Ouverture mardi à Privas du procès du meurtrier présumé d'une infirmière libérale

Christian Lopez, âgé de 42 ans, devra répondre devant le jury d'assises d'"enlèvement et séquestration, suivis de mort, en état de récidive", sur la personne d'Elisabeth Stibling, infirmière libérale âgée de 46 ans, découverte mourante dans le coffre de son véhicule sur un parking d'Aubenas, quelques heures après avoir été appelée par le prévenu qui avait prétexté le besoin d'une injection "en urgence" et "une envie de parler".

Le décès de l'infirmière avait alors soulevé une vague d'indignation chez les infirmiers libéraux, notamment le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), qui avaient déploré sa sous-médiatisation et le mutisme des pouvoirs publics.

Au début de l'enquête, Thierry Lopez, connu des services de police pour des vols, avait reconnu avoir d'abord séquestré l'infirmière, qui était de permanence ce soir-là, avant d'emprunter sa voiture pour la conduire dans une forêt des environs où il l'aurait étranglée.

Il aurait alors ensuite placé sa victime dans le coffre de sa voiture, abandonnée sur un parking d'Aubenas, avant de regagner son domicile puis d'appeler lui-même les gendarmes pour se dénoncer. Ces derniers, après avoir découvert la voiture de l'infirmière, étaient déjà sur sa piste grâce à l'agenda de la victime qui mentionnait l'intervention auprès de M. Lopez.

L'avocat des deux enfants d'Elisabeth Stibling parties civiles au procès, Me Thierry Collard, joint vendredi par l'APM, estime que l'instruction n'a guère permis d'en savoir plus sur les motivations du prévenu, dont les explications ont été "variables" et "confuses" tout au long de la procédure.

"Il a expliqué qu'il avait vu son ancienne compagne en Mme Stibling" et évoqué une séparation douloureuse, rapporte l'associé de Me Collard, Me Pierre-Philippe Cunique, joint lundi par l'APM.

"Il dit l'avoir appelée comme tout un chacun", après avoir été orienté vers une infirmière par son médecin. "Le seul tort de Mme Stibling est d'avoir été de permanence ce soir-là", regrette Me Cunique.

Le procès doit s'achever vendredi, précise-t-on.