Selon l’OMS, un médicament sur dix vendu dans le monde est un faux, dénué de tout effet thérapeutique. Près de 25% des médicaments administrés dans les pays en voie de développement sont des produits de contrefaçon ou de qualité inférieure. Certaines estimations évaluent le chiffre d’affaires mondial généré par le commerce des médicaments de contrefaçon à plus de 32 milliards de dollars par an 1.
La contrefaçon n’est pas seulement coûteuse en termes financiers. Il s’agit d’un crime particulièrement grave en ce qu’il met en péril la vie et le bien-être des patients touchés, entraîne une détérioration du lien de confiance des patients envers les membres de la profession médicale et les ordonnances qu’ils prescrivent.
Les médicaments de contrefaçon peuvent tuer. En 1992, 233 enfants bangladais ont trouvé la mort après avoir absorbé un sirop à base de paracétamol coupé avec de l’antigel. En 1995, 2,500 enfants nigérians sont décédés après injection d’un faux vaccin contre la méningite. Un million de personnes meurent des suites du paludisme chaque année. Deux cent mille d’entre elles pourraient être sauvées si les médicaments prescrits étaient efficaces, de bonne qualité et administrés dans les règles.
Les patients et les consommateurs sont les premiers touchés par les médicaments de contrefaçon. «ll est indispensable de les garantir des effets pernicieux des faux médicaments. Pour cela, il faut lancer des campagnes d’information et d’éducation quant aux conséquences que peuvent avoir ces médicaments» déclare Christine Hancock, Présidente du Conseil international des infirmières. «En tant que prestataires de soins de santé de première ligne, les infirmières sont en mesure de contribuer à renforcer la vigilance face aux faux médicaments et d’encourager le public à les signaler aux autorités.»
À travers cette campagne pour la sécurité des patients, les infirmières espèrent sensibiliser le public à la présence accrue des médicaments de contrefaçon ou de qualité inférieure. Elles veulent également imposer des prix plus raisonnables pour les médicaments : leur coût, très élevé dans les pays en voie de développement, les met hors de la portée de larges couches de la population, augmente par là le risque de contrefaçon et incite ceux qui disposent de peu de moyens à chercher des alternatives moins coûteuses. Pour cette initiative, le CII collabore avec des gouvernements, des représentants du secteur industriel et les autorités compétentes. Nous encourageons nos organisations nationales d’infirmières à procéder de même au niveau national.
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1 Organisation mondiale de la santé (2003). Médicaments de contrefaçon et de qualité inférieure, Fiche d’information n° 275. Source Internet: www.who.int/mediacentre/factsheets/fs275/en/, décembre 2004.
Note :
Le Conseil international des infirmières (CII) est une fédération de 126 associations nationales d’infirmières (ANIs) représentant des millions d’infirmières à travers le monde. Géré par des infirmières pour des infirmières, le CII est la voix internationale des infirmières. Il œuvre dans le but de garantir des soins de qualité pour tous et de solides politiques de santé partout dans le monde.
http://www.icn.ch/
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Les infirmières donnent l’alarme : les médicaments de contrefaçon peuvent tuer !
Publié le 12/05/2005
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Source : infirmiers.com
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