Un total de 20 cas humains possibles de grippe d'origine porcine sont en cours d'investigation en France, a indiqué mardi après-midi la directrice générale de l'Institut de veille sanitaire (InVS), Françoise Weber.
Depuis samedi et jusqu'à 10 heures mardi, 107 personnes se sont signalées, a-t-elle précisé au cours du point presse quotidien du ministère de la santé sur la grippe porcine A(H1N1), qui sévit au Mexique et en Amérique du Nord.
Les personnes développant des symptômes grippaux dans les sept jours suivant leur retour d'un pays touché par la grippe porcine sont invitées à prendre contact avec leur médecin traitant ou le centre 15. Ces symptômes sont une fièvre de plus de 38°C ou des courbatures ou une grande fatigue, à laquelle s'ajoute une toux ou des difficultés à respirer, précise-t-on.
Les personnes qui se signalent font l'objet d'un examen de leurs symptômes et des zones géographiques où elles ont séjourné, suivant le document "conduite à tenir en cas de suspicion de grippe porcine", qui est disponible sur le site internet de l'InVS (www.invs.sante.fr).
Ce document, qui peut être amené à évoluer, précise par exemple actuellement que les zones touchées au Mexique sont le district fédéral de Mexico city ou de San Luis Potosi ou de Baja Californie ou de Oaxaca. Il donne également des recommandations de prise en charge.
Ce document, ou des précisions de ce type, devraient être bientôt envoyés par e-mail aux professionnels de santé (médecins libéraux, pharmaciens, infirmières) via le dispositif DGS-Urgent, qui compte 32.000 abonnés volontaires et 60.000 abonnés du réseau santé social Cegetel, a-t-on appris auprès de la DGS, qui aimerait augmenter encore son nombre d'abonnés.
Un premier message DGS-Urgent a été envoyé samedi. Il comprenait les premières informations globales sur le sujet et demandait notamment aux professionnels de santé de signaler au Samu-Centre 15 tout patient présentant des signes évocateurs de grippe dans les sept jours suivant le retour d'un voyage notamment au Mexique et aux Etats-Unis. "Le Samu vous indiquera la conduite à tenir", était-il juste ajouté.
Sur les 107 personnes qui se sont signalées depuis samedi et jusqu'à 10 heures mardi, 30 cas ont été retenus comme possibles, ces cas possibles devant faire l'objet d'un signalement à l'InVS pour une évaluation épidémiologique.
Parmi ces 30 cas possibles, 10 ont finalement été exclus et 20 sont en cours d'investigation, a indiqué mardi Françoise Weber, sans toutefois vouloir donner de détails sur la localisation géographique des 20 cas en cours d'investigation.
"Ces personnes vont relativement bien. Elles ont des symptômes de grippe non graves", ajoute la directrice générale de l'InVS.
La procédure de prise en charge de ces cas possibles est l'hospitalisation avec mise en oeuvre d'isolement respiratoire et d'un traitement par un inhibiteur de la neuraminidase (oseltamivir, Tamiflu*, Roche; zanamivir, Relenza*, GSK), mesures à lever en cas d'examen négatif d'un prélèvement naso-pharyngé. Ce diagnostic virologique prend quelques heures à 24 heures.
Les contacts étroits des cas possibles doivent rester à domicile et éviter les contacts avec des personnes extérieures. En cas d'apparition de fièvre ou de signes respiratoires, ils doivent joindre le centre 15 pour une évaluation de leur situation.
Françoise Weber a indiqué que cette procédure était adaptée à une situation avec relativement peu de cas. S'il y en avait beaucoup plus (phase supérieure d'alerte), la stratégie prévue serait alors plutôt que les cas bénins restent chez eux et que les cas les plus sévères soient hospitalisés, commente-t-elle.
En Europe, deux cas ont été confirmés en Espagne et deux autres au Royaume-Uni. Ils avaient tous voyagé dans les zones atteintes. "A ce jour, il n'y a pas de circulation communautaire active autour de ces cas. Cela correspond au moment où on peut encore lutter efficacement contre la maladie. Néanmoins, il faut rester vigilant. Cela pourrait ne pas durer longtemps", ajoute-t-elle.
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