"Aucune épidémie de Sarm n'a été rapportée (...) dans le service de néonatalogie", qui présente 34 lits et 500 admissions par an, jusqu'à ce qu'en novembre 2002 soient découverts les quatre premiers nourrissons présentant des cultures positives de Sarm, indiquent le Dr Méan, du département de veille sanitaire du CHU de Grenoble, et ses collègues.
L'épidémie, qui a été signalée aux autorités sanitaires comme l'exige la réglementation, a concerné au total 17 nourrissons entre 2002 et 2005, dont 11, soit 64,7%, ont développé une infection, les six autres ayant été juste colonisés. Deux des 11 nourrissons infectés sont décédés d'une maladie sous-jacente compliquée par l'absence de contrôle de l'infection.
Après enquête, les auteurs estiment qu'une soignante du service a pu être impliquée en tant que source de transmission de la bactérie aux nourrissons.
En effet, pour 10 des 17 nourrissons, soit 58,8% d'entre eux, au moins un contact direct a pu être établi, ces nourrissons ayant été réanimés par la soignante. Par ailleurs, le départ de la soignante en juillet 2005 a coïncidé avec la fin de l'épidémie. Enfin, les souches de Sarm isolées chez la soignante et chez les nourrissons avaient les mêmes caractéristiques phénotypiques et génotypiques.
Les auteurs soulignent cependant la difficulté d'identification de l'origine exacte de l'épidémie, dans la mesure où les quatre premiers nourrissons testés positifs l'ont été avant le dépistage de la soignante et dans la mesure où l'un de ces quatre nourrissons pourraient avoir été à l'origine de l'épidémie plutôt que la soignante.
La soignante a eu sept épisodes récurrents de portage de Sarm dans le nez et les oreilles, sans infection aiguë au niveau cutané ni au niveau des voies respiratoires supérieures ni au niveau des oreilles. Les auteurs supposent que c'est la colonisation de la soignante au niveau de ses oreilles qui pourrait avoir été à l'origine de la contamination des nourrissons.
Un audit des pratiques cliniques de tous les professionnels de santé, y compris de cette soignante, a confirmé que les précautions d'hygiène étaient conformes aux recommandations standards. Par ailleurs, aucun des prélèvements environnementaux n'a révélé de contamination de surface par des Sarm, soulignent-ils.
La soignante avait fait l'objet d'un traitement préventif d'éradication des Sarm à la mupirocine (Bactroban*, GlaxoSmithKline) tous les mois pendant 11 mois jusqu'à ce que la souche finisse par devenir résistante à la mupirocine en avril 2005 quelques mois avant le départ de la soignante du service pour l'étranger.
"Cette étude démontre que tant qu'un membre du personnel de santé a été porteur de Sarm, la transmission n'a pu être contrôlée dans le service de néonatalogie, même avec la combinaison de contrôle renforcé de l'infection, de cultures de surveillance hebdomadaires pour les nourrissons et d'études de typage moléculaire, ainsi que de dépistage des professionnels de santé", concluent les auteurs.
Ils estiment que "les professionnels de santé impliqués dans la transmission de Sarm devraient être exclus de la délivrance de soins aux patients".
(Infection Control and Hospital Epidemiology, vol.28, n°5, p.625-628)
INFOS ET ACTUALITES
Une soignante du CHU de Grenoble impliquée dans la contamination par des Sarm de 17 nourrissons en néonatologie
Publié le 21/06/2007
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Source : infirmiers.com
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