La tempête Xynthia qui a balayé plusieurs départements en France dans la nuit de samedi à dimanche a provoqué le décès d'un praticien hospitalier de l'hôpital de Fontenay-le-Comte (Vendée) et l'évacuation d'au moins deux établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (Ehpad) en Pays-de-la-Loire.
Le passage de la tempête a fait 48 morts, selon un dernier bilan provisoire. La catastrophe est imputée à la conjonction présentée comme exceptionnelle de trois phénomènes : des vents très violents allant jusqu'à 160 km/h, des marées très fortes et une dépression qui a accentué encore la montée des eaux.
Selon les témoins, cette montée brutale s'est produite en quelques minutes, en pleine nuit de samedi à dimanche et a surpris les victimes dans leur sommeil.
Le directeur du CH de Fontenay-le-Comte, Marc Hector, a indiqué lundi à l'APM qu'une famille composée de deux praticiens hospitaliers de son établissement, un urgentiste et une gériatre, avait été décimée par la catastrophe car l'épouse et deux des enfants sont décédés et un enfant est porté disparu.
"Leur maison a été prise par les eaux. Le père a pu s'échapper de la maison avec un des enfants", a déclaré à l'APM le directeur de l'établissement. "C'est un drame familial terrible. La famille était partie en bord de mer ce week-end, après une période d'activité particulièrement intense à l'hôpital", a-t-il ajouté.
Le mari urgentiste et sa femme gériatre, décédée, exerçaient au CH de Fontenay-le-Comte (environ 440 places) depuis sept ans.
En Pays-de-la-Loire, la tempête n'a "pas provoqué de soucis majeurs" sur les établissements de santé et ils ont "pu faire face à l'arrivée de patients" supplémentaires touchés par la tempête (26 patients au CH de Luçon, 10 au CH de La-Roche-sur-Yon et neuf au CH des Sables-d'Olonne), a-t-on appris auprès de la directrice adjointe de l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH), Marie-Hélène Neyrolles.
Contactée par l'APM, la direction du CH des Sables-d'Olonne a indiqué que l'établissement avait pu faire face à la hausse d'activité liée aux blessés (quatre cas) et aux cinq résidents évacués de l'Ehpad de l'Aiguillon.
Certains hôpitaux ont préféré passer sur groupe électrogène pour pallier aux coupures de courant mais aucun gros dégât matériel n'a été répertorié. Le CH de la Roche-sur-Yon a envoyé trois équipes Smur dans la baie de l'Aiguillon-sur-Mer, une petite commune de la côte vendéenne, très touchée par la tempête.
L'Ehpad de cette commune a été évacué et 42 résidents (sur 67) ont été répartis par petits groupes de deux à 10 personnes entre plusieurs établissements de la zone. Une maison de retraite de Longeville (Vendée) est également en cours d'évacuation.
Poitou - Charentes : des personnels touchés au CH de La Rochelle
En Poitou-Charentes, l'ARH n'a pas relevé de difficultés particulières concernant les établissements de santé, en termes de dégâts matériels et de capacité de prise en charge. Selon la direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass), plusieurs Ehpad des Deux-Sèvres ont signalé des coupures de courant.
Le CH hospitalier de La Rochelle a confirmé qu'il n'avait "pas eu de dégâts matériels majeurs", à part quelques barrières de chantiers emportées et des pannes informatiques ou d'électricité "sans gravité".
"Quatre-vingt-cinq victimes sont arrivées en plus du flux habituel de patients, beaucoup étaient en hypothermie", a déclaré à l'APM la directrice adjointe de l'établissement, Elisabeth Turpin. Parmi elles, 43 ont été placées en centre d'hébergement, 31 sont reparties à leur domicile et 11 ont été hospitalisées. Les capacités de l'hôpital sont utilisées à leur niveau maximal.
"Le plus gros problème que l'on a, ce sont les personnels de l'hôpital qui ont été eux-mêmes touchés par la tempête", a indiqué la directrice adjointe. Entre 10 et 15 personnes de l'établissement n'ont pas pris leur poste de travail en raison de sinistres survenus à leur domicile ou sur leur véhicule.
Le CH de la Rochelle a mis en place une cellule médico-psychologique d'urgence.
Selon la direction du CH de la Rochelle, le centre hospitalier de Saint-Martin-en-Ré sur l'île de Ré injoignable lundi matin n'a pas eu de dégâts matériels majeurs.
Le chef d'état-major de la zone de défense Sud-Ouest (20 départements couverts), le colonel Corack, a indiqué à l'APM qu'une maison de retraite de Marans (Charente-Maritime) avait connu une coupure de courant, nécessitant l'approvisionnement d'un groupe électrogène.
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