Tempête: quatre décès par intoxication au monoxyde de carbone

Lors d'une conférence de presse mardi, la Direction générale de la santé (DGS), l'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) ont fait le bilan des conséquences sanitaires de la tempête qui a touché samedi le Sud-Ouest.

"Les Samu ont été mobilisés pour des traumatismes auprès de personnes blessées qui ont tenté de réparer un toit ou de dégager des arbres par exemple et pour des intoxications au monoxyde de carbone", a déclaré la directrice générale de l'InVS, Françoise Weber.

En Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, plus de 200 personnes ont été concernées par une intoxication au monoxyde de carbone, avec deux décès en Aquitaine et deux décès en Languedoc-Roussillon.

En Aquitaine, la moitié des accidents est survenue avec l'usage de groupes électrogènes et de chauffages d'appoint utilisés dans des pièces mal ventilées pour pallier les coupures d'électricité.

Didier Houssin a indiqué par ailleurs que deux personnes vivant à domicile sous assistance respiratoire étaient décédées en Gironde lors de la tempête.

"La ministre a demandé une investigation à la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass). A ce stade, nous ne savons pas si c'est la rupture d'électricité qui a été la cause des décès", a précisé Didier Houssin.

Les autorités sanitaires ont insisté mardi sur la nécessité de venir en aide aux personnes vulnérables (handicapées ou âgées) isolées suite à la tempête en repérant d'éventuels "problèmes de santé" et "veillant à leur approvisionnement en médicament".

Elles ont rappelé les recommandations afin de limiter les risques sanitaires en cas d'innondations et de problèmes d'accès à l'eau potable.

La directrice générale de l'InVS a souligné que les catastrophes naturelles avaient des impacts sanitaires directes (traumatismes, troubles infectieux) mais aussi indirects, liés à une désorganisation sociale et familiale et à l'anxiété.

"Nous allons lancer en 2009 une étude afin de mesurer les conséquences de ces évènements climatiques", a annoncé la directrice générale de l'InVS. L'étude va porter sur l'impact de la vague de grand froid survenue début janvier et de la tempête de ce week-end.

INTOXICATION COLLECTIVE A LILLE

Une intoxication collective au monoxyde de carbone s'est par ailleurs produite lundi soir dans une église à Phalempin (Nord) où étaient présentes plus de 260 personnes, a-t-on appris auprès du directeur général de la DGS, Didier Houssin.

"Environ 60 personnes ont été intoxiquées. Il ne s'agit pas d'intoxication grave", a indiqué à l'APM Didier Houssin.

Le CHU de Lille et le centre hospitalier de Seclin (Nord) ont déclenché un plan blanc et le CHU a hospitalisé 47 personnes dont 21 enfants, a-t-on appris auprès du CHU, qui a levé son plan blanc à 5h30 mardi.

Le monoxyde de carbone est un gaz asphyxiant invisible et inodore qui est le résultat d'une mauvaise combustion, quelle que soit la source d'énergie (butane, charbon, essence, fuel, gaz, pétrole...), rappelle-t-on.