Des directeurs et des cadres de santé ont estimé, lors de la journée annuelle de l'Association des établissements participant au service public de santé mentale (Adesm), que les crédits fléchés pour le tutorat des nouveaux infirmiers en psychiatrie devaient être poursuivis après 2008.
Aucun bilan officiel du tutorat n'a été dressé mais le dispositif, obligatoire et doté de crédits, a été très largement appliqué, avec un taux de satisfaction important, selon les témoignages des directeurs et cadres de santé présents jeudi à la journée annuelle de l'Adesm.
Le Plan psychiatrie et santé mentale (PPSM) 2005-08 a distribué 75 millions d'euros de crédits spécifiques de 2006 à 2008 pour une formation de consolidation des savoirs pour tout nouvel infirmier diplômé d'Etat affecté dans un service de psychiatrie et son accompagnement individuel par un tuteur (un infirmier volontaire ayant une expérience d'au moins cinq ans) sur plusieurs semaines.
Comme le PPSM ne semble pas être poursuivi au delà de 2008 par un deuxième plan, plus aucun crédit spécifique ne devrait être dégagé à partir de 2009.
Ce dispositif ne constituait pas une première puisque de nombreux établissements spécialisés avaient mis en place dans les années 1990, de leur propre initiative, des modules de formation spécifiques pour les jeunes diplômés, en constatant les lacunes de la formation du nouveau diplôme d'Etat mis en place en 1992, ont souligné plusieurs participants à la journée de l'Adesm.
Mais les crédits PPSM ont permis un encadrement formalisé des nouveaux infirmiers, les tuteurs étant remplacés durant le temps consacré à l'encadrement.
Des directeurs ont exprimé leur inquiétude pour la pérennité du dispositif, comme le directeur du CHS du Jura à Dôle, Jacques Augier, et le directeur du centre hospitalier Valvert de Marseille, Robert Brenguier, pour qui "le système va s'écrouler avec la fin des financements".
Pourtant, le dispositif a eu un effet de réassurance sur les nouveaux infirmiers et s'est révélé attractif pour la psychiatrie, ont souligné deux responsables de ces formations en Haute-Normandie.
Environ 480 infirmiers ont été formés à la consolidation des savoirs sur 2006-08 dans la région et 150 infirmiers ont été tutorés depuis un an, a indiqué Dominique Berthelot, responsable de la coordination du dispositif à l'Agence régionale de l'hospitalisation (ARH) Haute-Normandie.
Les tutorés ont été satisfaits de cette formation, qui leur a permis d'obtenir une réassurance sur leurs capacités professionnelles, et ils ont fait la promotion de la formation auprès des nouveaux arrivés, a souligné Patrice Letourneau, cadre supérieur au CH du Rouvray (Sotteville-les-Rouen, Seine-Maritime). "Contrairement aux idées reçues sur le nouveau DE, leur approche des solutions de soins était satisfaisante. Ils demandent plus un savoir-être qu'un savoir-faire".
En Haute-Normandie, la formation est amorcée environ deux mois après l'arrivée de l'infirmier dans le service et le nombre de personnes encadrées par chaque tuteur a été réduit progressivement de 4 à 2. Une charte du tutorat a été établie pour cadrer les interventions. Le temps de tutorat est adapté en fonction des besoins exprimés par le tutoré, a souligné Patrice Letourneau.
L'absence de crédits en 2009 ne décourage pas les responsables haut-normands, qui ont décidé la poursuite du programme et son extension aux aide-soignants, aux aides médico-psychologiques et aux auxiliaires de vie.
Deux directeurs de l'agglomération marseillaise, Robert Brenguier et Gilles Moulec (CH Edouard Toulouse), ont apporté un bémol à cette appréciation, soulignant le taux d'absentéisme important à la formation de consolidation des savoirs et un désintérêt des infirmiers. Ils ont ajouté qu'elle n'avait rien changé à la faible fidélisation des infirmiers en psychiatrie dans leur zone.
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