Le projet d'arrêté sur le diplôme d'Etat infirmier, qui définit notamment les conditions d'accès à la formation, le contenu et la durée des études, a été soumis à concertation auprès des organisations professionnelles.
Ce projet d'arrêté, dont APM a eu copie, a été présenté lors du Haut conseil des professions paramédicales (HCPP) mercredi 29 avril. Une synthèse des travaux menés parallèlement sur l'intégration de la formation infirmière au dispositif licence-master-doctorat a été présentée mardi aux organisations professionnelles.
Il définit notamment les conditions d'accès à la formation. Il modifie les épreuves de sélection aux instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi).
La procédure de présélection (validation des acquis pour les candidats non bacheliers) reste composée d'une épreuve sur dossier et d'une épreuve écrite de français.
Selon ce document, les épreuves de sélection comporteront une épreuve d'admissibilité qui consiste en un "travail écrit anonyme" relatif à l'actualité dans le domaine sanitaire et social. Les candidats admissibles devront passer une épreuve d'admission qui consistera en un entretien avec un cadre de santé infirmier et une personne extérieure à l'établissement formateur, qualifiée en pédagogie et/ou en psychologie.
Le projet de texte définit aussi les conditions de dispense de scolarité. Ainsi, les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture pourront bénéficier d'une dispense de scolarité, sous réserve d'avoir réussi un examen d'admission. Cet examen d'admission consiste en une analyse écrite de trois situations professionnelles.
Les aides-soignants et les auxiliaires de puériculture ayant réussi cet examen seraient dispensés des unités d'enseignement concernant l'infectiologie hygiène, les soins de confort et de bien être et l'accompagnement dans la réalisation des soins quotidiens. Ils seraient également dispensés du stage de cinq semaines prévu au premier semestre.
En outre, ce projet d'arrêté prévoit que certaines personnes pourront bénéficier d'une dispense de la première année d'études d'infirmier, en passant "avec succès" une épreuve écrite et anonyme sous forme de multiquestionnaire.
Il s'agit des personnes titulaires d'un diplôme d'Etat de masseur-kinésithérapeute, d'ergothérapeute, de pédicure-podologue, de manipulateur d'électroradiologie médicale, du diplôme d'assistant hospitalier des Hospices civils de Lyon (HCL) ou pour les étudiants en médecin qui peuvent justifier de leur admission en deuxième année du deuxième cycle des études médicales ou pour les étudiants sages-femmes qui ont validé la première année de la première phase.
Le projet d'arrêté définit aussi les conditions de formation. La durée de la formation proposée est de trois ans, soit six semestres de vingt semaines chacun, équivalant à 4.200 heures.
Ces 4.200 heures devraient être réparties entre 2.100 heures de formation clinique et 2.100 heures de formation théorique, dont 750 heures de cours magistraux, 1.050 heures de travaux dirigés et 300 heures de travail personnel guidé. En outre, 900 heures de travail personnel complémentaire sont prévues, ce qui porte à 5.100 heures la charge de travail de l'étudiant.
Actuellement, la formation compte 4.760 heures, rappelle-t-on.
Le diplôme d'Etat infirmier s'obtiendrait par l'obtention de 180 crédits européens. Des compensations de notes pourraient s'opérer entre deux unités d'enseignements d'un même semestre.
Selon les annexes de ce projet de texte, les différentes unités d'enseignements sont regroupées dans six grands thèmes: sciences humaines, sociales et droit; sciences biologiques et médicales; sciences et techniques infirmières, fondements et méthodes; sciences et techniques infirmières, intervention, intégration des savoirs et posture professionnelle infirmière et méthodes de travail. Un enseignement de l'anglais serait désormais prévu.
Les stages professionnels seraient réduits au nombre de six. Mais leur durée serait plus importante, avec un stage de cinq semaines le premier semestre, quatre stages de 10 semaines et un stage au dernier semestre de 15 semaines.
Quatre types de stages seraient prévus, a-t-on appris de sources professionnelles. Il s'agirait des stages en soins de courte durée, en soins en santé mentale, en soins de longue durée et soins de suite et de réadaptation et en soins individuels ou collectifs sur des lieux de vie (domicile, travail, école...). Un stage devra être effectué dans chacun de ces quatre domaines, a précisé une source professionnelle.
Lors de la réunion du HCPP, une vingtaine d'amendements aurait été proposée et huit auraient été finalement adoptés. Une nouvelle version amendée du projet de texte devrait être présentée lors de la prochaine réunion du Haut conseil le mercredi 3 juin.
Le Conseil national de l'Ordre des infirmiers a critiqué lundi le projet d'arrêté sur le diplôme d'Etat infirmier en déplorant un manque de reconnaissance de la profession dans les orientations envisagées par le ministère de la santé dans le cadre de la réforme licence-master-doctorat (LMD). (Plus d'infos)
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