Rapport d'activités
Infirmerie du Déambulatoire - Département 1er Cycles sciences - UCBL
Objectif : Découvrir à travers une analyse de la pratique, l'infirmière en milieu scolaire, sa fonction, ses rôles spécifiques, ses missions.
A l'université auprès des jeunes : 17-25 ans
Ce rapport d'activités est surtout un rapport sur une activité : celle d'une infirmière exerçant auprès des étudiants à l'université. A mon arrivée, des entretiens d'accueil ont permis à des responsables d'enseignements et des responsables administratifs de me présenter le poste d'infirmier(e). Des objectifs de service ont été définis en fonction des attentes des étudiants et des responsables et, de ce que peut faire une infirmière selon sa déontologie. Dès les premiers jours, j'ai rencontré d'autres professionnels ayant des fonctions différentes, des étudiants puis des enseignants. Je me suis rendu compte, au fil de mes conversations, qu'une question non prévue mais devenue prévisible émergée souvent :
" Qu'est-ce que vous faites, vous l'infirmière ? "
sous entendu :"Que peut faire une infirmière à l'université !!!"
Je crois essentiel que, pour son public, une infirmière se présente et présente ses activités. C'est avec plaisir que par l'intermédiaire de ce rapport, je répondrais collectivement de façon plus détaillée et plus complète à " cette question ".
Introduction
" J'accueille tout étudiant que me sollicite pour quelque motif que ce soit, y compris d'ordre relationnel ou psychologique, dès lors qu'il y a une incidence sur sa santé ou sa scolarité " (Politique de santé en faveur des élèves BO spécial n°1, 25 janvier 2001). J'accueille aussi les étudiants qui me sont adressés par un tiers, un membre de l'équipe éducative et enseignante ou un proche. Lors de mes contacts avec les étudiants, j'ai l'initiative de créer une conversation particulière où l'observation et l'écoute aboutissent, dans un premier temps, à discerner ce motif. Pour l'étudiant, ce dernier est le prétexte souvent nécessaire pour entrer en relation.
Après analyse de la situation et de la demande, et l'identification du problème, je propose différentes réponses. Je les ai regroupés en cinq catégories :
une information,
une orientation,
un soin,
un conseil,
une relation d'accompagnement et de soutien.
Ces réponses se construisent au cours d'un entretien individuel ou collectif qui définira leurs formes et leurs contenus. La communication est ce qui fait vivre la relation. Elle a pour effet de créer un soin éducatif relationnel. La relation, qui offre l'opportunité de réaliser un soin éducatif relationnel, est celle qui permet de mettre en place un processus à travers lequel on aide des individus et des groupes à trouver des solutions à leurs problèmes.
Cette relation est une relation de confiance. Cependant, la confiance et l'influence sont indissociables. Ainsi, une relation de confiance est aussi une relation d'influence.
L'influence n'est pas manipulation. Elle est présente dans toutes les relations et dans les situations d'apprentissages.
Par contre, mon éthique m'amène à utiliser cette influence dans l'intérêt de l'étudiant.
L'objectif des conversations particulières est comme le formule G. Braque " ne cherchons pas à convaincre, contentons-nous de faire réfléchir "
L'influence, que j'utilise, consiste à faire réfléchir en présentant mes points de vue, en affichant mes positions de vie.
Connaître et reconnaître ce qu'est l'influence, c'est privilégier la prévention sur la manipulation. C'est à dire ne pas en être dupe et reconnaître que l'influence est présente dans les relations sociales tout comme la manipulation, qui peut-être définie comme l'utilisation de l'influence à des fins économiques et personnels.
Dans ce sens, toute expérience relationnelle constitue en elle-même, pour l'étudiant, un apprentissage où la communication permet l'expression de soi et, la définition de soi et d'autrui.
LES OBJECTIFS
Aujourd'hui, les jeunes se construisent davantage dans l'expérimentation et dans une culture du risque qu'à partir des valeurs et des savoirs transmis par les générations précédantes.
Cette construction touche, l'image de soi, le rapport à autrui, les règles de vie et les responsabilités individuelles et collectives.
Le réel apprentissage qui influence le comportement de l'étudiant est celui qu'il découvre lui-même, qu'il s'approprie et qu'il assimile au cours d'une expérience vécue.
1) Les objectifs globaux
Au-delà d'accompagner les étudiants au cours de leurs expériences, mes objectifs globaux sont :
d'élargir et, si besoin de changer, la vision qu'à l'étudiant du monde et de lui-même,
de favoriser l'apprentissage à l'autogestion de sa santé à partir de ses expériences,
de participer à la construction de sa nouvelle identité, de reconstruire sans cesse le concept de soi,
de ne pas demeurer prisonnier de ses affects qui l'entraîneraient à réagir sans aucun recul,
d'acquérir Estime de soi et le respect des autres,
d'augmenter sa confiance, sa capacité à choisir et à réaliser ses choix,
2) Les objectifs éducationnels
En participant à un apprentissage de l'étudiant à partir d'une expérience, mes objectifs éducationnels sont :
D'amener à l'autonomie avec ses compétences, sa personnalité et son histoire,
De proposer des connaissances, qui en étant assimilées par l'étudiant, modifieraient ses représentations, changeraient ses attitudes et ses comportements,
De guider l'étudiant au-delà de ce qu'il est dans le présent, en lui permettant de mettre en œuvre les capacités dont il dispose, dans un cadre éducatif social donné,
De favoriser la réflexivité de l'étudiant, qui est de comprendre mieux ce qu'il fait et pour quelles raisons il le fait,
D'apprendre à se confronter au risque de manière sécuritaire,
D'accompagner les étudiants dans leur développement ; ils se développent par eux-mêmes par leurs propres décisions.
3) Les objectifs opérationnels
Mes objectifs intermédiaires sont d'amener les étudiants à être capable :
de devenir acteurs de leur santé et acteurs de prévention,
d'accéder à la compréhension et l'acceptation des différences,
de laisser apparaître ses émotions, de les identifier, de les exprimer et de les formuler en tenant compte de la liberté de l'autre,
de pouvoir résister aux sollicitations d'origines diverses,
de pouvoir répondre ou s'opposer de manière adéquate aux propositions faites par l'environnement,
d'apprendre des valeurs communes et des règles sociales,
d'acquérir la connaissance et le respect de la loi et des interdits,
d'avoir des comportements responsables tant de le domaine privé que publique,
de discerner les conduites à risques,
de créer une réflexion sur ce qu'est la santé,
de repérer et gérer ce qui les anime dans leur vie quotidienne et à travers leurs relations tel que les émotions, les angoisses, le(s) stress, les croyances.
LES ACTIONS
La démarche éducative, que j'entreprends, est inspirée d'un proverbe chinois :
"Allez au devant des gens, commencez par ce qu'ils savent et construisez sur ce qu'ils possèdent"
La démarche éducative comporte donc trois étapes :
Aller au devant des étudiants,
Commencer par ce qu'ils savent,
Construire sur ce qu'ils possèdent.
I - Les actions collectives et/ ou individuelles
Elles permettent de réaliser des interventions en fonction des demandes et des attentes des étudiants.
Elles répondent aussi aux besoins définis après analyse des situations rencontrées et leurs contextes.
Elles se déroulent soit individuellement, soit collectivement quand cela est demandé ou évalué nécessaire.
Les moyens mis à ma disposition peuvent aussi déterminer ce choix.
1) LES INFORMATIONS : des informations pragmatiques.
Ces informations sont appelées pragmatiques car elles répondent à une demande et/ou un besoin apparaissant dans la vie quotidienne des étudiants.
Aussi, les thèmes abordés sont ceux qui les touchent.
Les étudiants viennent chercher des réponses à leurs questions concernant leurs connaissances sur la maladie, la santé et un style de vie.
Selon l'implication personnelle et affective des étudiants, mes réponses seront différentes dans leurs formes et leurs contenus.
C'est un moment où j'invite les étudiants à rechercher aussi ailleurs. Je leur indique d'autres lieux, d'autres personnes, des écrits et des sites Internet afin qu'ils puissent faire une synthèse et construire eux-mêmes leur réponse.
Cet échange me permet de connaître l'univers des étudiants et l'ambiance, et de repérer les idées véhiculées dans leur monde.
Je découvre parfois des idées fausses dues soit à des déformations liées à l'interprétation, soit par absences de recul ou de questionnements.
Aussi, j'incite les étudiants à développer un esprit critique afin qu'ils puissent réfléchir sur leurs croyances et leurs valeurs qui sont issues du passé, vécues au présent et déterminantes pour le futur.
Quand les moyens, de trier et de se réapproprier les informations qui concernent la santé, leur sont donnés, leurs comportements peuvent être modifiés.
a) Les informations savoirs.
Ce sont des savoirs du domaine médical. Ils concernent essentiellement diverses pathologies avec les dépistages, les traitements, les médicaments, les régimes alimentaires, le don du sang, les techniques chirurgicales comme l'esthétique, l'hygiène de vie…
Ces informations font parfois l'objet de journées thématiques organisées dans l'établissement ou sur le campus. Souvent, j'ai la possibilité de participer à ces actions entreprises par des partenaires lors de journées nationales, par exemple.
Je peux être à l'initiative de ces actions sur des thèmes choisis selon l'actualité de la vie des étudiants.
Ces journées ont pour objectifs de :
sensibiliser les étudiants sur un problème de santé public,
de provoquer un temps de réflexion sur un sujet qui les touche particulièrement ou un style de vie,
répondre collectivement à des questions posées lors de rencontres individuelles sur une problématique rencontrée dans la vie quotidienne.
b) Les informations renseignements
Le monde des étudiants est cosmopolite. Leurs demandes sont très diversifiées et parfois très spécifiques.
Mon rôle est, alors, celui "d'un syndicat d'initiative pour la santé"
Au cours de la conversation particulière, l'analyse de la demande me permet de savoir si la réponse, appartient à mon champ de compétences ou si celui-ci est insuffisant ou inadapté.
Dans ce cas, en plus des informations que je peux donner aux étudiants, je les informe sur des lieux, des numéros de téléphone, où des personnes spécialisées sur la question pourront les renseigner, leur répondre.
Ces personnes peuvent appartenir au secteur médical, social, éducatif, privé ou public.
Exemple : les plannings familiaux, des points d'écoute, des associations, les numéros verts, les numéros indigo, des lieux de documentations tel que : ADESS, CNDT et CRAES-CRIPS.
Parfois, les informations qui me sont demandées sont d'ordre pédagogique ou liées au projet d'étude.
Dans ce cas, je leur indique les enseignants référents et/ou les différents services universitaires pouvant répondre à leurs questions.
Par exemple : les professeurs coordonnateurs, les présidents de jury, les services de scolarités, la c.é.l.a.i.o (service d'accueil, d'orientation et d'insertion professionnelle), la mission handicap.
D'autre part, travaillant sur un poste isolé, ces contacts me permettent d'être informer et former, d'enrichir mes connaissances et mes compétences.
Je demande à l'étudiant de me donner un retour, de me tenir au courant afin de pouvoir faire une évaluation.
2) LES ORIENTATIONS : des orientations ciblées
Les orientations déterminent les liaisons de l'infirmière avec les professionnels médico-sociaux.
Elles concernent les lieux de soins adaptés pour les étudiants. Ils cherchent des structures qui leur soient accessibles financièrement, géographiquement et où l'accueil sera rapide et complet.
Un lieu où ils puissent trouver des réponses, expliquées, commentées, c'est à dire simples, claires et précises.
Mon rôle est de trouver ces lieux et de créer un réseau médico-psycho-social hors établissement à partir de l'infirmerie.
Ce réseau peut constituer un cadre dans lequel l'étudiant choisit ce qui pourrait lui convenir.
a) A moyen terme
Certains étudiants sont de nouveaux arrivants sur le campus, dans la région et/ou dans le pays. Ils souhaitent poursuivre des soins ou connaître des adresses pour être soigner en cas de nécessité. Je les oriente vers des lieux pouvant répondre à leurs besoins.
Ces derniers peuvent appartenir au secteur médical, social, privé ou institutionnel.
Un réseau pluri-professionnels est créé dans et hors établissement, ce qui permet un travail en partenariat.
Tel que : médecins généralistes, MPU, planning familial, assistantes sociales, CROUSS, hôpitaux, cliniques, centres mutualistes…
b) A court terme
Parfois, l'orientation doit être réalisée de façon " urgente ". Les étudiants attendent souvent le moment où " ils ne peuvent plus attendre ".
D'un point de vue médical et/ou psychologique, j'évalue que la solution à la situation vécue doit être trouvée au cours de la journée.
Je m'assure que le relais se fasse dans les heures suivantes. J'accompagne l'étudiant durant ce moment transitoire. Je le prépare à la prise en charge vers d'autres professionnels.
Cet accompagnement a pour but de diminuer l'angoisse vécue lors de ces expériences de vie difficiles pour les jeunes.
Cette orientation est décidée avec l'étudiant. Je préviens sa famille ou un proche s'il le souhaite ou si cela est nécessaire ou obligatoire.
Ce réseau pluri-professionnels se constitue en fonction de la géographie, des moyens de transports, et aussi en fonction des orientations professionnelles.
Il me donne la possibilité d'exercer ma profession avec une équipe médico-sociale, ce qui me permet de faire évoluer mes compétences et de réactualiser mes connaissances.
3) LES CONSEILS : des réflexions accompagnées
Les conseils demandés concernent essentiellement le domaine médical.
Souvent, cela touche aussi le domaine relationnel. C'est à dire, une relation où l'étudiant est mal à l'aise ; relation à lui-même, aux autres.
A cette occasion, les deux aspects principaux du rôle de l'infirmière sont dégagés de la part des étudiants : " expert " référent médical-pathologie et " expert " référent relationnel.
Le rôle de l'infirmière connu par les étudiants est bien celui de conseillère en santé.
Exemples de questions concernant le domaine médical : "est-ce que je dois consulter un médecin pour tel chose ? " ou "est-ce grave ? ", "cela peut-il attendre ? ", "cela peut-il guérir tout seul ou avec des soins système D ? ".
Exemples de questions touchant le domaine relationnel " Je me sens mal à l'aise avec untel, je me retiens, j'ai peur de craquer, il va me faire rater mes études ; l'ambiance de groupe ou familiale me dérange, me perturbe, cela me fait perdre mes moyens pour travailler ", " j'en ai marre ", " je ne peux pas rentrer chez moi ".
Cette relation demande une grande vigilance car elle repose sur la confiance et l'influence.
Au cours de ces rencontres individuelles ou collectives, mes objectifs sont d'amener le(s) étudiant(s) à :
choisir une solution encourageant son autonomie, et une prise de risque,
réfléchir sur des actions, à des façons d'agir auxquelles il ne pense pas, n'ose pas, ou se risque à faire de façon minimale,
mettre en œuvre ces actions.
a) L'autonomie et la prise de risque
L'étudiant a déjà testé plusieurs solutions pour résoudre sa difficulté, son problème ou pour mieux vivre une situation.
Ses solutions n'ont pas répondu à ses attentes car : soit les effets ont été éphémères, soit ils ont été inefficaces ou, ils ont amplifié le problème.
D'où la question " et vous qu'est-ce vous feriez ? " qui est une ouverture vers d'autres solutions n'appartenant pas au répertoire de l'étudiant dans l'ici et le maintenant.
Le conseil s'élabore au cours d'une relation où l'interaction crée un processus permettant à l'étudiant de trouver des réponses à sa question de " comment prendre soins de soi ? ".
Ils souhaitent trouver des réponses concrètes applicables facilement, simplement et rapidement.
Au cours de ces contacts, les étudiants formulent cette question par "que dois-je faire pour …, me sentir mieux, être en forme, etc. … réussir mes études ? ".
Ils traduisent ce qu'est pour eux la santé. Souvent, elle est représentée comme un capital.
S'il est ressenti comme suffisant, alors, ils seront "performants", donc ils pourront réussir.
S'ils le perçoivent défaillant ou insuffisant, alors comment l'augmenter ?
Comment "se doper ?", comment doper ses ressources ?
L'usage des médicaments est souvent la première réponse.
C'est la réponse générale à tous les maux.
b) Les moyens
La relation, qui sert de support aux conseils, a pour but de provoquer une réflexion sur d'autres solutions que les médicaments et de sensibiliser sur le style de vie de chacun.
Les modes de vie sont porteurs de cette performance recherchée.
Cette sensibilité est bien connue et reconnue puisqu'elle est utilisée par les magazines où sont proposées de milles et une façon de faire pour : " être beau (belle) et en pleine forme ", " être bien dans sa peau ", "utiliser ses capacités à 100% ".
Elle permet aussi la commercialisation de produits divers, non médicamenteux, tel que : les vitamines, les oligo-éléments, les énergisants, les stimulants et les calmants ; des aliments pour des régimes alimentaires diététiques et sportifs, des substances pour optimiser, le corps et " les méninges ".
Dialoguer avec les étudiants sur " l'hygiène de vie " au quotidien, leur style de vie, c'est se donner les moyens de les sensibiliser sur les modes qui sont nécessaires à chacun mais dont les excès possibles sont douloureux.
Les étudiants, s'ils se " dopent ", d'une certaine façon, ne sont pas dupent. Ils veulent faire le tri dans tous ces conseils, ces recettes. Ils se posent des questions et cherchent, parfois, des personnes pouvant les aider dans leurs choix plus individuellement, personnellement, eux en tant que personnes ou groupes.
Aussi, je propose aux étudiants des pistes pour qu'ils puissent rencontrer d'autres professionnels pouvant les conseiller selon l'objet de leurs demandes.
Ces derniers peuvent exercer dans des services publics ou privés, des institutions, des associations.
II - Les actions individuelles spécifiques
Les actions individuelles se déroulent sous le secret professionnel. Elles sont réalisées au cours d'une relation de confiance et d'intimité.
L'influence, dans cette relation, est une influence de compétences.
Pour cette raison, il est important que le rôle de l'infirmière soit connu et reconnu. Donc, il doit être divulgué.
1) UN SOIN : une sécurité de compétences
Le premier contact se fait souvent lors de la réalisation d'un soin technique infirmier.
Parfois, l'étudiant entre en relation avec moi, infirmière, en formalisant une demande de soins corporels ou en exprimant un symptôme physique auquel l'étudiant associe souvent un malaise psychique, (ou inversement).
a) Le cadre juridique
Le soin est défini dans un cadre juridique qui comprend deux textes fondamentaux et deux circulaires concernant le cadre spécifique à l'exercice de la profession d'infirmière à l'Education Nationale.
le décret du 16.02.93 relatif aux règles professionnelles,
le décret de compétences du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier,
la circulaire du BO du 25 janvier 2001 : politique de santé en faveur des élèves,
la circulaire du BO du 6 janvier 2000 : protocole national sur l'organisation des soins et des urgences dans les écoles et les établissements publics locaux d'enseignement. (Voir annexes 1, 2, 3 et 4)
b) Les troubles de santé
Les troubles de santé exprimés par les étudiants du 1er cycle sciences du campus La Doua (UCBL Lyon1) peuvent être classés en trois catégories :
Les troubles physiques isolés. Ce sont essentiellement :
blessures superficielles, plaies, coupures, brûlures,
les traumatismes survenus sur le campus essentiellement liés à l'activité sportive,
les malaises hypoglycémiques,
les troubles gynécologiques,
les troubles allergiques.
les troubles psycho-physiologiques :
les maux de tête, maux de ventre,
les malaises vagaux,
les malaises dus à l'angoisse : de types spasmophilie, tétanie,
les fatigues, les troubles du sommeil,
Ces termes sont ceux utilisés par les étudiants quand ils présentent leurs troubles.
les troubles psycho-relationnels :
les agressions physiques,
les agressions sexuelles,
l'isolement,
les incivilités,
l'agressivité.
Les attentes des étudiants sont en priorité les soins de premiers secours et le soutien moral. Les soins non urgents et la disponibilité sont exprimés en second. Ces attentes ont été reçues d'après la fiche " infirmerie " créée en début d'année universitaire 2001-2002. 550 fiches ont été analysées, les deux tiers sont celles des étudiants en première année. Ce classement existe seulement pour présenter avec simplicité la diversité des troubles.L'expérience quotidienne, nous montre qu'ils sont souvent associés : ils sont le résultat d'interactions intra et interpersonnelles.
2) LA RELATION D'ACCOMPAGNEMENT ET DE SOUTIEN
La relation d'accompagnement et de soutien est une relation particulière. Comme toute relation, elle a un but. Elle se fait avec un coût et un rapport qui se traduit par avoir une dépense minimale pour une satisfaction maximale.
Elle est mise en route par les ressors de la motivation, les affects.
Introduction
La relation d'Accompagnement et de soutien, auprès des jeunes, permet la réalisation d'un soin appelé "soin éducatif relationnel". Les soins infirmiers sont de nature technique, relationnelle et éducative. M.F. Collière " Soigner c'est mobiliser chez quelqu'un tout ce qui est porteur de vie, toute sa vitalité, sa puissance de vie ".
Pour réaliser les soins infirmiers techniques curatifs, dont le but est la protection du corps, l'infirmière se réfère à une démarche de soin dont les actions sont essentiellement des gestes médicalisés.
Pour réaliser les soins éducatifs relationnels, ayant pour but l'entraide et l'accompagnement, l'infirmière applique une démarche éducative spécifique qui utilise comme outil principal la communication.
Pour entrée en relation, les étudiants présentent souvent une demande de soins (douleur physique et/ou psychique). Cette demande est souvent une demande déguisée.
Une démarche éducative personnalisée fait souvent suite à une démarche de soins.
La relation d'accompagnement et de soutien est une relation qui va servir de support à l'entretien ou aux entretiens permettant de réaliser un soin éducatif relationnel.
Dans ce cas, j'entreprends un travail particulier qui sera de l'ordre d'un simple soutien psychologique lorsque les difficultés rencontrées par l'étudiant ne trouvent pas leur origine dans des conflits psychiques profonds.
Les objectifs
Cette relation a pour objectif de soulager une souffrance. Mon objectif global est d'amener un changement dans le type de solutions utilisées par l'étudiant.
Mon objectif intermédiaire est d'accompagner ce changement, en utilisant les résistances aux changements et en prévenant les risques.
Amener l'étudiant à découvrir ses pensées automatiques,
Amener l'étudiant à oser changer de comportement,
Renoncer à des automatismes appris donc savoir désapprendre,
Intégrer de nouvelles connaissances, en vue de créer de nouveaux automatismes,
Garder le contact avec ses émotions, les identifier et mettre en évidence les représentations qui sous-tendent,
Repérer les mécanismes de défenses et les faire évoluer.
Cette relation d'aspect technique est avant tout une relation inter personnelle. L'étudiant ne choisit pas seulement le professionnel compétent techniquement mais, il choisit aussi une personne à qui il va confier ses problèmes les plus intimes. Cela suppose un climat de sécurité et de confiance et une certaine forme d'estime et de sympathie de part et d'autre.
Méthodologie
La démarche suivie, selon les modalités enseignées en soins infirmiers, permet à l'infirmière de réaliser au cours d'une relation d'aide :
le recueil de données,
l'analyse de la situation,
le diagnostic infirmier ou la problématique,
la planification des actions,
leurs réalisations et l'évaluation.
J'ai choisi de nommer cette relation d'aide, " relation d'accompagnement et de soutien ", car cette appellation reflète d'une part, l'image que les étudiants ont de cette relation et d'autre part, les conceptions philosophiques qui la fondent.
Le soin cible le "ce qui se passe" à l'intérieur des trois relations interdépendantes que vit la personne avec elle-même, avec les autres et avec le monde.
les différentes formes d'entretien
Selon le but de la relation définie et les interventions prévues avec l'étudiant, l'entretien prendra une forme spécifique :
entretien d'investigation,
entretien de soutien,
entretien de solution,
entretien de compréhension.
Ils sont animés par une écoute active. L'écoute est inséparable de l'observation.
Celle-ci est centrée sur les solutions mise en place par l'étudiant, sur ses comportements visibles et latents et sur sa façon de communiquer.
Ces entretiens me permettent :
de réaliser le recueil de données,
d'analyser la situation,
de poser une problématique,
de définir, avec l'étudiant, un objectif,
d'élaborer des solutions,
de mettre en œuvre des actions,
d'évaluer les résultats.
Evaluation réalisée durant l'année universitaire 2002-03
Au cours de cette année universitaire, un certain nombre d'étudiants ont exprimé le souhait
d' être accompagnés ou aidés durant leurs études.
Leur demande a été formulée soit spontanément ou suite à une suggestion d'un proche, d'un enseignant ou de moi-même.
Pour certains, aucune suite a été donnée.
Pour d'autres, cette demande a permis la réalisation d'un suivi infirmier dont l'initiative et le moment de l'entretien étaient toujours laissé à l'étudiant.
Nombre d'entretiens souhaités par l'étudiant au cours du suivi Etudiants ayant Donnés suite A leur demande % de réussiteà l'examen
1 entretien 88,8 % /
2 entretiens 63,8 % /
3 entretiens et + 25 % 78,2 %
L'année universitaire a été une année de transition car le service infirmerie a été restructuré.
En effet, les locaux ont été rénovés et le fonctionnement redéfini.
Conclusion
Cette année m'a permis de prendre contact avec les étudiants et la vie universitaire. J'ai pu définir le poste d'infirmier(e) auprès des étudiants : ses objectifs et ses missions. Ce bilan reflète de ce qui a pu être réalisé suite à une analyse entreprise durant les quatre premiers mois. Les actions qui ont été choisies, sont celles qui pouvaient être mises en œuvre dans un délai à court terme. Certains objectifs n'ont pas été atteints Les moyens utilisés n'ont pas toujours été optimum. En effet, le temps pour mettre en place les actions était parfois trop court et d'autre part, j'ai rencontré durant l'année des partenaires, des collaborateurs qui auraient pu apporter des moyens plus adéquats. De plus, leurs compétences et leurs idées auraient été profitables. Je pense avoir pu répondre à l'essentiel des attentes des étudiants et des enseignants responsables. Des évaluations ont été faites en cours d'année auprès des étudiants et des différents partenaires. Une évaluation de fin d'année a été réalisée avec les enseignants responsables et les responsables administratifs. Elles permettent de préparer, aujourd'hui, l'année universitaire 2002-03. Les objectifs seront peu modifiés. La plupart des interventions vont être améliorées. Certaines seront reprises et d'autres supprimées. Des projets sont à l'étude. Des actions nouvelles sont en création.
Mes remerciements
Je remercie Monsieur Garrone, Vice-Président Secteur Sciences, Monsieur Duplan, Directeur du Département 1er Cycles sciences, Monsieur Demanget, Directeur Administratif et Madame Gazellot, Vice-Présidente du CEVU, pour leur confiance.
Je remercie tout le personnel du département 1er cycles sciences et le personnel de la Doua (dont mission handicap et MPU) qui ont apporté leurs savoirs-faire pour le service.
Je remercie Mesdames les Infirmières Conseillères techniques auprès du Recteur et de l'Inspecteur d'Académie de Lyon pour leur soutien et leurs conseils professionnels.
Je remercie Madame Bouverans, infirmière en poste à Astrée, pour sa fructueuse collaboration.
Véronique Ducard-Chrétien
Infirmerie du Déambulatoire - Département 1er Cycles sciences - UCBL
Veronique.Ducard-Chretien@adm.univ-lyon1.fr
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