Le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, et la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, ont présenté jeudi le dispositif qui se met en place pour assurer la vaccination contre la grippe A(H1N1) et faire face à l'afflux de personnes, indiquant que près de 70.000 personnes, médecins, paramédicaux et administratifs pourraient être mobilisés.
La vaccination de la population a débuté le 12 novembre et après un démarrage lent, l'affluence dans les centres de vaccination ouverts a augmenté de façon importante la semaine dernière.
Alors que le président de la République avait déploré le fait que dans des centres des personnes aient dû faire la queue et attendre longtemps, le ministre de l'intérieur a reconnu l'existence de difficultés, qui n'étaient "pas normales". Brice Hortefeux a cependant réduit le problème à "quelques départements" et à un nombre "limité" de centres dans les zones urbaines, et justifié ces difficultés par l'augmentation "très rapide" de la fréquentation, notamment par des personnes n'ayant pas de bon de vaccination.
Parmi les mesures qui vont permettre de corriger ces problèmes figure l'ouverture de la totalité des centres prévus. Alors que ces derniers jours 600 centres de vaccination étaient ouverts, mercredi on est monté à 872 centres et rapidement la totalité des 1.167 centres vont ouvrir (1.180 au total en incluant les centres de métropole et ceux des départements et collectivités d'outre-mer, DOM et COM).
La localisation des centres de vaccination sur le territoire dépend de "la répartition démographique de nos concitoyens", a souligné Brice Hortefeux. Leur nombre varie de 67 centres dans les Bouches-du-Rhône et 51 dans le Nord à trois centres seulement dans le Tarn, la Haute-Loire et la Haute-Saône.
Concernant les ouvertures de centres de vaccination le dimanche, annoncées mardi par le Premier ministre, François Fillon, celles-ci auront lieu "dans les grandes zones urbaines": Ile-de-France, Marseille, Lyon, Toulouse, Nice, Nantes, Strasbourg, Montpellier, Bordeaux, Lille et Rennes, "là où cela s'avérera nécessaire".
Dans chaque département, le préfet nommera un "sous-préfet 'grippe'" pour "coordonner l'ensemble du dispositif, veiller à ce que chaque administration de l'Etat et des collectivités locales fournisse aux centres les effectifs nécessaires" et "veiller (...) à la fluidité des opérations".
Le ministre de l'intérieur a rappelé que peuvent désormais être réquisitionnés des internes, des étudiants en médecine ayant validé la deuxième année du deuxième cycle, des médecins du travail, médecins militaires et élèves infirmiers, ainsi que des fonctionnaires de toutes les administrations de l'Etat. De plus, comme l'a annoncé également jeudi matin le secrétaire d'Etat à l'emploi, des vacataires (5.000 selon Laurent Vauquiez) seront embauchés sur des contrats aidés.
"Au total, nous pouvons mobiliser, lorsque le maximum de centres sera ouvert, jusqu'à 8.000 médecins ou internes, 30.000 personnels paramédicaux et 30.000 personnels administratifs".
Les sapeurs-pompiers, la Croix-rouge et les fédérations de protection civiles interviendront également dans les centres pour l'accueil, l'accompagnement des personnes et la gestion des files d'attente.
Interrogé sur les moyens d'éviter l'attente, Brice Hortefeux a cité l'exemple de la Seine-Maritime où a été mis en place un système de réservation sur internet.
7.000 internes mobilisables
Concernant la mobilisation des internes, dans l'entourage de la ministre de la santé, on précise pour l'APM qu'il a été demandé aux directeurs des hôpitaux concernés de "faire remonter des listes d'internes qui ne sont pas essentiels au fonctionnement des services" (ce qui exclut notamment les services d'urgences, de pneumologie...). Cela a donné d'ores et déjà un effectif potentiel supérieur à 7.000 personnes mobilisables.
Il y aura une "gestion conjointe" de ces personnels entre les directeurs de CHU et les équipes opérationnelles chargées de l'organisation de la vaccination. Ces équipes fourniront des "plannings de fonctionnement, avec des cases vides" que rempliront les responsables hospitaliers en affectant des internes disponibles.
Pour le moment, "quelques centaines d'internes sont mobilisés".
Quant aux étudiants en médecine qui ne sont pas internes, ils ne sont donc pas encore médecins. Leur rôle se limitera à l'injection elle-même.
Toujours dans l'entourage de la ministre, on indique, sans donner de chiffre, que les cas de réquisitions de médecins généralistes pour des centres où l'on manquait d'effectifs sont "marginaux". De plus, avec la venue des internes et avec l'aide des médecins retraités et l'arrivée de médecins du travail, de médecins de l'éducation nationale et de médecins de l'armée, on ne devrait plus avoir besoin de réquisitionner des libéraux, ajoute-t-on de même source.
Equipes mobiles de vaccination
Interrogé par l'APM sur les cas des personnes malades ou handicapées inaptes à se déplacer dans les centres de vaccination et qui de fait se trouvaient exclues de la vaccination (cf dépêche APM FBMKU002), le directeur général de la santé (DGS), Didier Houssin, a rappelé d'une part que les professionnels de santé s'occupant de ces malades devaient être vaccinés, et d'autre part, il a indiqué qu'"on [était] en train de monter des équipes mobiles" pour aller vacciner ces personnes.
Pour identifier les personnes non mobiles à vacciner à domicile, on pourra notamment se servir des registres mis en place dans les communes, initialement à la suite de la canicule, a commenté Didier Houssin.
Il a également rappelé que des équipes mobiles iraient aussi vacciner les personnes en situation de grande précarité.
Interrogée sur la possibilité que des vaccinations soient faites dans des entreprises par les médecins du travail attachés à celles-ci, Roselyne Bachelot a répondu que cela pourrait être envisagé "dans un deuxième temps". Actuellement, comme on travaille "à flux tendu" avec des stocks limités, cela n'est pas possible. Mais plus tard, "on peut imaginer que de grosses entreprises ou des 'clusters' d'entreprises ayant leurs médecins du travail se portent volontaires".
Les ministres ont rappelé que cette campagne de vaccination destinée à toute la population, une "première", devrait durer quatre mois.
Dans l'entourage de la ministre de la santé, on précise pour l'APM que la vaccination aura lieu également dans les départements et collectivités d'outre-mer dans lesquels l'épidémie est déjà passée, d'une part parce qu'on ne connaît pas encore assez bien le virus et qu'en métropole il a circulé même en été, d'autre part parce que les personnes de ces territoires ultramarins peuvent voyager.
Paris, 3 décembre 2009 (APM)
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