ce nouveau dispositif de fidélisation est un engagement fort de la Région en faveur de l'égalité des territoires et de l'emploi. Il doit permettre de créer des conditions de formation optimales pour que nos jeunes aient envie de rester et de débuter leur carrière là où les besoins en compétences ne sont pas pourvus et les opportunités d'embauche fortes
. L'aide versée par la Région s'ajoutera à une aide similaire - d'un montant de 150 € ou 200 €-, versée par l'établissement ou le service employeur. Elle sera également cumulable avec les rémunérations réglementaires de stage et la bourse d'étude attribuée par la Région pour
les formations paramédicales.
Ces élèves aides-soignants s'engagent "à faire leur stage dans un établissement situé en zone rurale et à y rester après l'obtention de leur diplôme [pour] une période de deux à trois ans"
Rappelons que la région Occitanie/Pyrénées-Méditérranée, comme le niveau national, connait un vieillissement régulier de sa population. Aujourd’hui, la population de plus de 80 ans
représente 6,6 % de la population totale, soit près de 390 000 personnes. Les projections à 2030 prévoient que les plus de 80 ans représenteront 7,4 % de la population de
l’Occitanie/Pyrénées-Méditerranée (contre 7,1% au niveau national), témoignant de besoins en services de plus en plus importants auprès de cette catégorie de population. Les secteurs sanitaire et social représentent 12 % des emplois régionaux, soit près de 260 000 professionnels. Le secteur de la santé pèse un poids considérable puisqu’il représente
près de 45 % de l’emploi régional des secteurs sanitaire, médico-social et social. Avec 260 000 salariés en région 15 000 apprenants, 112 établissements de formations et 30 antennes locales, 38 formations (des conseillers en économie sociale et familiale, aux infirmiers en passant par les éducateurs de jeunes enfants), les secteurs médico-social recrutent et offrent des débouchés d'avenir aux jeunes. Nous avons en Occitanie des instituts de formation d'excellence dans ces domaines, qui proposent des parcours de qualité. Le défi aujourd'hui est de faciliter le recrutement des jeunes diplômés dans nos territoires ruraux. Les besoins sont là et les employeurs prêts à s'engager à nos côtés
, souligne Carole Delga.
La répartition régionale des professionnels se concentre autour de trois grands métiers, qui regroupent près de 54 % des professionnels :
- près d’1 professionnel sur 5 exerce dans le secteur de l’aide à domicile (près de 21 % des professionnels) ;
- les infirmiers en soins généraux constituent le second vivier en termes de professionnels à l’échelle de la région avec plus de 17 % des professionnels du secteur ;
- s’ensuivent les aides-soignants qui représentent près de 15 % des effectifs du secteur.
Parmi les formations sanitaires et sociales agréées par la Région, deux diplômes concentrent 48% des formés : le diplôme d’infirmier (37% des effectifs) et le diplôme d’aide-soignant
11%). Près de 9 élèves sur 10 valident leur diplôme. Les élèves du sanitaire ont validé leur diplôme à 91% contre 85% pour les formés du social.
A travers son schéma des formations sanitaires et sociales, la Région affirme sa volonté et sa détermination à répondre à ces défis majeurs et à trouver des solutions adaptées pour répondre aux besoins des usagers mais également des territoires afin de garantir une présence de proximité. A titre d'exemple, le territoire de l’Ariège est confronté à une réelle problématique de fidélisation de diplômés sortant de formation. Ainsi, l’IFAS estime que près de 50% des aides-soignants diplômés exercent leur premier emploi hors du territoire local.
Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
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