La part du trauma dans les situations d’urgences et les maladies chroniques, voici le thème de la 3e Journée Francophone de l’Hypnose. Rendez-vous le 7 février prochain, à Lyon.
On sait maintenant que le traumatisme psychologique joue un rôle neurophysiologique bien identifié dans la genèse des déséquilibres qui vont impacter la santé : tant en aigu (urgences, chirurgie, obstétrique) qu’en situation chronicisée (douleurs chroniques, maladies auto-immunes, déséquilibre de l’axe neuro-digestif, troubles du sommeil, addictions).
Les études menées sur l’étiologie du psycho trauma ont permis de mettre en évidence une réalité biologique des mécanismes de réponse après un vécu de traumatisme.
Le psycho trauma doit être pensé en termes de lésion. La pensée psy
évoquera les notions de mort psychique et de vide de pensée quand le discours médical abordera des réponses neurophysiologiques spécifiques ayant pour but de préserver le système cardio-vasculaire du sujet face à une situation mêlant effroi, vide de sens et impuissance.
D’un point de vue neurophysiologie le traumatisme condamne pour ainsi dire le sujet à rester figé dans une expérience sensorielle et émotionnelle qui n’a pas pu être pensée. L’absence de symbolisation, d’inscription dans l’histoire du sujet, amène les psychothérapeutes et les psychanalystes à chercher à faire remonter le fantasme au conscient de sujet. Nous pourrions citer comme exemple celui d’une personne ayant souffert de maltraitance dans l’enfance et qui adulte nourrirait le fantasme suivant : si je ne domine pas l’autre je le laisserai me maltraiter à nouveau.
D’un point de vue neurophysiologie le traumatisme condamne pour ainsi dire le sujet à rester figé dans une expérience sensorielle et émotionnelle qui n’a pas pu être pensée.
Les éléments neurophysiologiques dont nous disposons actuellement, renforcés par des travaux d’imagerie cérébrale, montrent bien l’altération de la fonction Conscience de soi
chez le sujet victime de traumatisme. Le réseau du mode par défaut (DMN ou réseau du monde intérieur) est complètement désorganisé : hyperactivité du noyau amygdalien et hypoactivité de l’hippocampe et du cortex préfrontal notamment.
Notre expérience depuis de nombreuses années sur la prise en charge de patients traumatisés nous a permis de comprendre que l’action de symbolisation (associer les affects propres au traumatisme à la séquence traumatique) ne suffit pas à réinscrire le sujet dans son homéostasie.
Un processus clé : celui de la mémorisation
Prendre en charge un patient victime de traumatisme nécessite de lui permettre de reconvoquer tous les affects et traces sensorielles (agrégats) corrélés au traumatisme en les associant (Lacan parle d’arrimage) à l’événement, l’accident par exemple. Comprendre pourquoi il souffre n’empêchera pas le sujet de continuer à souffrir. Pour arrêter de souffrir de son traumatisme le sujet devra terminer un processus qui jusque-là n’a pas pu aboutir : la mémorisation. La séquence traumatique n’a jamais pu se transformer en souvenir, le sujet reste donc prisonnier de sensations, d’émotions dont il ne sait rien.
C’est ce que nous rencontrons comme comorbidité dans le soin : panique devant l’IRM, anticipation négative d’un soin (phobie des piqûres), stress préopératoire. Dans toutes ces situations le sujet met un affect terrible qui ne correspond pas au présent mais qui lui fait revivre la terreur du trauma initial même s’il n’en a pas le souvenir conscient.
C’est aussi ce que nous rencontrons dans les maladies chroniques, l’impact de la névrose traumatique sur le réseau du mode par défaut générant un syndrome de sensibilisation centrale aux conséquences variées : fibromyalgie, intestin irritable, maladie migraineuse, mais aussi asthme, allergies, troubles endocriniens variés, désordres cardiovasculaires. L’anamnèse soigneuse et bienveillante doit s’attacher à retrouver ensemble avec le sujet cette comorbidité du trouble de stress post traumatique, et en expliquer le mécanisme.
La séquence traumatique n’a jamais pu se transformer en souvenir, le sujet reste donc prisonnier de sensations, d’émotions dont il ne sait rien.
L’hypnose, grâce au fonctionnement cérébral qu’elle induit permet au sujet de ranger le passé dans le passé. Le thérapeute doit donc aider le sujet à comprendre d’où viennent ses émotions et sensations désagréable. Une fois que les affects propres au traumatisme sont bien associés consciemment par le patient, la séance d’hypnose pourra permettre à celui-ci de pouvoir intégrer et transformer la séquence et ainsi la ranger sous forme d’expérience, d’apprentissage, de souvenir.
Le présent pourra ainsi être enfin vécu avec les affects du présent, de la petite enfance jusqu’à la fin de vie, avec une sérénité libérée de ses vieilles croyances.
Dr Jean-Pierre Alibeu, médecin de la douleur et hypnothérapeuteMme Maud Guériaux, hypnothérapeute
3e édition nationale
La Journée Francophone de l’HYPNOSE proposée par TRILOGIE SANTE le 7 février prochain à LYON explorera ces différentes situations en mettant en exergue la place et l’intérêt de l’hypnose intégrée dans le chemin clinique et thérapeutique. Dans ce chemin, chacun y a sa place, y apportant sa sensibilité et son expertise.
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