Les schizophrènes présentent un risque endogène élevé de diabète, qui est augmenté par l'usage des antipsychotiques de première et deuxième générations, selon une étude parue dans l'American Journal of Psychiatry (AJP).
Anto Rajkumar du King's College à Londres et ses collègues ont exploité les registres danois permettant de croiser les diagnostics de schizophrénie et de diabète ainsi que les prescriptions d'antipsychotiques et d'antidiabétiques dans la population née après le 1er janvier 1977 et suivie jusqu'au 1er janvier 2013. Parmi cette cohorte de plus de 2,7 millions de personnes, 0,52% a développé un diabète et 0,33% une schizophrénie.
Le risque de diabète était 3,1 fois plus élevé dans la population schizophrène naïve de tout traitement antipsychotique que dans la population générale, après ajustement pour les antécédents familiaux de diabète et d'autres facteurs de confusion. Il était également significativement plus élevé, multiplié par 3,6, après initiation d'un traitement antipsychotique par rapport à la période précédant le traitement, ce qui corrobore de précédentes études.
Enfin, comparées aux personnes schizophrènes qui n'ont pas reçu de traitement antipsychotique tout au long de l'étude, les patients ayant reçu comme traitement de première ligne un antipsychotique de première ou deuxième génération (à l'exception de la clozapine) avaient également un risque de diabète significativement plus élevé et sensiblement comparable, multiplié par 3,1 et 3,4 respectivement.
Les auteurs ont également calculé le risque de diabète associé à des antipsychotiques spécifiques : il était de 1,9 avec l'olanzapine, de 2,35 avec l'aripiprazole et de 4 pour la clozapine, un traitement de deuxième ligne qui contribue encore à augmenter le risque même après exposition préalable à d'autres antipsychotiques.
Le diabète contribuant à un excès de décès cardiovasculaire chez les patients schizophrènes ainsi qu'à une espérance de vie de 20 ans inférieure, les auteurs recommandent de rechercher chez eux un diabète, par des dépistages au moins annuels et ce, indépendamment de l'exposition aux antipsychotiques, afin de le traiter précocement.
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