La majorité des métastases cérébrales, 95% d'entre elles, sont efficacement traitées par la radiothérapie, la radiochirurgie ou la chimiothérapie, a rappelé Alexandre Carpentier de la Pitié-Salpêtrière à Paris lors d'une conférence de presse vendredi. Pour traiter les métastases cérébrales résistantes à ces interventions classiques, le praticien et son équipe ont développé une technique de destruction des tumeurs par laser sous le contrôle d'une IRM, dont ils ont publié les résultats préliminaires dans la revue Neurosurgery.
Le laser induit un échauffement qui provoque ensuite une nécrose de la tumeur. Cette opération se réalise à crâne fermé, grâce à une sonde introduite par un trou de trois millimètres, chez un patient resté conscient et qui ne sent rien "car il n'y a pas de récepteur à la douleur dans le cerveau", a expliqué Alexandre Carpentier.
Au cours de l'opération, le contrôle en temps réel de la température et de la taille de la nécrose grâce à l'IRM garantit une "sécurité maximale". En l'absence d'anesthésie générale, le patient peut rentrer chez lui 10 à 14 heures après l'intervention.
Le système utilisé, Visualase Thermal Therapy System, a été fabriqué par la société américaine BioTex, qui a participé au financement de l'étude.
Dans l'article, les chercheurs exposent les résultats obtenus sur un total de six métastases présentes chez quatre patients.
Lors de la conférence de presse, le neurochirurgien a présenté une version mise à jour de son étude, qui a finalement compris 15 traitements de métastases cérébrales de un à trois centimètres issues de cancers du sein ou du poumon chez sept patients de 45 à 75 ans.
Réalisés entre décembre 2006 et février 2008, six de ces traitements ont permis une ablation complète de la métastase et dans les neuf autres cas il y a eu ablation partielle. Parmi les destructions complètes, il y a eu un cas de récidive.
Au total, deux patients ne sont pas en récidive, précise Alexandre Carpentier.
Des améliorations de la survie pouvant dépasser neuf mois ont été observées, ce qui rend le neurochirurgien "sûr de [ses"> résultats préliminaires".
Il ajoute que les patients traités dans cette étude étaient, en l'absence de cette intervention, dans un échappement thérapeutique qui leur laissait une espérance de vie de moins de trois mois.
Il ne vise pas la généralisation de ce traitement qu'il estime "réservé dans le futur aux métastases résistantes", comme "arme supplémentaire" de traitement car elle nécessite tout de même la présence d'ingénieurs en IRM.
En revanche, des études seraient envisageables "sur d'autres pathologies que les métastases" et sur d'autres organes comme le foie.
Ce traitement interstitiel thermique au laser est actuellement en cours d'évaluation par d'autres équipes, en Israël notamment, indique Alexandre Carpentier qui met en avant l'intérêt de voir "l'expertise d'autres chirurgiens".
Il prévoit de son côté d'améliorer la technique en "optimisant l'efficacité et la rapidité de la procédure" et en réfléchissant à une association avec d'autres énergies, notamment les ultrasons.
Pour le développement de cette technique, il estime que deux millions d'euros seraient nécessaires. Les fonds institutionnels dont il dispose s'élèvent actuellement à 75.000 euros.
INFOS ET ACTUALITES
Une première en France
Publié le 10/09/2008
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
- 0 RéactionsCommenter
- Partager sur Facebook
Facebook
- Partager sur X
X
- Partager sur Linkedin
Linkedin
- Partager par mail
Mail
Source : infirmiers.com
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?