Organisé par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) à Paris, ce sommet, qui a lieu tous les deux ans, a réuni les représentants de l'éthique de 35 pays.
Lors d'une conférence de presse organisée à l'issue du sommet, le président du comité d'éthique français, Alain Grimfeld, a indiqué que trois sujets principaux avaient été abordés: le respect de la personne, en lien notamment avec le domaine de la greffe et de la reproduction; l'autonomie de la personne, où la question de la vie et de la démence ont été traitées; les comités d'éthique et le débat public.
Le président du CCNE a indiqué que ces réflexions allaient alimenter son rapport en cours de réalisation, commandé par le Premier ministre en préalable aux Etats généraux sur la bioéthique et à la révision de la loi prévue en 2010.
Il a expliqué les échanges entre les comités d'éthique ne visaient pas à trouver un consensus international sur toutes ces questions, même si sur certaines, il est possible de faire émerger des "principes universels", mais plutôt d'échanger les analyses des comités tout en tenant compte des diversités culturelles.
Lors du sommet, les représentants des comités ont présenté leur manière d'aborder les problèmes éthiques, qui peut être différente d'un pays à l'autre en fonction de critères culturels.
Sur la question de la fin de vie par exemple, les membres des comités d'éthique ont entendu notamment l'expérience de la Belgique où est évaluée actuellement sa loi autorisant l'euthanasie.
Le président du comité d'éthique tunisien, Jalloul Daghfous, a expliqué quant à lui que ces questions n'étaient pas présentes dans le débat public de son pays pour des raisons religieuses.
Le président du comité de bioéthique des Etats-Unis, Daniel Davis, a expliqué que pour ces débats, qui relèvent de chaque état, des projets de loi étaient en cours d'examen dans plusieurs d'entre eux pour autoriser l'euthanasie et qu'un seul état, l'Oregon, avait autorisé le suicide assisté.
Un représentant du comité d'éthique du Bénin a expliqué que pour l'instant, c'était "l'accès aux soins en général qui pose problème" dans son pays mais que les autorités auraient à l'avenir à trancher sur ces questions de la fin de vie.
Concernant le débat sur la gestation pour autrui (GPA), qui est à l'ordre du jour dans plusieurs pays, la représentante canadienne a expliqué que son pays abordait cette question non seulement en analysant le risque d'instrumentalisation du corps mais aussi sous l'angle de l'égalité entre les hommes et les femmes.
La question de la recherche sur l'embryon a également mis en évidence les différents points de vue des comités d'éthique. Les Australiens et les Britanniques ont présenté leur législation, celle des Australiens étant plus conservatrice que celle du Royaume-Uni. Lors de son discours d'ouverture du sommet, la ministre de la santé a rappelé la position française sur cette question.
"Les recherches sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires valent d'être poursuivies dès lors qu'elles sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs, à la condition de ne pouvoir être poursuivies par une méthode alternative, d'une efficacité comparable, en l'état des connaissances", a déclaré la ministre de la santé.
Le Pr Jean-Pierre Changeux, président d'honneur du CCNE, a présenté les quelques points faisant l'unanimité entre tous les comités éthiques: la nécessité de partager les savoirs scientifiques et les bénéfices de la recherche entre tous les pays quel que soit leur niveau socio-économique; la notion de consentement éclairé; la tolérance entre les différents points de vue éthiques dans un esprit laïc.
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Sommet mondial sur l'éthique
Publié le 11/09/2008
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Source : infirmiers.com
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