Chaque année, le 12 mai célèbre la Journée internationale de l'infirmière . La date n'a pas été choisie au hasard puisqu'elle commémore la naissance de Florence Nightingale, cette infirmière anglaise qu'on appelait « La dame à la lampe », remarquée notamment pendant la guerre de Crimée (1853/1856) où elle a joué un rôle déterminant dans la lutte contre les maladies infectieuses. L'occasion de revenir sur l'ouvrage que l'écrivain Gilbert Sinoué a consacré à cette figure des soins infirmiers modernes à qui la profession doit beaucoup…
Florence Nightingale, issue d'une famille riche de la haute société britannique, est née le 12 mai 1820. Alors qu'au XIXe siècle le travail infirmier est réservé aux laissées-pour-compte, anciennes prostituées et alcooliques, Miss Nightingale bouscule les convenances : à seize ans, sa décision est déjà irrévocable, elle sera infirmière et sa famille cherchera longtemps à l'en dissuader. En janvier 1837, une épidémie de grippe frappe le sud de l'Angleterre. Florence saisit l'occasion et donne quatre semaines durant des soins intensifs aux malades de son entourage.
Une infirmière, ne devrait rien faire d'autre que soigner. Si vous voulez des femmes de ménage engagez-en. Les soins infirmiers sont une spécialité.
En 1844, sa rencontre avec le médecin américain Samuel Gridley Howe, fondateur des premières écoles pour aveugles aux États-Unis, est décisive. À la question de Florence : Si je me décidais à devenir infirmière et à consacrer ma vie à cette profession, croyez-vous que ce serait une chose si terrible ?
, il répond que bien que cela soit inhabituel et incongru en Angleterre, si elle a cette vocation, elle doit suivre ce qu'elle juge être son devoir. C'est durant l'été 1845 qu'elle annonce donc à ses parents sa décision de se consacrer au métier d'infirmière ; ils ne lui en donnent pas l'autorisation… Ce n'est qu'à la fin de 1852 qu'ils accepteront pleinement les projets de Florence. En août 1953, elle prend le poste de surintendante à l'Institute for the Care of Sick Gentlewomen (Institut pour les soins aux dames malades) de Londres. Non rémunérée, elle vit de la pension que lui verse alors son père. Un an plus tard, en octobre 1854, Florence accompagne une escouade d'infirmières volontaires sur les champs de bataille de la guerre de Crimée (1853-1856). Forte d'un caractère hors norme, elle réforme et assainit les hôpitaux militaires, anticipant les futures méthodes d'asepsie. On l'appelle alors « la Dame à la lampe » parce qu'elle parcourt la nuit les hôpitaux militaires en s'éclairant d'une lampe à pétrole.
La nuit, lorsqu’elle n’est pas occupée à écrire des lettres pour les soldats à leurs familles, elle déambule dans les chambres, une torche à la main, et apporte réconfort à ses patients ; ce qui lui vaut le surnom de « dame à la lampe.
Elle fonde ensuite, en 1860 à Londres, la première véritable école d'infirmières, la Nightingale Training School for Nurses, et, avec l'invention du télégraphe, ses exploits se répandent à travers le monde : en 1861, lors de la guerre de Sécession aux États-Unis, le gouvernement de l'Union fait appel à elle pour obtenir ses conseils en matière d'organisation des hôpitaux de campagne.
L’observation nous indique comment est le patient ; la réflexion ce qu’il faut faire ; la formation comment il faut le faire. La formation et l’expérience sont, bien entendu, nécessaires pour nous enseigner aussi comment observer, ce qu’il faut observer, comment penser et ce qu’il faut penser.
Florence Nightingale a créé le métier moderne d'infirmière. Au même titre que Pasteur, elle joue un rôle déterminant dans la lutte contre les maladies infectieuses. Elle meurt en 1910, brisée par les maladies contractées dans les hôpitaux et sur les champs de bataille.
Construisant cette biographie comme un roman digne de Sherlock Holmes, Gilbert Sinoué retrace le destin de cette femme d'exception - personnage emblématique pour la profession infirmière, et figure guidée par sa soif de savoir - à travers les yeux d'un personnage, Jonathan Brink, qui mène l'enquête après l'enterrement de la Dame à la lampe.
A lire assurément !
Un film en préparation à l'occasion du bicentenaire de la naissance de Florence Nightingale !
Le Conseil international des infirmières (CII) s'engage à soutenir la réalisation d'un film indépendant intitulé "Legacy of Light" - Un héritage de lumière - destiné à mieux faire connaître Florence Nightingale à l'aube du bicentenaire de sa naissance en 2020, dont l'empathie, les innovations et l'engagement exceptionnels ont changé le cours de l'histoire de l'humanité, façonné les soins de santé pendant 150 ans et permis à des milliards d'individus de vivre en meilleure santé. Vous pouvez soutenir le projet par vos contributions !
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• Sinoué G. La dame à la lampe, Récit Calmann-Lévy, 2008.
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Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.combernadette.fabregas@infirmiers.com @FabregasBern
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