Les masques chirurgicaux ont un effet protecteur dans les deux sens, de l'extérieur vers l'intérieur et inversement, contre le virus de la grippe A(H1N1) qui est transmis par gouttelettes, a indiqué le président de la Société française d'hygiène hospitalière (SFHH), le Dr Joseph Hajjar.
"Ils ont été présentés uniquement comme des masques antiprojections", c'est-à-dire empêchant les personnes grippées qui les portent de contaminer leur entourage. Mais "c'est faux", car il est connu "depuis longtemps" qu'ils ont un effet protecteur "gouttelettes dans les deux sens", y compris pour empêcher l'entrée des virus environnants. Il est également connu que les masques FFP2 ont un rôle protecteur contre les agents infectieux transmis par voie aérienne ou aérosols, ajoute le spécialiste.
Une étude canadienne publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) a confirmé que les masques chirurgicaux étaient équivalents aux masques FFP2 pour prévenir la grippe saisonnière chez des infirmières réalisant des soins de routine, suggérant une transmission par gouttelettes et non par aérosols du virus de la grippe, rappelle-t-on.
Le virus de la grippe aviaire A(H5N1) et celui responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) justifiaient pour les professionnels de recourir systématiquement à des masques FFP2 en raison de leur double transmission aérosols et gouttelettes. Ce n'est pas le cas pour la grippe A(H1N1), pour laquelle on a uniquement une contamination par gouttelettes, indique Joseph Hajjar.
C'est la raison pour laquelle la SFHH, la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) et la Société de réanimation de langue française (SRLF) ont recommandé de réserver les masques FFP2 pour protéger les professionnels de santé au contact de patients atteints d'une grippe A(H1N1), uniquement lors de certains actes de soins à risque d'aérolisation, ajoute-t-il.
Pour les soins courants de patients atteints d'une grippe A(H1N1), les sociétés savantes recommandent aux professionnels de santé d'arborer un masque chirurgical. Les préconisations de port de masque chirurgical s'appliquent aussi à la protection de visiteurs de patients atteints d'une grippe A(H1N1), et pour le côté antiprojections, aux patients grippés ou présentant des symptômes évocateurs de l'infection.
Ces recommandations ont été reprises sur le site internet du ministère de la santé, au sein d'un diaporama signé par le ministère de la santé, la SFHH, la Spilf, la Société française de pédiatrie (SFP), le Groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP), la Fédération française de pneumologie (FFP), les Ordres nationaux des infirmiers et des médecins et le Collège national des généralistes enseignants (CNGE).
Ce diaporama précise notamment que la transmission "gouttelettes" se fait à moins de deux mètres par la toux, des éternuements, l'expression orale et les examens cliniques et que la transmission aéroportée se fait à plus de deux mètres par des gouttelettes en petites particules provoquées par des soins entraînant une aérolisation.
Jeudi, le CHU de Nice a annoncé la mise en place de nouvelles mesures, suite à la survenue d'un cas grave de grippe A(H1N1) chez une jeune personne qui a probablement contracté l'infection au sein de l'établissement, rappelle-t-on.
Parmi ces mesures figure le port obligatoire de masques chirurgicaux pour les personnels (soignants, administratifs et techniques) non encore vaccinés ou vaccinés depuis moins de 10 jours, notamment dans les services de pédiatrie et de chirurgie infantile.
Selon l'hôpital, cette mesure de précaution a pour objectif d'éviter la contamination éventuelle des enfants par les professionnels de santé qui pourraient être grippés et qui doivent donc porter systématiquement un masque chirurgical. Elle n'a pas pour but de protéger les professionnels de santé au contact de patients grippés, l'établissement de santé mettant alors en avant l'importance de la vaccination.
Paris, 28 décembre 2009 (APM)
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