Les chirurgiens qui opèrent le lendemain d'une garde de nuit ont un risque plus élevé de complication opératoire s'ils ont dormi moins de six heures pour récupérer, et possiblement si leur durée de garde était supérieure à 12 heures, selon une étude américaine conduite chez des chirurgiens confirmés, parue dans le Journal of the American Medical Association (Jama).
La question de la fatigue après les gardes et du risque que cela fait courir a déjà été étudiée dans le passé mais surtout chez les internes. On manquait de données sur les médecins confirmés, selon Jeffrey Rothschild du Brigham & Women's Hospital à Boston (Massachusetts).
Pour en savoir plus, ils ont étudié l'activité de 86 chirurgiens et 134 gynécologues obstétriciens. Ils ont comparé d'une part 919 interventions chirurgicales conduites après une nuit de garde et 3.552 conduites après une nuit normale, et d'autre part 957 interventions obstétricales conduites après une nuit de garde et 3.945 conduites après une nuit normale.
Quand les résultats sont pris de façon globale, il n'y a pas d'augmentation de risque de complication pour les interventions réalisées après une nuit de garde (5,4%) par rapport à celles après une nuit normale (4,9%).
Toutefois, une analyse plus fine a montré que lorsque les chirurgiens n'avaient pu dormir que moins de six heures après leur nuit de garde, le risque de complication opératoire durant les interventions du lendemain était significativement augmenté : il y a eu des complications dans 8,5% des interventions contre 3,1% si les chirurgiens avaient pu dormir au moins six heures.
En revanche, la durée de sommeil récupérateur après la garde n'influait pas sur le risque obstétrical.
Les chercheurs ont également observé une tendance à une élévation du risque quand la durée de travail durant la garde était supérieure à 12 heures. Cette tendance, observée aussi bien chez les chirurgiens que chez les obstétriciens, n'atteignait pas la significativité statistique.
"Ces résultats suggèrent que les médecins confirmés, comme les internes et les infirmières, pourraient avoir un risque d'erreurs augmenté quand ils ont été privés de sommeil ou ont travaillé durant un temps excessif", commentent les auteurs.
Des études prospectives pour préciser les risques associés à la chirurgie réalisée après une garde et pour tenter de les minimiser devraient être menées, estiment-ils.
Paris, 27 octobre 2009
IDEL
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