PARIS, janvier 2004 (APM Santé) - Le fait de tousser pendant une ponction veineuse périphérique permet de soulager la douleur ressentie lors de ce geste, indiquent les résultats d'une étude allemande parue dans la revue "Anesthesia and Analgesia".
De l'hypnose à la diffusion de musique, en passant par l'application d'anesthésiques locaux ou de glace, différents procédés ont été testés pour optimiser le confort du patient lors de la réalisation de ponctions veineuses périphériques. Mais toutes ces astuces présentent l'inconvénient de demander un surcroît de travail au personnel soignant ou de représenter un coût supplémentaire, rappellent le Dr Taras Usichenko et ses collègues du service d'anesthésie et de soins intensifs de l'université Ernst-Moritz-Arndt à Greifswald (Allemagne).
Cette équipe de médecins a recruté 20 volontaires sains, âgés de 20 à 40 ans, qui ont subi, à trois semaines d'intervalle, deux ponctions au niveau de la même veine du dos de la main. Alors que l'une d'entre elle a été menée de façon conventionnelle, l'autre a été l'occasion de mettre en oeuvre un protocole particulier.
Au moment de la réalisation du geste, les participants ont donc dû tourner la tête dans la direction opposée à celle de la ponction, tandis que la personne chargée de faire le prélèvement leur demandait de tousser une fois, sans bouger leurs bras. Cette demande était répétée immédiatement après et c'est à ce moment-là que l'aiguille entrait en contact avec la peau.
Alors que l'intensité de la douleur ressentie au moment de la ponction a présenté une réduction significative lors de la ponction "toux", les autres paramètres pris en compte par les chercheurs (réflexe de retrait de la main, moiteur de la paume, pression artérielle, rythme cardiaque et glycémie) sont restés stables quel que soit le protocole utilisé.
Une toux volontaire constitue donc un moyen facile et efficace à mettre en oeuvre pour soulager la douleur accompagnant une ponction veineuse périphérique, même si le mécanisme reste encore mal compris, concluent les auteurs.
Ils émettent cependant deux hypothèses pour expliquer leurs observations. Une des possibilités avancées propose que le fait de tousser pourrait constituer une "distraction" qui dirigerait l'attention du patient vers un autre stimulus, non douloureux, provenant de l'environnement immédiat. D'après la deuxième, une augmentation de la pression du liquide céphalorachidien (qui entoure le cerveau et la moelle épinière) pendant la toux inhiberait les voies de signalisation assurant la transmission du message douloureux./mr
(Anesthesia and Analgesia, février 2004, vol. 98, n° 2, p. 343-345)
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