Une marionnette pédagogique pour expliquer aux enfants hospitalisés le déroulement des soins

Cette initiative créative et originale s'est vue décerner mardi soir le premier prix du prix Castor Théraplix, assortie d'une dotation de 4.500 euros. Depuis sept ans, cette récompense distingue chaque année des projets novateurs, reposant sur un travail d'équipe et reproductibles par d'autres équipes hospitalières, en matière d'amélioration des conditions d'accueil et de séjour à l'hôpital.

L'évaluation d'un traitement chimiothérapique nécessite des prélèvements invasifs, souvent douloureux et impressionnants (comme les ponctions lombaires, par exemple), a expliqué Liliane Lavaud, cadre infirmier ayant reçu mardi le prix au nom de son équipe. Et les médecins avancent souvent des explications théoriques ou trop abstraites que les enfants comprennent mal, augmentant ainsi leur angoisse et rendant plus difficile la réalisation des soins, a-t-elle poursuivi.

Son équipe a donc décidé de concevoir une marionnette pédagogique à la taille d'un petit enfant, "un objet ludique que l'enfant puisse éventuellement manipuler", et qui présente "toutes les caractéristiques des jeunes malades" (par exemple une perruque et des sourcils amovibles), afin que ces derniers puissent s'identifier à ce personnage.

Il porte également un dispositif associant une chambre implantable (un boîtier que l'on implante sous la peau) et un cathéter (un tube reliant cette chambre dans une grosse veine). Ce système permet notamment d'injecter les médicaments de la chimiothérapie anticancéreuse par voie intraveineuse sans solliciter les veines du bras, qui peuvent alors être réservées aux prises de sang.

Tim a aussi été conçu pour apprendre aux enfants à faire la distinction entre la moelle osseuse (le tissu présent dans les os qui se trouve à l'origine des cellules du sang) et la moelle épinière (la partie du système nerveux central qui passe à l'intérieur des vertèbres). Ainsi, des systèmes permettent d'ouvrir le fémur de Tim pour voir la moelle osseuse, et d'observer ses vertèbres pour visualiser l'endroit au niveau duquel sont effectuées les ponctions lombaires.

Evidemment cette marionnette ne va pas être imposée, mais expliquée aux enfants : tous ces dispositifs sont cachés et ne seront ouverts qu'à la demande des enfants, a précisé une infirmière du service. De plus, les membres de l'équipe vont apprendre à "faire les marionnettistes, à faire parler Tim pour que ce soit lui qui explique" les soins aux enfants.

"Car tout comme faute avouée est à demi pardonnée, soin expliqué est à moitié accepté", a-t-elle conclu./mr