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GRANDS DOSSIERS

A quand un médicament efficace contre la douleur chronique ?

Publié le 14/03/2018
Douleur tristesse

Douleur tristesse

La douleur neuropathique affecte entre 7 et 10 % des Français, mais, malgré cette prévalence, il n'existe pas pour l'instant de traitement efficace pour soulager les personnes qui en souffrent. Des chercheurs français vont donner une lueur d'espoir à ces patients ! Ils viennent de découvrir le mécanisme responsable du maintien de la douleur. Mieux encore, ils sont parvenus à mettre au point un prototype de médicament…

Alors que la douleur neuropathique touche 4 millions de personnes dans notre pays, une piste de traitement vient d'être découverte par des chercheurs français.

En France, 4 millions de personnes sont touchées par une maladie invalidante au coût social particulièrement élevé : la douleur neuropathique. Les traitements actuels demeurent très peu efficaces puisque moins de 50 % des patients obtiennent une réduction significative de leurs symptômes. Reposant principalement sur des médicaments repositionnés comme des antidépresseurs et des antiépileptiques, ces traitements peuvent également générer des effets secondaires notables.

Douleur permanente : le coupable identifié !

La recherche s'emploie donc à mieux comprendre le phénomène qui provoque la douleur afin de trouver un moyen de la contrôler. Apparemment, celle-ci serait en passe d'aboutir ou sinon en très bonne voie ! Une équipe de spécialistes de l'Institut de neurosciences de Montpellier a découvert un mécanisme responsable de la douleur et de sa persistance. En effet, les chercheurs ont mis en évidence l'implication majeure d'une molécule, baptisé FLT3, dans la sensation douloureuse . Produite par les cellules hématopoïétiques, celle-ci était d'ores et déjà connue pour jouer un rôle dans différentes fonctions sanguines. Donc, à première vue, rien à voir avec le système sensoriel !

Et pourtant, lors de lésions nerveuses périphériques qui apparaissent suite à une intervention chirurgicale, un traumatisme accidentel ou à cause de certaines pathologies comme le diabète, le cancer ou le zona, des cellules immunitaires sanguines envahissent le nerf à l'endroit endommagé. Ces cellules, une fois sur place, libèrent une molécule qui s'accroche à la fameuse FLT3. Celle-ci, ayant reçu un signal activateur, va déclencher à son tour une réaction en chaîne dans le système sensoriel. C'est ce mécanisme qui est à l'origine de la douleur quasi-permanente.

Ce prototype de médicament a considérablement réduit en trois heures les symptômes douloureux typiques de la pathologie

Un nouveau traitement en voie de développement

Après avoir compris comment FLT3 fonctionne, il est plus facile d'imaginer comment stopper la réaction en chaîne et ainsi faire cesser la douleur. Les chercheurs ont donc passé au crible trois millions de configurations possibles afin de trouver une molécule « anti-FLT3 ». Et ils y sont parvenus ! Ce prototype de médicament est conçu pour bloquer le site de liaison entre FLT3 et sa molécule activatrice, empêchant toute la cascade d'événements qui déclenche la sensation douloureuse.

Administré sur des modèles animaux, cette nouvelle molécule a considérablement réduit en trois heures les symptômes douloureux typiques de la pathologie comme l'hyperalgie (sensation douloureuse accrue) ou l'allodynie (réaction douloureuse à des stimuli normalement indolores). Les effets bénéfiques persisteraient pendant 48 heures après une seule prise, selon leur étude parue dans Nature Communications. Ces résultats prometteurs pourraient permettre la mise au point de la toute première thérapie spécifique des douleurs neuropathiques et ainsi soulager bien des patients.

Roxane Curtet Journaliste infirmiers.com roxane.curtet@infirmiers.com  @roxane0706


Source : infirmiers.com