La FNSPF a dénoncé mardi dans un manifeste les défaillances du système de secours à personnes et notamment la régulation exercée par les centres 15. Ce manifeste doit être présenté samedi lors de la clôture du congrès au président de la République, Nicolas Sarkozy.
Lors d'une conférence commune, les trois organisations se sont dites "choquées" par ce manifeste remettant en cause le système pré-hospitalier (Samu-Smur).
Ce système a pourtant fait ses preuves pour gérer des situations difficiles comme la canicule ou le Chikungunya, a souligné le président de l'Amuf, Patrick Pelloux.
Le président de la SFMU, Patrick Goldstein, "atterré" par ces attaques qui lui semblent "irrationnelles", a vanté les qualités du système français, "envié" par de nombreux pays.
La mortalité par infarctus du myocarde est plus faible lorsque les personnes sont passées par le Smur que lorsqu'ils se rendent spontanément aux urgences, a-t-il expliqué, rappelant que la médecine d'urgence était une médecine "validée scientifiquement".
Permettre aux sapeurs-pompiers de "ramener les personnes vers l'hôpital le plus proche nous fait revenir 30 ans en arrière", a-t-il estimé, soulignant l'intérêt du centre 15 qui oriente les patients vers les services adéquats.
Il a cependant reconnu les problèmes posés par le recours à des sociétés d'ambulances privées et estimé qu'il serait bon de réfléchir au "rattachement" du système de transport à l'hôpital.
Il a insisté sur la régulation coordonnée qui pourrait être mieux organisée grâce au développement des plateformes médico-sociales et sanitaires qui réunissent le Samu, les généralistes, les assistantes sociales, les ambulanciers et les structures d'hospitalisation à domicile.
Interrogé par APM en marge de la conférence, le secrétaire général de l'Amuf, Régis Garrigue, a indiqué que les organisations s'opposaient à deux mesures annoncées par le ministère de la santé lors d'une réunion avec les organisations la semaine dernière.
La première concerne la valorisation des véhicules de secours et d'assistance aux victimes (VSAV) des Services départementaux d'incendie et de secours (Sdis). Un financement de 50 à 100 euros pourrait être proposé aux sapeurs-pompiers (sauf à Paris et à Marseille) pour les déplacements qui ne répondent pas à leurs missions, a expliqué Régis Garrigue.
Le ministère de la santé aurait également proposé la création d'un référentiel commun de régulation entre les sapeurs-pompiers et le Samu. Selon Régis Garrigue, ce protocole se traduirait notamment par l'orientation des malades "au plus vite et au plus près" par les sapeurs-pompiers. Ainsi, une personne victime d'un infarctus du myocarde pourra être orientée vers l'hôpital le plus proche, mais pas forcément le plus adapté, a-t-il commenté.
L'Amuf a par ailleurs demandé la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'organisation des secours en France (Sdis, Samu et urgences), et notamment sur son financement et son avenir. "Il faut clarifier le financement de ce système", a estimé Patrick Pelloux, ajoutant: "nous ne laisserons jamais le secours à personnes devenir payant".
Le Pr Pierre Carli, directeur médical du Samu de Paris, qui a qualifié d'"outrageuses" les "contre-vérités" énoncées par les sapeurs-pompiers, a indiqué que les organisations seraient "extrêmement attentives" au discours du président de la République samedi. "S'il y a des dérives, nous réagirons", a-t-il prévenu.
ROSELYNE BACHELOT INVITE LES URGENTISTES A UN TRAVAIL DE FOND
La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, a tenu à exprimer sa "confiance dans la qualité de la médicalisation pré-hospitalière et hospitalière des urgences", dans un courrier adressé au président de la SFMU, dont APM a eu copie.
Rappelant que "des milliers de personnes" doivent chaque année leur vie aux "équipes médicales des urgences et à tous leurs partenaires, dont font partie les Sdis et les transporteurs sanitaires privés", elle invite les urgentistes "à prendre la voie du travail de fond, avec les services de secours".
Dans un communiqué publié mercredi, la FNSPF indiquent qu'ils ont "pris connaissance avec stupéfaction" des déclarations des représentants de l'Amuf.
Face à cette démarche qui relève, selon la fédération, de "désinformation", elle a tenu à réaffirmer que les sapeurs pompiers ont "toujours défendu sans relâche à la gratuité des secours" et invite les représentants de la santé à participer "au débat constructif qu'[elle"> appelle de ses voeux".
UN RAPPORT IGAS/IGA PROPOSE DE MUTUALISER LES RESSOURCES
Un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) et de l'Inspection générale de l'administration (IGA), daté de juin 2006 et mis en ligne sur le site de la documentation française à la mi-septembre, dresse un constat sévère de l'organisation du secours aux personnes.
Il propose notamment de mutualiser les ressources médicales, d'optimiser l'usage des moyens humains et matériels et d'instaurer un pilotage interministériel entre le ministère de la santé et le ministère de l'intérieur.
INFOS ET ACTUALITES
Les urgentistes défendent le système hospitalier
Publié le 26/09/2007
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Source : infirmiers.com
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