Confrontation à la maladie et à la mort, tensions en personnels qui compliquent les prises en charge, et souvent refus d’être à l’écoute de son mal-être : plus d’un soignant sur deux serait concerné par le burn-out, qu’il soit aide-soignant, infirmier ou médecin. Avec la crise Covid, ce phénomène s’est aggravé. Des structures se développent pour soigner ces professionnels de santé. Parmi elles, le centre de prévention de l’épuisement professionnel des soignants (PEPS) qui a ouvert ses portes en juin..
Une structure pour la prévention et le traitement du burn-out
Installé au sein du CHU de Toulouse, le PEPS s’adresse à la fois aux salariés de l’établissement et aux soignants du privé, et intervient aussi bien dans la prise en charge que dans la prévention du burn-out. Il accompagne également les professionnels dans la reprise du travail. « On a voulu des locaux isolés pour que les soignants ne se sentent pas stigmatisés, on sait la honte qu'il peut y avoir à l'idée de croiser un collègue ou un patient », explique à l’AFP le professeur Fabrice Hérin, le chef du service de pathologies professionnelles et environnementales du CHU, à l’origine avec son équipe de la création de ce centre.
Côté prévention, sont proposés des ateliers animés avec des étudiants en santé et le centre accueille également les patients envoyés par la médecine du travail car considérés comme à risque. Les professionnels de santé bénéficient d’une prise en charge similaire à celles des personnes en burn-out : consultations chez les médecins et les psychologues du centre, avec des psychiatres et addictologues du CHU, ou encore ateliers de groupe avec d’autres professionnels de santé en difficulté. « Ça permet de verbaliser, d'échanger... En arrêt maladie on est isolé », témoigne Charlotte*, une infirmière de 53 ans, qui « aurait bien aimé » pouvoir être prise en charge plus tôt, avant son burn-out.
Une crise sanitaire qui a aggravé des difficultés déjà présentes
Déjà dénoncé avant l’apparition du Covid, le mal-être des soignants s’est aggravé avec la crise, celle-ci ayant déclenché « une forme de lucidité et un sentiment de trahison », souligne auprès de l’AFP Cécile Faucher Caire, l'une des deux psychologues du centre PEPS. « Ce qui était déjà problématique à vivre au niveau de l'organisation du travail, du manque de moyens et qui avait été "ressoudé" avec la fraternité qu'on a vue pendant la crise, ils s'aperçoivent finalement que rien n'est réglé. » Or ce phénomène d’épuisement augmente le risque d’erreurs médicales et l’absentéisme, nuisant par conséquent à l’attractivité des métiers du soin. « Quand on est en souffrance, on ne conseille pas à son entourage de faire la même chose. »
De son côté, le ministère de la Santé a lancé en mars une consultation nationale sur la santé des soignants, promettant d’élaborer « une stratégie » pour l’améliorer.
*Le prénom a été modifié.
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