Les nouveaux métiers en santé présentés à Dommartemont (Meurthe et Moselle)

Un colloque organisé par Convergence infirmière a rassemblé un auditoire nombreux pour échanger avec les auteurs du rapport "Hénart" et les responsables de la filière de "pratiques avancées" de la Faculté de médecine de Lorraine.

Communiqué de presse de Convergence Infirmière

Un important auditoire de professionnels de santé a répondu présent à l’invitation du syndicat d’infirmiers libéraux Convergence Infirmière pour assister à un colloque sur les nouveaux métiers en santé et les pratiques avancées.

Après l’allocution d’ouverture prononcée par Thierry Pechey, vice-Président de Convergence Infirmière, la parole est donnée aux trois co-auteurs du rapport, le Professeur Yvon Berland, Président de l’Université Aix-Marseille, Laurent Hénart, Député de Meurthe et Moselle, et Danielle Cadet, coordonnatrice générale des soins à l’AP-HP.

Le Professeur Yvon Berland expose la genèse ainsi que les grandes lignes du rapport, qui dans un contexte de crise démographique médicale et de réforme des formations paramédicales, donne les principales orientations concernant l’évolution du métier d’infirmière vers de nouvelles compétences telles que le métier d’infirmière praticienne de niveau masters.

Pour le Professeur Berland, ces nouveaux métiers permettraient de couvrir les besoins en soins de la population qui ne seront plus satisfaits du fait de la pénurie médicale

Laurent Hénart, Député de Meurthe-et-Moselle, rapporteur du projet auprès des Ministres de la Santé et de l’Enseignement Supérieur, présente ensuite les points clefs de la mission : 6 mois d’auditions et de réunions avec les professionnels de santé, des rencontres de terrain, notamment au CHU de Nancy, et, au final, 9 propositions articulées autour de la mise en place de « praticiens de soins» formés au niveau master.

Pour le député, ces nouveaux métiers, qui seront reconnus au travers d’un protocole national discuté entre le Gouvernement, le Parlement et les professionnels, et validé par la Haute Autorité de Santé, vont permettre de répondre à l’évolution des besoins de santé (vieillissement, maladies chroniques, progrès des techniques), au moment où le nombre de médecins en exercice diminue.

Ils vont aussi permettre d’équilibrer un système de santé trop écartelé entre les grandes spécialisations et les paramédicaux.

Enfin, il insiste sur le fait qu’ils seront particulièrement utiles dans les hôpitaux et cliniques, en équipe avec les médecins et spécialistes. Laurent Hénart conclut son intervention en précisant que le Gouvernement a annoncé une concertation nationale pour mettre en œuvre ces propositions.

Danielle CADET souligne la nécessité de former des paramédicaux a responsabilité définie au niveau Masters, afin que ces derniers puissent prendre en charge des pathologies chroniques en relais du médecin qui aura plus de temps pour se concentrer sur le développement de son expertise.

Elle précise également que ceci ouvrira de nouvelles perspectives de carrière pour les infirmiers

L’expertise de la faculté de Nancy

Cette soirée a permis au Professeur Henry Coudane, Doyen de la Faculté de Médecine de Nancy, ainsi qu’à son équipe composée de Mme Le Professeur Annick Barbaud, Vice Doyenne de la Faculté de Médecine, Mme Le Professeur Gisèle Kanny, Chef du service de médecine interne CHU NANCY, Mme Jane Laure Danan, Vice Présidente Nationale chargée de la Formation Infirmière au sein du CEFIEC et membre du bureau exécutif de FINE, ainsi que Mme Frédérique Claudot, Docteur en Droit à la Faculté de Médecine et Juriste au CHU NANCY, de présenter le projet d’ouverture d’une filière de pratiques avancées au sein de la Faculté de Médecine de Lorraine/Université de Lorraine.

Cette filière a pour vocation de permettre la qualification des professionnels paramédicaux, et notamment aux infirmières le souhaitant, au niveau Master.

Ainsi, ces qualifications permettront la création de nouveaux métiers à l’instar de ce qui existe en Europe. Ces nouveaux métiers au sens du rapport Hénart s’exerceront soit dans les établissements publics ou privés de santé, soit en domaine libéral, soit dans les réseaux de soins, équipes mobiles etc…

Les résultats attendus de cette filière :

• « une qualité optimisée pour tous sur tout le territoire lorrain en évitant les déserts médicaux,
• le développement de la recherche infirmière et paramédicale comme cela existe aux Etats-Unis dans le Colorado depuis 1960 » précise Jane Laure Danan.

Le Professeur Henry Coudane, quant à lui, affirme qu’il est nécessaire de reconnaître l’utilité sociale de tous les métiers de la santé, et que cette filière Lorraine devrait être un précurseur en la matière, ainsi qu’une plus value dans l’offre de soins et en santé publique au niveau régional et inter régional.

Le cadrage juridique est désormais possible grâce au transfert de compétences permettant notamment pour ces nouveaux infirmiers à compétences élargies de suivre les patients porteurs de pathologies chroniques, complexes, de pallier la dépendance et l’accompagnement du vieillissement, de suivre les personnes souffrant de pathologies prévalentes telle que l’allergie.

Mme Le Professeur Annick Barbaud, Vice Doyenne de la Faculté de Médecine assure que ce dispositif permettra sans nul doute de développer l’aspect de la prévention, l’éducation thérapeutique, et l’éducation à la santé.

Marcel Affergan, Président du syndicat, clôture le colloque en rappelant que le rapport conforte Convergence Infirmière, qui ne cesse de proposer des solutions innovantes, quant à l’organisation de l’offre de soins sur le territoire, ainsi qu’à l’attribution de nouvelles compétences et de nouveaux rôles pour les infirmières.

Il demande que l’on passe aux actes tout en restant vigilant sur la finalité réelle de ces nouvelles attributions.

Convergence Infirmière
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