Dans la presse nous entendons souvent parler des « jeux dangereux » dans les cours d’écoles, de lycées et collèges. Mais qu’est ce que ces jeux ? Quelles sont leurs conséquences ? Que faire ?
Définition
Il existe deux grandes catégories de jeux dangereux, présents dans tous les lieux de vie des enfants, préadolescents et adolescents :
- Les jeux d’asphyxie, par pendaison ou strangulation (jeu dit « du foulard », de la tomate, du sternum, de l’aérosol…). Ces jeux consistent à freiner l’irrigation sanguine du cerveau en comprimant une artère qui conduit le sang à la tête.
- Les jeux d’attaque ou d’agression (jeu du bouc émissaire, de la mêlée, du pouilleux massacreur, de la canette, du taureau…). Il s’agit d’une violence physique gratuite menée par un groupe envers un enfant seul ou plusieurs enfants, membres ou non du groupe, consentants ou non.
Conséquences des jeux de non-oxygénation
La pression exercée sur la carotide, par le jeune ou par un copain, provoque une diminution brutale de l’oxygénation du cerveau. Les conséquences immédiates recherchées sont des sensations de type hallucinatoire. Mais elles peuvent être suivies de spasmes, de convulsions, voire d’une perte de connaissance.
Si les jeunes cherchent à retrouver ces sensations hors de la présence de copains en utilisant un lien pour comprimer la carotide, le décès est très probable, l’hypoxie cérébrale étant suffisante pour perdre connaissance : en l’absence de témoin susceptible de ranimer le jeune, la situation devient irréversible en 3 minutes. Ces décès ne doivent pas être confondus avec un suicide, malgré les apparences.
En outre, même lorsque le jeu est pratiqué en présence de témoins et qu’il n’y a pas perte de connaissance, la privation d’oxygène n’est jamais anodine : les cellules qui ont été privées d’oxygène ont souffert et des séquelles cérébrales peuvent être observées : troubles visuels, troubles de la communication, perte de mémoire, incapacité à faire des gestes quotidiens comme manger, marcher, aller aux toilettes, etc.
Conséquences des jeux d’attaque
Pour la victime, même consentante, les coups reçus peuvent générer de graves traumatismes voire la mort immédiate ou plusieurs jours après l’événement, qu’elle soit liée aux sévices subis ou au stress qu’ils ont généré. Lorsque la victime a été prise au hasard à l’extérieur du groupe, le « jeu » vise également à dégrader l’image de la personne et génère des conséquences psychologiques importantes.
Pour l’auteur des faits, les sanctions pénales peuvent être particulièrement lourdes et handicaper son avenir. Selon l’article 121-3 du Code pénal, le fait de causer la mort d’autrui par maladresse, imprudence, manquement, inattention, négligence à une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement constitue un homicide involontaire passible de 3 ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.
En France, un million de jeunes de 7 à 17 ans pratiquent ces jeux
En 2007, la Fondation de France a financé pour l’association SOS Benjamin une étude TNS SOFRES sur l’impact des jeux dangereux dans la société française.
Les résultats, publiés le 21 septembre 2007 à la Mairie de Paris pour l’association, sont alarmants : ces jeux dangereux se multiplient. Ils portent au moins 90 noms différents, qui vont du « jeu du foulard » au « happy slapping ». 84 % des enfants interrogés sont en mesure de citer au moins l’un de ces noms et 13 % des enfants disant connaître ces jeux les considèrent sans danger. 1 enfant sur 4 reconnaît qu’on lui a déjà proposé de jouer à un de ces jeux : plus de 2 millions d’enfants ont donc été sollicités.
12 % des enfants admettent y avoir participé, surtout pour faire comme les copains : près d’un million d’enfants de 7 à 17 ans ont déjà participé à des jeux dangereux. Le phénomène commence aussi à toucher les enfants de maternelle.
Il s’agit donc d’un véritable enjeu de santé publique, d’autant que les parents sous-estiment le risque : seuls 4 % pensent que leur enfant a déjà participé à un tel jeu et près de la moitié des enfants n’ont jamais parlé de ces activités à un adulte, dont 9 % par peur d’inquiéter ou de faire de la peine…
Lors de cette étude, seule la population française a été étudiée mais des phénomènes similaires ont été relevés dans les autres pays européens, aux Etats-Unis et au Canada.
Que faire ?
L’association SOS Benjamin peut vous aider. Elle a pour objectif de développer par tous les moyens la lutte contre ces jeux dangereux qui touchent enfants et adolescents.
L’association propose principalement des actions de prévention pour alerter et informer sans psychose et sans mode d’emploi sur la pratique des jeux dangereux :
- Interventions dans les établissements dans les établissements scolaires auprès des enfants, des préadolescents, des adolescents, des parents, des professionnels de la santé, des professionnels de l’éducation, de la police, des mairies, des médiathèques, etc. A chaque public correspondent des outils de sensibilisation adaptés.
- Fourniture et mise en mains d’un coffret pédagogique de prévention intitulé « Il existe des jeux inoffensifs… et d’autres pas » destiné aux établissements scolaires, bibliothèques, etc.
- Mise à disposition de plusieurs supports audiovisuels.
- Témoignages auprès des médias.
- Concertation avec les organes gouvernementaux, scientifiques, les pouvoirs publics et les associations concernées pour des actions de sensibilisation et d’information.
- Coopération avec les services de police, de gendarmerie, de santé, le corps enseignant, les éducateurs, en vue de détecter les jeux dangereux.
- Publication d’un livre « Alerte aux jeux dangereux ».
- Mise à disposition d’un site Internet pour informer les familles afin de démasquer ces conduites à risques et d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard. Ce site a recu la certification Hon code / Haute Autorité de Santé (HAS).
L’association apporte également un soutien aux victimes en permettant aux parents éprouvés par le décès de leur enfant ou de graves traumatismes générés par la pratique de ces jeux de trouver un lieu de dialogue et d’échange pour briser le mur du silence qui les enferme trop souvent.
Association SOS Benjamin.
Observatoire National d'Etude des Conduites à Risques
Agréée par le Ministère de l'Education Nationale
Lutte depuis 1998 contre les jeux dangereux
http://www.jeuxdangereux.fr
tél : 06.33.63.72.06
BP 133 - 89101 Sens cedex
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