L'arrêté imposant le remplacement de l'ancien pictogramme (une voiture noire sur fond blanc dans un triangle rouge) par trois modèles différents correspondant chacun à un niveau de risque différent est paru au Journal officiel du 2 août 2005 et l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a organisé jeudi une conférence de presse pour présenter les documents qu'elle a mis à la disposition des médecins, des pharmaciens et des patients eux mêmes sur ce sujet.
La couleur du fond de ce nouveau pictogramme (voiture noire dans un triangle noir) signale l'attitude à adopter par les utilisateurs du médicament concerné lors de la conduite d'un véhicule (voiture, poids-lourd, deux-roues) ou lors de la réalisation de tâches nécessitant une attention soutenue, de la précision ou le respect de consignes de sécurité (utilisation de machines, de scies électriques, de tronçonneuses...).
Un pictogramme sur fond jaune (niveau 1) caractérise un médicament présentant un faible risque et demandant donc simplement à l'utilisateur de respecter les précautions d'emploi précisées dans la notice, qui doit donc être lue attentivement. Les médicaments pouvant parfois remettre en cause l'aptitude à la conduite sont identifiés par un pictogramme sur fond orange (niveau 2) : la consommation de ces produits impose de demander l'avis d'un professionnel de santé (médecin ou pharmacien) avant de prendre le volant. Quant aux médicaments dont la prise est totalement déconseillée car ils rendent la conduite dangereuse, ils sont reconnaissables à un pictogramme sur fond rouge.
Ces précautions ne doivent pas être négligées car on retrouve la prise d'un médicament susceptible d'altérer l'aptitude à la conduite chez environ 10% des accidentés de la route, peut-on lire dans le communiqué de presse diffusé par l'Afssaps, qui précise également que les hypnotiques et les tranquillisants (en particulier les benzodiazépines) représentent les produits les plus fréquemment incriminés.
Les nouveaux pictogrammes remplaceront progressivement l'ancien modèle sur les conditionnements des spécialités concernées, a expliqué à APM Santé Bernard Delorme, du département de surveillance du risque et du bon usage du médicament de l'Afssaps, plus particulièrement chargé de l'information des patients. Les industriels concernés -dont certains ont déjà présenté de nouveaux conditionnements à l'Afssaps- disposent d'un délai d'un an après la date de parution de l'arrêté pour se mettre en conformité avec la loi.
Près de 60% des spécialités portant l'ancien pictogramme -soit les médicaments présentant le plus de risques- ont été passées en revue pour l'instant, a précisé le représentant de l'Afssaps. Parmi les produits concernés se trouvent à la fois des spécialités à prescription obligatoire et des médicaments disponibles en automédication : antidiabétiques, analgésiques et antipyrétiques, tranquillisants, somnifères et antidépresseurs, médicaments du rhume et de la toux, antihistaminiques...
Pour sensibiliser les professionnels de santé et les patients à ce problème, une "mise au point" rédigée par l'Afssaps a été adressée par courrier aux médecins généralistes et aux officinaux français au début de la semaine. Quant aux patients, ils pourront télécharger un dépliant de quatre pages conçu à leur intention sur le site Internet de l'agence (afssaps.sante.fr) et les pharmaciens s'étant procuré ce document auprès du Comité d'éducation sanitaire et social de la pharmacie française (Cespharm) pourront le mettre à disposition de leurs clients.
Ces différents documents s'inscrivent non seulement dans un effort national visant à réduire le nombre d'accidents de la route, mais visent aussi à promouvoir le bon usage du médicament, indique l'Afssaps dans son communiqué. "En effet, à la différence d'autres substances pouvant rendre la conduite dangereuse (alcool, drogues), il ne faut pas perdre de vue les effets bénéfiques des médicaments", rappelle l'Agence./mr
INFOS ET ACTUALITES
Médicaments et conduite automobile : de nouveaux pictogrammes pour préciser le niveau de risque
Publié le 24/09/2005
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Source : infirmiers.com
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