Une étude francilienne illustre l'ampleur de l'inégalité des chances de survie après un arrêt cardiorespiratoire en fonction de la commune dans un secteur urbain à densité élevée de population.
Un lien a été mis en évidence entre le pronostic des arrêts cardiorespiratoires et les délais de mise en route des gestes de réanimation cardiorespiratoire par les premiers secours ou les équipes médicalisées dans cette étude, présentée la semaine dernière au congrès de la Société française d'anesthésie et de réanimation (Sfar) à Paris.
Ramon Ruiz Almenar du service médical d'urgence et de réanimation (Smur) de Poissy-Saint-Germain (Yvelines) et ses collègues ont voulu évaluer plus spécifiquement le lien entre le taux de récupération des arrêts cardiorespiratoires et l'éloignement de la commune par rapport au Smur, dans un secteur urbain où les premiers secours interviennent toujours dans les huit minutes.
Leur étude rétrospective a inclus tous les arrêts cardiorespiratoires avérés pris en charge par le Smur entre 1998 et 2007, soit 1.072. Les auteurs ont délimité quatre zones géographiques concentriques autour du Smur (zones A à D). Dans ces quatre groupes, les caractéristiques d'âge et de sexe des victimes prises en charge étaient identiques.
Le délai d'intervention du Smur augmentait en fonction de la zone, il était de 7 minutes dans la zone A, 10 min dans la zone B, 13 min dans la zone C et 20 min dans la zone D, indiquent-ils dans le résumé de leur communication.
Le taux de réanimation cardiorespiratoire médicalisée, c'est-à-dire les arrêts cardiorespiratoires ayant bénéficié d'une intubation trachéale ou d'une voie d'abord, était similaire dans les quatre groupes (entre 46,6% et 50,0%).
En revanche, les taux de survie (patients transportés vivants en réanimation) diminuait en fonction de la zone: de 9,3% en zone A, il passait à 7,6% en zone B, 3,7% en zone C et 0,0% en zone D.
"La décroissance régulière du taux de survie et l'importance de la variation, passant de 9,3% à 0%, illustrent l'ampleur de l'inégalité des chances en fonction de la commune, dans un secteur urbain ayant une densité de population élevée", concluent les auteurs.
PARIS, 1er octobre 2009
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