Actuellement non reconnue au niveau de la retraite, la pénibilité de l’exercice libéral est au centre des préoccupations des gestionnaires de la CARPIMKO (caisse de retraite autonome des professions d’infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures podologues, orthophonistes et orthoptistes).
Ainsi, prévoyant les rendez-vous 2008 sur les retraites, la CARPIMKO vient de faire paraitre sur son site internet les résultats d’une enquête, faite par l’institut LH2, portant sur la pénibilité des 5 professions qui lui sont rattachées.
1500 professionnels de France métropolitaine, dont 640 infirmiers, ayant au moins 5 ans d’ancienneté en libéral, ont été interrogés du 15 janvier au 1er février 2008, par téléphone. Les résultats font apparaitre :
- Une charge de travail très dense :
En moyenne le temps de travail hebdomadaire pour les infirmiers est de 53h par semaine (56% des IDE interrogés déclarent travailler plus de 50h/semaine). La répartition de rendez-vous cabinet/domicile est aussi significative : les infirmiers libéraux sont ceux qui, de loin, déclarent avoir le moins de rendez-vous en cabinet : en moyenne 3,1 RdV en cabinet/jour contre 33,2 RdV/jour à domicile. Ainsi, 65% des infirmiers libéraux interrogés déclarent conduire plus de 2 heures par jour. Les tâches administratives ne sont pas en reste puisque en moyenne, plus d’une heure par jour leur est accordé.
De fait, l’une des premières difficultés citée par les auxiliaires médicaux est la surcharge de travail : 66% des interrogés reconnaissent manquer de temps de récupération et 49% constatent un impact négatif sur leurs activités familiales.
- Des risques potentiels :
Avec 89% d’interrogés trouvant le risque important ou réel, les infirmiers libéraux sont, parmi ces 5 professions, les plus conscients des risques d’accident du travail ou de maladies professionnelles.
- Des difficultés physiques et psychologiques :
Encore en tête des résultats, 51% des infirmiers interrogés ont le sentiment que leur métier est très difficile physiquement (31% pour les kinés) et 32% des infirmiers estiment ce métier très difficile psychologiquement (contre 21% en moyenne pour les 5 professions).
[list">[*">Une bonne condition physique nécessaire : Lorsque l’on mesure le nombre de transferts en charge de patients dépendants, les infirmiers arrivent une nouvelle fois en tête avec une moyenne de 9/jour. De même, environs 40% des infirmiers déclarent produire régulièrement des forces supérieures à 25kg pour les hommes et 15kg pour les femmes.
[*">La position de travail : les principales difficultés rencontrées sont le maintien d’une position debout, les torsions/flexions du tronc, le maintien de la position assise ou accroupie ou d’une posture inconfortable, les portés sans aide ou l’environnement inadéquat, et les prises difficiles en avant et en rotation. Auxquels s’ajoutent, en particulier pour les infirmiers, les problèmes liés à une mauvaise hygiène et aux risques infectieux
[*">L’aspect psychologique : 81% des auxiliaires médicaux interrogés jugent leur métier difficile sur ce plan. Le rôle de psychologue et de soutien est l’élément cité spontanément comme première cause d’un métier difficile et risqué.
[*">Le stress : le facteur prédominant cité par les auxiliaires médicaux est le manque de temps de récupération lié à l’intense charge de travail (66% des cas). En ce qui concerne plus particulièrement les infirmiers, on note aussi le travail perturbant les activités familiales, la confrontation à des patients en fin de vie (56% des infirmiers). Viennent ensuite la pratique d’actes demandant une forte concentration et le travail dans l’urgence. [/list">
Malgré toutes les difficultés et tous les risques perçus par ces professionnels, 88% des auxiliaires médicaux se déclarent assez ou très satisfaits de leur métier. Mais il est quand même à noter que pour l’item « très satisfait » les infirmiers libéraux arrivent bons derniers de ces 5 professions, avec seulement 19% de « très satisfait » (27% pour les kinés et les orthophonistes).
Les résultats de cette enquête, diligentée par la CARPIMKO, sont d’autant plus intéressants qu’il n’existe actuellement que très peu d’enquêtes sur la pénibilité des professions paramédicales libérales et que l’on ne peut évaluer cette pénibilité qu’en s’appuyant sur des chiffres d’arrêts maladie ou d’accident du travail, le régime de sécurité sociale obligatoire (régime PAMC) de ces professions ne couvrant pas ces risques.
A lire !!!
Source : Enquête LH2/CARPIMKO sur la pénibilité des auxiliaires médicaux : synthèse
Florence BRACCIANO-GALLEY
florence.bracciano-galley@infirmiers.com
Rédactrice Infirmiers.com
https://www.infirmiers.com
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