Cet institut, qui porte le nom de Louis Mathieu, pionnier de la cardiologie en Lorraine, a fait l'objet d'une visite inaugurale le 25 mars dernier en présence notamment du maire de Nancy et président du conseil d'administration, André Rossinot, et du directeur général, Philippe Vigouroux.
Le bâtiment de 24.000 m2 sur sept niveaux, qui a une capacité d'accueil de 260 lits, regroupera le département de cardiologie médicale, allant de la cardiologie interventionnelle à la réadaptation cardiaque, le département de chirurgie cardiaque et vasculaire, le service de cardiologie pédiatrique, l'unité de médecine vasculaire et le centre d'investigation clinique (CIC) du CHU, ainsi que les services de réanimation médicale, chirurgicale et chirurgicale pédiatrique.
Ce bâtiment découle d'une volonté déjà ancienne de ne regrouper que sur les deux sites principaux (Brabois et hôpital central) toutes les activités du CHU de Nancy dont certaines sont disséminées sur plusieurs autres sites de petite taille. Dans le cadre de cette restructuration, il a été décidé de regrouper toute l'activité cardiologique dans un même bâtiment. La cardiologie, pour laquelle il y a en Lorraine une mortalité de 15% à 20% plus élevée que la moyenne française, constitue l'une des deux plus grosses activités du CHU, a indiqué le Pr Etienne Aliot, coordonnateur du département de cardiologie médicale, dans un entretien avec l'APM.
Station du réseau pneumatique
CHU Nancy
Il souligne la particularité de ce nouvel hôpital. Il existe déjà en France quelques hôpitaux consacrés à la cardiologie, comme à Lille ou Bordeaux, mais qui sont relativement anciens, et "il y a quelques magnifiques établissements neufs, mais qui sont des hôpitaux globaux". Ici, "c'est un hôpital cardiovasculaire de A à Z, de la pédiatrie à la chirurgie cardiaque et même aux soins de suite et de réadaptation [SSR]". Il apparaît relativement comparable à l'Institut de cardiologie de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) à Paris.
Les déménagements des équipes ont débuté et vont s'étaler jusqu'à fin mai, dans ce bâtiment qui présente notamment l'avantage pour les services concernés d'avoir désormais une grande majorité de chambres individuelles, un "environnement plus agréable" et "des conditions de travail améliorées" pour les quelque 800 personnes qui y travailleront, précise le CHU dans son dossier de presse. Il met aussi en avant le "parcours de soins plus fluide" et la "meilleure transmission de l'information entre les équipes" du fait de la proximité des différentes unités.
Le Pr Aliot souligne le fait que la construction de ce nouveau bâtiment a permis à la fois d'augmenter le nombre de salles de cardiologie interventionnelle et de blocs opératoires, et de construire une salle hybride permettant de réaliser de nouvelles techniques endovasculaires qui nécessitent la coopération entre chirurgiens et cardiologues interventionnels.
Cet institut cardiovasculaire présentera "toutes les facettes" de la cardiologie, "il n'y aura pas de technique que l'on ne fait pas", commente le Pr Aliot. Au niveau médical, le CHU est l'un des pionniers en France dans le domaine des ablations d'arythmies avec 700 interventions par an, dont 250 pour fibrillation atriale, et il est accrédité centre formateur européen par la Société européenne de rythmologie. Le CHU assure également les trois quarts des implantations de défibrillateurs et d'appareils de resynchronisation en Lorraine avec, pour les défibrillateurs, 230 implantations en 2009.
Vue du patio - CHU Nancy
Avec trois salles d'angiographie numérisée dans le nouveau bâtiment, la cardiologie interventionnelle représente 3.200 coronarographies diagnostiques et 1.200 à 1.300 angioplasties par an, dont 400 dans le cadre de l'urgence. Le service de cardiologie pédiatrique est également le seul service lorrain accrédité pour l'activité de cathétérisme interventionnel pédiatrique, ce service ayant été en 1990 le premier en Europe à réaliser une fermeture de communications interauriculaires par voie interventionnelle.
Par ailleurs, la consultation multidisciplinaire d'hypertension coordonnée par le Pr Faïez Zannad est labellisée "centre d'excellence" de la Société européenne d'hypertension artérielle et l'unité de médecine vasculaire a été labellisée en 2008 par le ministère de la santé Centre de compétence des maladies vasculaires rares.
En chirurgie, où l'école nancéienne fut pionnière dans l'utilisation de l'artère mammaire interne pour le pontage coronaire, le CHU est également un centre de référence dans la chirurgie valvulaire réparatrice avec plus de 1.000 chirurgies mitrales. Le département coordonné par le Pr Jean-Pierre Villemot est aussi impliqué dans le développement de la chirurgie conservatrice de la valve aortique. Il a une forte activité de greffe cardiaque avec plus de 550 transplantations depuis 1984.
Alors que l'activité de chirurgie vasculaire était réduite, l'arrivée d'un nouveau praticien hospitalo-universitaire spécialisé va permettre de remonter cette activité, se félicite le Pr Aliot.
Salle hybride
Salle d'opération encore non équipée - CHU Nancy
Le CHU de Nancy a été accrédité pour la nouvelle technique de pose de valves aortiques par voie percutanée. La construction d'une salle hybride va permettre de réaliser ces interventions qui associent cardiologues et chirurgiens dans les meilleures conditions. Cette salle hybride servira également à la prise en charge de la pathologie aortique anévrismale par la pose d'endoprothèses thoraciques et abdominales, ainsi qu'à la "réalisation de gestes endovasculaires complexes comme la dilatation carotidienne ou la pose de stimulateurs triple chambre", indique le CHU.
Cette salle hybride permet aussi d'"établir un partenariat régional avec les établissements de soins publics et privés et s'inscrit par ailleurs dans les thématiques retenues pour la création d'un futur institut hospitalo-universitaire [IHU]".
Le Pr Aliot souligne l'intérêt pour la recherche en cardiologie de se trouver à proximité du CIC, qui a une grosse orientation cardiovasculaire.
Par ailleurs, le service de cardiologie travaillant étroitement avec le Samu, il existe un projet d'ouverture d'une unité de prise en charge de la douleur thoracique. Celle-ci travaillera en collaboration avec les services de pneumologie et de gastro-entérologie qui se trouvent également sur le site de Brabois, pour accueillir toutes les douleurs thoraciques, quelle qu'en soit la cause, 24 heures sur 24.
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