Seulement 40 % des Français ont bénéficié d’une initiation ou d’une formation aux premiers gestes de secourisme, contre 80 % en Allemagne. Pourtant, les atouts du pays pour les favoriser sont certains, notamment l’existence d’un réseau serré d’associations et de services professionnels de qualité. Un rapport de l’Académie de médecine propose plusieurs mesures pour améliorer la donne.
Le rapport identifie plusieurs freins à l’amélioration de la situation, en particulier la pauvreté de la recherche et de l’évaluation (pas de statistiques exhaustives et fiables, par exemple), la dépendance du secourisme à l’égard de nombreux ministères, mal coordonnés, pas toujours d’accord entre eux et pour certains peu empressés à agir (dont le ministère clef de l’Éducation nationale), la multiplicité et la complexité des textes, l’absence de protection juridique du secouriste bénévole.
Il propose en conséquence plusieurs mesures pour y remédier. En premier lieu, adopter une définition claire et consensuelle du secourisme, par exemple celle-ci : « Ensemble des gestes de secours reconnus destinés, en situation d’urgence, à préserver l’intégrité physique et psychique d’une victime d’accident ou de maladie, notamment en attendant l’arrivée des secours organisés. »
Il recommande de bien souligner la différence entre professionnels et bénévoles, en particulier pour mieux protéger ces derniers contre des poursuites juridiques abusives par une loi type « Bon samaritain », comme il en existe dans certains pays (Québec).
Il insiste sur la nécessité de renforcer le pilotage politique du secourisme, par une structure « de niveau suffisant » à définir, qui serait également chargée de la communication envers la population. Le rapport constate en effet que « le secourisme plaît beaucoup aux adolescents » et que « les ateliers de secourisme suscitent toujours un grand intérêt. » Il insiste sur les valeurs civiques qui lui sont attachées et qu’il encourage à promouvoir : « rendre le citoyen plus prudent, plus respectueux en même temps que plus efficace. »
Les formations aux premiers secours devraient bénéficier de la gratuité ou d’une aide financière pour certaines catégories de population, être intégrées obligatoirement dans certains diplômes, métiers ou situations de vie (parentalité) et s’insérer dans un continuum tout au long de la vie : le parcours civique secouriste.
Le rapport propose de se donner des objectifs chiffrés : former « rapidement » un Français sur deux et dans un délai raisonnable quatre sur cinq. Il préconise une « implication politique marquée », comme celle faite pour la Sécurité routière en 2002.
Référence : rapport « Secourisme en France, bilan et prospectives » présenté le 29 juin 2010 à l’Académie nationale de médecine. Exposé des motifs et propositions
Serge CANNASSE
Rédacteur en chef Izeos
serge.cannasse@izeos.com
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