Panne d'électricité totale à l'hôpital Saint-Antoine

A 1 heure du matin, un des cables EDF de fourniture d'électricité a arrêté de fonctionner, a relaté la directrice.

Les groupes électrogènes, qui existent dans tous les hôpitaux pour pallier toute panne d'électricité, ne se sont pas mis en marche automatiquement comme ils l'auraient dû.

"Fort heureusement", des techniciens sont arrivés tout de suite sur place et ont relancé manuellement les groupes électrogènes, souligne Chantal de Singly, confrontée pour la première fois à cette situation depuis son arrivée à Saint-Antoine.

L'arrêt total d'électricité aura duré "à peine 10 minutes" dans la majeure partie de l'hôpital mais 25 minutes dans une partie regroupant les urgences et la réanimation.

La panne a conduit les médecins présents à décider de transférer dans d'autres établissements de l'AP-HP (Cochin, Saint-Louis, Hôtel Dieu, HEGP...) cinq patients qui se trouvaient en réanimation, même si leur ventilation se faisait électriquement à partir d'une batterie.

"C'est une décision de sagesse que nous avons prise", explique Chantal de Singly.

Elle précise qu'aucune opération n'était en cours au moment de la panne d'électricité, à l'exception d'une césarienne. "Tout s'est bien passé. La maman et l'enfant se portent bien", assure la directrice qui souligne la forte mobilisation du Samu, des pompiers et de tous les membres du personnel qui étaient présents, dont le Dr Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf), qui était de garde cette nuit.

Elle ajoute que la fourniture d'électricité par EDF est repartie vers 2h15.

Des expertises sont en cours pour savoir pourquoi l'automate qui aurait dû déclencher les groupes électrogènes n'a pas fonctionné.

En attendant de connaître les raisons de cette absence de fonctionnement, la direction de l'hôpital a décidé de mettre en place une surveillance permanente de ces groupes.

La directrice précise que des tests de vérification avaient eu lieu début juin.

Dans un communiqué diffusé jeudi matin, le président délégué de l'AP-HP, Jean-Marie Le Guen (PS), a demandé à la direction de l'AP-HP "d'ouvrir une enquête sur les raisons de cet incident et les difficultés dans le fonctionnement des alimentations électriques de secours".

Il a également demandé que les résultats de cette enquête "soient rendus publics".

Le président de la Société de réanimation de langue française (SRLF), Bernard Guidet, a rappelé à cette occasion le "retard d'application des décrets qui régissent la réanimation et la mise aux normes".

"Près de la moitié des services de réanimation français ne sont pas en situation réglementaire bien que les décrets soient applicables et opposables depuis avril 2007", alerte-t-il.

Il estime également que les réformes de financement des hôpitaux "font courir un risque important de sous-dotation des unités de réanimation".