PARIS, avril 2004 (APM Santé) - L'évolution des organisations du travail conduit à de nouveaux risques pour la santé des salariés en raison des nouvelles contraintes psychiques, selon un rapport présenté devant le Conseil économique et social.
La recherche de la compétitivité et de la rentabilité ont conduit à la mise en place d'un nouveau système productif qui diffère du "fordisme" et introduit la généralisation des flux tendus, avec obligation de résultat en ce qui concerne la qualité des produits. De nouvelles organisations du temps et des formes atypiques d'emplois sont également apparues. Parallèlement la massification du chômage et son caractère durable ont retenti sur l'environnement du travail, observe Elyane Bressol, rapporteur.
Si les pénibilités physiques concernent encore nombre de salariés, incontestablement on peut observer "un accroissement du poids relatif des facteurs mentaux et psychologiques" avec un phénomène paradoxal, constate-t-elle. D'une part, dit-elle, on constate "un accroissement de l'autonomie", et, d'autre part, "une intensification du travail et un phénomène d'isolement".
"Dans les situations les plus exacerbées, les rapports professionnels peuvent dégénérer en rapports interindividuels pathogènes, pouvant conduire à des phénomènes de harcèlement moral aux conséquences psychologiques importantes et durables", est-il souligné. Simultanément, la précarité liée au travail temporaire ou au chômage "favorise la détérioration de la santé des salariés".
Le rapporteur dresse donc un inventaire impressionnant des pathologies nouvellement rencontrées. Elle cite en premier lieu les "pathologies de surcharge" qui vont des troubles musculo-squelettiques malgré l'automatisation jusqu'au "burn-out", c'est-à-dire l'épuisement professionnel en particulier pour les professions impliquant une relation d'aide, d'assistance ou de soins.
Elyane Bressol relève également les "pathologies liées à la pression et au harcèlement" avec pour les moins qualifiés et les plus âgés des formes d'anxiété favorisées par l'urgence et la crainte de commettre des erreurs.
Elle identifie par ailleurs des "pathologies de la peur" qui peuvent concerner des salariés inquiets pour le maintien de leur emploi. Intérimaires, personnes sous contrat à durée déterminée, salariés âgés, sous-traitants connaissent ce genre de situation. L'énumération se prolonge par les "pathologies post-traumatiques" que connaissent les employés de banque victimes de braquages.
Enfin, un dernier groupe de pathologies recouvre les dépressions ainsi que le phénomène émergent des tentatives de suicides, voire les suicides liés aux difficultés du travail et survenant parfois même sur le lieu de travail.
Il faut repenser la politique de santé au travail, agir sur les organisations, redéfinir le management et développer un repérage précoce des pathologies, conclut l'auteur. "Le débat collectif sur ce qui peut engendrer de la souffrance au travail ne fait que commencer", ajoute-t-elle./yg
(Organisations du travail et nouveaux risques pour la santé des salariés, Conseil économique et social, par Elyane Bressol, rapport et projet d'avis)
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