Seuls un quart des perfusionnistes paramédicaux disent travailler constamment en présence d'un médecin pouvant intervenir à tout moment, selon une enquête française publiée dans les Annales françaises d'anesthésie et de réanimation (Afar).
La circulation extracorporelle (CEC) peut être pratiquée par des infirmiers, sur prescription médicale écrite, à condition qu'un médecin puisse intervenir à tout moment, rappellent Jean-Mathias Charrière du CHU de Poitiers et ses collègues. Cependant, aucune formation initiale formalisée n'est requise, ce qui peut entraîner une hétérogénéité des pratiques, notent-ils.
Ils ont envoyé un questionnaire à tous les perfusionnistes (médicaux et paramédicaux pratiquant la CEC) recensés dans l'annuaire des centres de chirurgie cardiaque et thoracique 2007, dans lequel ils ont répertorié 268 perfusionnistes, dont 205 paramédicaux. Ils ont obtenu un taux de réponse de 71% (74% pour les paramédicaux et 59% pour les médecins).
L'enquête montre que seulement 25% des perfusionnistes paramédicaux disent travailler constamment en présence d'un médecin pouvant intervenir à tout moment, en dehors du chirurgien, tandis que ce n'était le cas qu'occasionnellement pour 30% d'entre eux et que 45% travaillaient constamment en l'absence d'un médecin pouvant intervenir.
Concernant la formation initiale, elle remplissait les recommandations professionnelles uniquement pour 13% des perfusionnistes paramédicaux. Les auteurs notent que même si ces recommandations étaient postérieures au début de l'activité professionnelle de la majorité des perfusionnistes actuellement en activité, "aucune modification significative de la formation initiale n'est constatée pour les perfusionnistes formés depuis moins de 12 ans".
La seule différence par rapport aux années précédentes sur le plan de la formation initiale est que "le recrutement des nouveaux perfusionnistes se fait uniquement parmi le personnel infirmier".
Par ailleurs, 27% des unités de perfusion mentionnent l'existence d'une unité fonctionnelle de CEC. Il n'existait pas de référent CEC dans 26% des unités de perfusion.
Les autres résultats de l'enquête montrent que les médecins perfusionnistes sont pour 36% des anesthésistes-réanimateurs, pour 21% des cardiologues et pour 43% des médecins généralistes ou n'ont pas précisé leur spécialité.
Pour les perfusionnistes paramédicaux, 21% sont des infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat (Iade), 6% des infirmiers de bloc opératoire diplômés d'Etat (Ibode), 67% des infirmiers diplômés d'Etat (IDE) et 6% des paramédicaux sans formation d'infirmier.
"Tous ces points peuvent avoir une influence directe sur le niveau de sécurité et sur la prise en charge de la CEC", estiment les chercheurs.
Ils "espèrent que les pouvoirs publics, les sociétés savantes, les organisations professionnelles et les organismes comme la HAS [Haute autorité de santé] prendront l'exacte mesure des problèmes révélés par cette enquête".
(Afar, vol.29 n°5, p361-367)
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