Cimex lectularius est un insecte hématophage inféodé à l'homme qui est connu sous le nom de "punaise de lit". Il se niche dans les fissures ou recoins de l'habitat ainsi que dans le linge et dans un premier temps, sa prolifération est occulte. Sa piqûre est indolore mais se traduit au matin par une éruption cutanée prurigineuse, rappellent le Dr Pascal Delaunay du CHU de Nice et ses collègues dans le résumé de leur communication orale.
Depuis une dizaine d'années, cet insecte connaît une réémergence.
Les chercheurs décrivent une épidémie survenue dans une maison de retraite médicalisée rattachée à un CH [lequel est non précisé, ndlr">. Le bâtiment comprend 112 chambres d'une ou deux personnes sur deux étages séparés sur deux ailes.
C'est en octobre 2007 que madame Q., admise quelques mois plus tôt en juillet dans une chambre individuelle dans l'aile A du bâtiment, a présenté les premières lésions cutanées qui sont diagnostiquées comme des piqûres d'insecte. Au même moment, des lésions similaires étaient observées chez une autre pensionnaire qui occupe de longue date la chambre d'en face.
Un mois plus tard, deux autres pensionnaires de deux autres chambres, situées au même étage et dans la même aile, présentaient les mêmes lésions.
Après l'échec de désinsectisations successives, une cellule de crise était constituée, avec un entomologiste médical. Il a été établi que cette première série de désinsectisation avait été réalisée par une société privée qui ne connaissait pas C. lectularius.
Lors de l'examen de la chambre de madame Q, un agglomérat d'environ 200 C. lectularius a été découvert sous le matelas qu'elle avait apporté lors de son admission. Une quinzaine de punaises ont été repérées dans la chambre d'en face.
L'analyse de l'épidémie a permis de montrer qu'il existait deux types de "transmission": le déplacement de l'insecte d'une part par lui-même et d'autre part par le transport de meuble ou de linge.
Le personnel de la maison de retraite a effectué une série de six séances de désinsectisation sur trois semaines, incluant le démontage des lits et le traitement du mobilier et du linge, dans les deux chambres infestées et les quatre chambres avoisinantes.
Aucune autre lésion n'a ensuite été détectée pendant quatre mois.
Cependant en mars, des lésions cutanées ont été découvertes sur un autre pensionnaire. L'examen de sa chambre située au deuxième étage de l'aile B a permis de découvrir une dizaine de C. lectularius.
Il a été décidé de désinsectiser les 56 chambres du deuxième étage, à la fois les ailes A et B, avec traitement de l'ameublement et du linge ainsi qu'application de silicone sur les jointures des plinthes et des contours de portes pour limiter les gîtes de l'insecte.
Après quatre mois de surveillance, aucune réinfestation n'a été observée.
Cette étude décrit une épidémie de dermatite à C. lectularius qui a été contrôlée au bout de trois séries de désinsectisation: la première avait été mal gérée et la deuxième était rigoureuse mais pas exhaustive.
C. lectularius devrait être systématiquement évoqué devant un tableau de piqûres d'insecte, notamment en collectivité. La stratégie de prise en charge d'une invasion de punaises dans un établissement de soins doit être assurée par une équipe spécialisée dans la lutte contre cet insecte, impliquant nécessairement patients, personnel et environnement, concluent les chercheurs.
INFOS ET ACTUALITES
Les punaises de lit
Publié le 22/12/2008
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Source : infirmiers.com
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