La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a répondu vendredi aux interrogations et aux inquiétudes des élèves-infirmiers sur l'évolution de leur formation, lors d'un déplacement à l'Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de Saint-Nazaire.
Roselyne Bachelot s'est rendue vendredi à l'Ifsi de Saint-Nazaire, où elle a visité les locaux, rencontré les élèves et participé à un déjeuner-débat avec des élèves-infirmiers et aides-soignants et plusieurs représentants de la région et du département, alors qu'une manifestation a réuni une centaine de membres du personnel du CH de Saint-Nazaire devant l'Ifsi.
Les élèves-infirmiers ont notamment interrogé la ministre sur les conclusions du rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Inspection générale de l'administration, de l'enseignement supérieur et de la recherche (IGAENR) remis mardi sur le dispositif licence-master-doctorat (LMD), s'inquiétant notamment des valorisations statutaires et de l'avenir des Ifsi.
La ministre a rassuré les élèves-infirmiers sur le rapport, lors du déjeuner. Ce rapport "ne vaut pas feuille de route", a répété la ministre à plusieurs reprises, mais "constitue une base de discussion".
Roselyne Bachelot a indiqué qu'il n'y avait aucune raison que la réforme du LMD vienne "percuter les Ifsi". Elle a rappelé qu'un travail important était mené sur la réingénierie des diplômes infirmiers. Le cabinet de la ministre a précisé à l'APM que ces travaux devraient se terminer d'ici la fin de l'année.
Sur le niveau de formation, la ministre a aussi indiqué qu'elle voulait développer la coopération entre les professionnels de santé, mais aussi intégrer dans les études des matières qui sont "absentes" des Ifsi, par exemple l'enseignement des langues vivantes.
Elle a aussi insisté sur le développement de la recherche paramédicale et sur les passerelles, précisant qu'elle souhaitait que les infirmières puissent devenir médecin à partir de leur formation.
Interrogée par l'APM lors d'un point presse sur la proposition de licence professionnelle pour les infirmiers, qui a suscité de nombreuses critiques, la ministre a expliqué qu'il y "avait un problème à régler", précisant que les infirmières voulaient "garder l'aspect professionnalisant de leur formation et n'avaient pas envie de rester trois ans sur les bancs d'un institut de formation sans voir un malade".
Les infirmiers "veulent aussi une vraie licence", a-t-elle ajouté. A partir des préconisations du rapport, "nous allons entamer les discussions qui porteront aussi sur l'impact de la fonction publique hospitalière, notamment sur les modifications catégorielles... Il y a beaucoup de choses qu'il faudra approfondir", a-t-elle poursuivi, précisant qu'elle ne "donnait pas de conclusions avant d'avoir fait un tour (de table)".
Elle a rappelé qu'elle avait annoncé une première réunion de concertation le 17 novembre.
Interrogée par une conseillère régionale des Pays-de-la-Loire sur les moyens financiers attribués à la région pour la validation des acquis de l'expérience (VAE), Roselyne Bachelot a précisé que la commission nationale chargée du transfert de charges liées à la décentralisation devait se réunir le 27 novembre prochain pour étudier ces questions.
Une élève aide-soignante l'a également questionnée sur les perspectives pour sa profession. La ministre a rappelé que des efforts importants avaient déjà été faits en 2005 pour adapter la formation "à la réalité du terrain". Depuis 2005, le diplôme est ouvert à la validation des acquis de l'expérience (VAE) et depuis 2007, les études sont sanctionnées par un diplôme d'Etat. Aujourd'hui, la formation est en adéquation avec les besoins, a-t-elle affirmé.
Elle a précisé qu'un texte sur le rôle propre des aides-soignants n'était pas à l'ordre du jour. Elle a aussi indiqué qu'elle avait eu des demandes de la profession de pouvoir s'installer en libéral. "La question n'est pas à l'ordre du jour", a-t-elle affirmé, précisant qu'il y avait des perspectives qui s'ouvraient pour les aides-soignants dans le cadre de la mise en place des assistants de soins en gériatrie proposés dans le plan Alzheimer.
Elle a également précisé qu'elle n'avait pas l'intention de remettre en cause le décret d'actes, mais "plutôt de l'enrichir". Elle a rappelé qu'elle avait confié une mission à quatre professionnels paramédicaux, dont Michelle Bressan. Les conclusions sont attendues pour novembre, a-t-elle indiqué.
Irène Munch-Guidarelli, la directrice de l'Ifsi de Saint-Nazaire, qui accueille 55 élèves aides-soignants et 165 élèves-infirmiers au total, a présenté les projets pédagogiques de l'école. Elle a notamment indiqué que pour répondre à l'évolution de la demande de soins, des priorités avaient été fixées sur plusieurs thèmes, notamment le vieillissement de la population, la chronicité des malades et la demande d'information des patients.
Elle a également présenté le partenariat entre l'Ifsi et l'université de Nantes pour développer la formation continue en gérontologie. Interrogée par l'APM, une formatrice de l'Ifsi a précisé que ce partenariat entre l'Ifsi, le pôle médecine polyvalente et gériatrique du CH de Saint-Nazaire et l'université de Nantes avait démarré en 2001. Il permet aux infirmiers qui préparent un DU de choisir en deuxième année l'option soins infirmiers gériatriques, a-t-elle précisé.
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