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Paiement des astreintes : Des personnels occupent en force les locaux de la DRH des Hôpitaux de Marseille

Publié le 11/12/2009

Une quarantaine d'agents, soutenus par les syndicats SUD et CGT, ont envahi jeudi matin les locaux de la direction des ressources humaines (DRH) et du projet social de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM), pour protester contre une baisse du paiement des astreintes, a-t-on appris auprès de la direction et des syndicats.

"Malgré le caractère violent de ce procédé, le DRH [Jean-Charles Faivre-Pierret], a accepté de répondre aux revendications, pendant environ 45 minutes, concernant notamment les modalités de paiement des astreintes des personnels infirmiers diplômés d'Etat et manipulateurs d'électroradiologie médicale dans les services d'angiographie", indique la direction dans un communiqué.

"Après cet échange, il a été empêché de quitter son bureau, où la délégation a déclaré vouloir le maintenir consigné, dans l'attente d'autres réponses" et "il n'a pu se libérer de cette délégation qu'en forçant l'ouverture de la porte de son bureau, malgré le barrage des manifestants", poursuit la direction."Suite à cet incident, le DRH a été placé en incapacité de travail de quatre jours pour entorse cervicale", déplore la direction.

Les représentants des deux syndicats ont donné à l'APM une autre version des faits. Ils ont indiqué avoir prévenu en début de semaine le DRH de leur venue alors que la direction a précisé qu'aucun rendez-vous n'avait été fixé.

Selon les syndicats, aucun agent n'a "touché" le DRH et les personnes présentes ne se sont pas opposées à ce qu'il sorte du bureau. Pendant la discussion, "nous avons eu des échanges verbaux assez rudes" mais il n'y a eu "aucun coup" et il s'est ensuite faufilé entre les agents pour sortir sans que "personne ne l'a[it] touché", a assuré à l'APM le représentant de SUD, Gérard Avena.

Ils ont indiqué qu'une fois sorti du bureau, le DRH a fermé la porte à clé enfermant la quarantaine d'agents, ce qui a été confirmé à l'APM par Maurice Gautier, directeur adjoint chargé des ressources humaines, qui n'était toutefois pas présent.

Les agents ont alors appelé la police ainsi que les pompiers car une femme enceinte avait fait un petit malaise. Avant leur arrivée, au bout d'un quart d'heure, quelqu'un a ouvert la porte mais il n'y avait plus personne à la DRH, a relaté Gérard Avena. Le DRH aurait demandé au personnel d'évacuer les locaux par crainte d'agression et ils étaient donc tous devant le bâtiment, a-t-il relaté.

Maurice Gautier a précisé que le DRH s'était ensuite rendu aux urgences où une entorse cervicale lui a été diagnostiquée. Il porte désormais une minerve, a-t-il ajouté. Interrogé sur un éventuel coup ou une volonté des syndicats de bloquer la porte, il a observé que les manifestants étaient nombreux dans le local et que le DRH avait dû faire un "effort pour ouvrir la porte" et "s'extirper" du bureau.

La direction "se réserve le droit de donner une suite à cet événement", a-t-il remarqué. Les syndicats ont également fait part à l'APM de leur intention de déposer plainte.

L'AP-HM indique dans le communiqué qu'elle "regrette et désapprouve ce type d'interventions, qui procède d'une conception de la négociation sociale à l'opposé de ce qu'elle pratique". "Elle continue à privilégier la voie d'un dialogue social, qui doit s'exprimer d'une façon calme et sereine aussi bien dans l'intérêt des personnels hospitaliers que dans celui de l'institution elle-même", ajoute-t-elle.

Le paiement des astreintes en question

Une baisse du paiement des astreintes est à l'origine de l'action et de la grève des agents.

SUD a expliqué que l'AP-HM avait décidé de réduire la rémunération de 11%, provoquant des pertes mensuelles de 200 à 500 euros pour des salariés dont le salaire net s'élevait à environ 1.400 euros pour les débutants. Cela correspond à 300 euros nets en moyenne, a souligné Gérard Avena.

Le délégué CGT, Patrice Subisereta, a précisé à l'APM que depuis juillet, cela diminuait de 15% à 20% les rémunérations, les astreintes sans déplacement effectuées la nuit, les dimanches et les jours fériés étant payés 3,92 euros de l'heure contre 7,92 euros auparavant.

Le montant du paiement des astreintes "non dérangées" dépend de l'indice auquel se trouve un agent car il est calculé en fonction du montant d'une heure de travail normale et non plus d'une heure supplémentaire, a observé le directeur adjoint à la DRH.

Le nouveau calcul correspond au "mode de rémunération réglementaire" qui n'était pas en vigueur dans les hôpitaux de l'AP-HM mais la direction travaille sur les "modalités à appliquer pour les contraintes particulières", ce qui fera l'objet d'une note pour 2010, a indiqué Maurice Gautier.

La différence peut s'élever entre deux et quatre euros, a-t-il néanmoins ajouté en indiquant que cette baisse était entrée en vigueur en octobre pour les personnels soignants, techniques et médico-techniques. Le montant avancé de 300 euros par mois en moins lui paraît cependant élevé.

La CGT demande que les infirmiers de coronarographie et les manipulateurs d'électroradiologie fassent partie des dérogations, même si cela ne semble pas envisagé par la direction.

La direction ne disposait pas en fin d'après-midi d'informations sur la mobilisation. D'après la CGT, la grève était bien suivie. Sans tenir compte des réquisitions, 80% des manipulateurs en électroradiologie participaient au mouvement, de même que la totalité des infirmiers de coronarographie à l'hôpital Nord et à la Timone, a indiqué Patrice Subisereta.

Les agents ont décidé d'entamer une grève du codage à partir de lundi. La CGT demande une réunion avec la direction générale et les responsables de pôles.

 

Paris, 11 décembre 2009 (APM)

Caroline Besnier



Source : infirmiers.com