Près des trois quarts des Français sont prêts à se référer à leur infirmier et à leur pharmacien pour des conseils en santé. Nombre d’entre eux sont aussi favorables à un transfert de compétences des médecins vers ces derniers. Les infirmiers sont notamment perçus comme plus disponibles [que les médecins], plus proches et à l’écoute de leurs patients. Un plébiscite pour ces professionnels de proximité révélé par une enquête exclusive de l’Institut CSA-Timkl en partenariat avec l’Uspo et le Sniil réalisée à la sortie du confinement.
On connaissait déjà le capital de confiance des professionnels de santé, et ceux du premier recours notamment, auprès de la population. La crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 n’a semble-t-il fait que le renforcer un peu plus encore. En témoignent les résultats d’une enquête exclusive de l’Institut de sondage CSA effectuée avec l’entreprise Timkl en partenariat avec l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo) et le syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) du 12 au 14 mai dernier auprès d’un échantillon de près de 1 000 Français (panel représentatif) et rendue publique ce 24 juin.
Infirmiers et pharmaciens au cœur du dispositif d’accompagnement durant la crise sanitaire
Celle-ci révèle tout d’abord le rôle central des pharmaciens et infirmiers aux yeux des Français pendant la crise sanitaire, en particulier dans le conseil et l'accompagnement au quotidien. 77 % d’entre eux estiment ainsi que les infirmiers ont été au cœur du dispositif d’accompagnement durant cette période (71% pour les pharmaciens et 89% pour les médecins). Et cette demande de conseils en santé ou d’accompagnement sur leur pathologie, ils sont disposés à la maintenir à la même fréquence voire plus encore, sans doute car ils font preuve de davantage de disponibilité que les médecins généralistes. 55% des Français estiment ainsi que les infirmiers sont plus disponibles (chiffre identique pour les pharmaciens) et ils sont 42% à les considérer plus proches de leurs patients (33% s’agissant des pharmaciens). Plus d’un tiers encore les jugent plus à l’écoute (36% et 33% pour les pharmaciens).
La crise que nous traversons met en exergue la place des infirmières et infirmiers dans le système de santé, ce que confirme ce sondage », rappelle John Pinte, vice-président du Sniil dans un communiqué faisant suite à la publication des résultats de ce sondage effectué mi-mai.
Le transfert de certaines missions approuvé
Autre enseignement, cette enquête met en lumière le fait que pouvoir compter sur plusieurs figures médicales de proximité s’avère fondamental pour les Français interrogés. Et ce, dans un contexte où le nombre de malades chroniques ne cesse d’augmenter, entre autres en raison des ruptures de soins qui se sont produites durant la crise sanitaire. Plus d’un Français sur deux considère en effet que les infirmiers et les pharmaciens sont plus disponibles et présents à proximité de leur logement que les médecins (respectivement 55% et 42%, et 55% et 52%). Plus de 3 Français sur 4 seraient donc favorables à un transfert de compétences des médecins à leur égard (respectivement 78% et 76%) en matière de conseils et d’accompagnement médical. Nous plaidons depuis longtemps pour un élargissement de nos compétences avec une meilleure coordination entre professionnels de santé. Si les Français nous considèrent comme plus disponibles et compétents, nos tutelles devraient reconsidérer leur vision du système de santé et envisager ses évolutions en tenant compte du bilan de cette crise,
remarque à ce propos John Pinte.
Avec ce sondage, le message des patients est clair. Ils veulent de la coordination et font confiance à l’équipe de soins primaires, composée du médecin, du pharmacien d’officine et de l’infirmier libéral, Gilles Bonnefond, Président de l’USPO.
Un transfert de compétences quoi qu’il en soit déjà en cours avec, par exemple, l’activité de vaccination antigrippale autorisée aux Idel depuis plus de dix ans1 ainsi qu’aux pharmaciens (depuis le 1er mars 2019)2 et la mise en œuvre de l’exercice infirmier en pratique avancée .
Notes
- En 2008, et depuis deux ans avec des compétences élargies.
- Article 59 de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2019
Valérie Hedef
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