Une journée type au SMUR de Gonesse est dans l'ensemble codifiée, voire routinière de prime abord.
Cependant, la vérification quotidienne du camion (matériel, médicaments, fonctionnement des diverses appareils…), la vérification régulière des commandes, des matériels et médicaments sont le préalable indispensable à la prise en charge de nos patients.
Cet aspect très vite rébarbatif pourrait lasser et enlever tout intérêt à un travail dans un SMUR.
A Gonesse, nous avons opté pour un véritable travail d'équipe où le patient est le centre de nos motivations.
Cela concerne deux pompiers, un IDE, un interne et le médecin-senior
Chacun à son niveau et tenant compte du rôle qu'il va jouer, reçoit une formation initiale et continue bi-mensuelle.
Sur le terrain, cela doit se traduire par une compétence et un professionnalisme adaptés à chaque situation.
Voilà, nous pourrions continuer dans l'énumération des dispositifs mis en place pour faire fonctionner au mieux ce SMUR, mais avec Bachir.M, IDE au SMUR de gonesse, nous avons choisi de montrer un aspect de notre travail à travers une situation donnée vécue.
Bachir M :
Je ne parlerais pas d'intervention où tout se passe bien, si ce n'est juste pour dire que j'ai une énorme satisfaction personnelle lorsque la prise en charge du patient est faite correctement.
Voici donc le récit d'une situation :
Motif de départ : 2 enfants brûlés, c'est le jour de la fête du mouton.
Equipe SMUR : 1 ou 2 pompiers, 1 infirmier, 1 interne ou externe et 1 médecin
Au départ :
- Ignorance de ce que l'on va trouver
- Un bilan de la régulation un peu flou
- L'âge du ou des blessés (Pour moi plus l'enfant est jeune et plus j'ai de l'appréhension)
Je veux dire par ceci, que dés le départ il y a une sorte de tension " négative ".
Étant dans le doute et ne connaissant pas la gravité des blessures, nous ne prenons que le vanity dans un premier temps, qui comprend : le matériel nécessaire pour prendre la tension, les pulsations, la saturation, la température…..ventiler à " l'ambu "..etc. Nous arrivons ainsi dans un pavillon est étroit et il y a déjà au moins 2 équipes de pompiers
Dans la même pièce :
2 enfants brûlés dont 1 grièvement ; c'est celui que nous allons prendre en charge, il présente des brûlures étendues du deuxième degré superficiel et profond.
(Très vite je me dis : un enfant !
- Pleurs
- bouge
- ne comprend pas forcément la situation
- panique
- gestion de la famille etc. …)
Les premiers paramètres hémodynamiques sont pris, l'examen médical est fait et les prescriptions " fusent ".
À ce moment là se bousculent dans ma tête les réflexions suivantes
- qui prépare les médicaments
- qui pose la perfusion
- qui va chercher les valises, les seringues…, le matériel
- qui prépare l'intubation
- qui injecte
- qui scope …
En fait, ces rôles sont bien définis avant l'intervention mais sous la tension et dans un souci de bien faire et vite (je pense), je ne contrôlais que ce que je faisais (prise de tension, pulsation, saturation, préparation de l'intubation, des médicaments….). Et donc de ce fait j'aurais du faire ou prioriser des actions tel que scoper l'enfant et ne pas attendre que quelqu'un d'autre le fasse à ma place….
La tension engendrée par une succession de " malfaçon " est un des facteurs de désorganisation (je parle bien sur pour moi !) et d'une mauvaise prise en charge.
Nous avons la chance d'avoir de bons médecins au SMUR, et le plus important est qu'il n'y a pas eu au final de conséquences pour le patient !
En effet, après avoir " scopé ", perfusé, préparé l'aspiration, préparé les drogues pour l'intubation, l'enfant a été intubé-ventilé-sédaté-emballé dans un drap stérile-réchauffé-coquillé
Son accueil en réanimation pour enfants brûlés s'est faite dans des conditions satisfaisantes et le temps de la décompression fut la bienvenue.
Alors, pourquoi avoir choisi le SMUR :
pour la prise en charge rapide et efficace du patient et parce que je pense que ma place n'est pas seulement dans un service mais plus sur le terrain.
Maintenant si cela n'est pas réalisé (rapidité et efficacité), j'ai un sentiment de culpabilité parce que je me dis que j'aurais du mieux faire les choses. C'est ma façon de me remettre en question afin d'évoluer, d'en tirer des leçons, pour ne plus réitérer les mêmes erreurs. Tout ceci dans le but d'améliorer la prise en charge globale du patient. Parce que pour moi, bien plus que ma satisfaction personnelle, c'est le patient qui prime, son bien être et sa " survie ".
Alors à tous, quand quelque chose ne va pas bien, ne rejeter pas la faute sur les autres (c'est plus facile), mais dites vous plutôt quels sont les choses que j'aurais pu apporter pour que cela marche bien et les appliqués la prochaine fois ! (Faut il encore, savoir en parler)
C'est ce que nous avons la chance de pourvoir faire en équipe au SMUR de GONESSE et sans " coboyerie " !
Voilà, ce témoignage à propos d'une intervention nous a paru pertinent pour appréhender le travail de logistique, de formation et de préparation mentale nécessaires au quotidien dans un SMUR.
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