Le Dr Faye a tenu mercredi une conférence de presse à l'Assemblée nationale, entouré de deux députés UMP chirurgiens, le Pr Paul-Henri Cugnenc, de l'hôpital européen Georges Pompidou et le Pr Bernard Debré, de l'hôpital Cochin (Paris, XIVème arrondissement), qui connaissent bien la région pour avoir organisé depuis 2002 des échanges avec l'hôpital universitaire et militaire de Muzafarrabad.
L'équipe médicale française, composée de 46 médecins chirurgiens et anesthésistes, infirmiers et logisticiens originaires des Samu français et d'une vingtaine de médecins et soignants du Service de santé des armées, est arrivée à Muzafarrabad mercredi et a commencé à opérer jeudi. Dès lundi, les deux chirurgiens pakistanais de l'hôpital ainsi que des personnels infirmiers, restés sur place, ont été intégrés à l'équipe française.
L'équipe médicale française a décidé de se diriger vers Muzafarrabad en raison de sa connaissance de la ville, une présence supplémentaire s'étant avérée inutile à Balakot, où les autorités pakistanaises souhaitaient initialement l'envoyer.
L'HÔPITAL DE MUZAFARRABAD A ÉTÉ DÉTRUIT PAR LE SÉISME
Le séisme a totalement détruit l'hôpital de Muzafarrabad, qui disposait de 500 lits avant la catastrophe. Un nombre important de malades hospitalisés et de personnels médicaux et infirmiers a péri sous les décombres, a indiqué le Dr Faye.
Le module installé comprend une salle d'opération, un couloir et une salle de réveil pour neuf patients. Des tentes ont été installées autour du bloc pour accueillir les malades opérés.
En cinq jours de fonctionnement de l'antenne chirurgicale, fournie par le service de santé des armées, les médecins ont opéré 50 polytraumatisés par fractures, dont une majorité d'enfants, ont pris en charge 300 blessés sous anesthésie et ont trié 2.500 blessés à Muzafarrabad, a rapporté le Dr Faye, qui s'était déjà rendu sur place dans le cadre de la coopération franco-pakistanaise.
Cette coopération a été initiée en 2002 par Olivier Brasseur, médecin français alors représentant au Pakistan du Fonds des nations unies pour la population (UNFPA). Le but était la prise en charge des fistules anales, complications obstétricales survenant souvent chez des femmes ayant eu une ou des maternités très précoces et se traduisant par une impossibilité à retenir les selles et l'urine. Le Dr Brasseur a ensuite fait appel aux compétences du Pr Debré pour organiser des échanges avec l'équipe médicale de Muzafarrabad. Cette coopération a également abouti à la création à Islamabad d'un centre pour le traitement de ces complications.
Les liens tissés avec les médecins et la connaissance du pays ont été utiles pour intervenir efficacement. "Nous avons respecté les coutumes, notamment en prenant toutes les précautions pour éviter un contact physique direct entre un soignant homme et une femme", a souligné le Dr Faye.
L'héliport de Muzafarrabad, sur lequel sont présentes des équipes médicales russe, allemande, turque et anglaise, sert pour rapatrier des victimes de zones plus isolées, qui sont ensuite soignées sur place ou dans d'autres villes du Pakistan. L'équipe française a été désignée lundi responsable du tri des blessés par la délégation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué le Dr Faye./hm/mrv
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Séisme au Pakistan: les urgentistes français, premiers à opérer sur place
Publié le 19/10/2005
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Source : infirmiers.com
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