PARIS, 25 août 2003 (Reuters Santé) - Le diabète devrait constituer l'un des défis majeurs du XXIème siècle en terme de santé, prédisent les spécialistes qui tablent sur une augmentation de 72% du nombre de personnes touchées par cette maladie qui prédispose à de sévères complications et altère considérablement la qualité de vie.
Depuis 1985, la prévalence du diabète a été multipliée par trois, portant à 189 millions le nombre de personnes diabétiques à travers le monde. Les experts qui prédisent une augmentation de ce nombre de 72% d'ici 2025, soit 324 millions de malades, n'hésitent pas à parler d'épidémie qu'ils comparent à celle du sida survenue au cours des vingt dernières années du XXème siècle.
A l'occasion du 18ème congrès de la Fédération internationale du diabète (IDF), qui a lieu jusqu'à vendredi au Palais des congrès à Paris, plusieurs intervenants ont insisté sur les perspectives désastreuses de cette maladie et les efforts qui doivent être fournis aussi bien au niveau individuel que collectif pour stopper cette épidémie.
L'explosion du nombre de cas de diabète devrait être particulièrement notable en Asie, a estimé le Pr Paul Zimmet, président de l'IDF et professeur à l'université Monash en Australie. L'exemple des Etats-Unis est des plus frappants : alors que seuls 4 états affichaient une prévalence (nombre total de cas par an) du diabète supérieure à 6% en 1993-94, un seul est parvenu à maintenir un taux inférieur à 4% en 2000. Et l'Australie suit le même schéma.
Un tiers des cas de diabète font suite à une tolérance abaissée au glucose. Cette maladie, également en pleine expansion, constitue donc de la même manière un véritable enjeu de santé publique. Aujourd'hui, 314 millions d'individus sont touchés. En 2025, ils seront 472 millions, selon les estimations.
Le fait qu'elle apparaisse à l'enfance ou à l'adolescence devrait inciter les autorités sanitaires à développer de véritables politiques de prévention afin d'enrayer sa progression.
PROGRAMMES D'ÉDUCATION
Car selon les prévisions, la prévalence du diabète de type 2, également appelé non insulino-dépendant, devrait dépasser celle du diabète de type 1, insulino-dépendant, dans les dix prochaines années. Alors que le second est auto-immun et donc incontrôlable, le premier s'acquiert essentiellement par de mauvaises habitudes alimentaires et un manque d'activité physique, deux paramètres sur lesquels il est possible d'agir, a insisté le Pr George Alberti, président de l'IDF.
Selon lui, il revient aux médecins de relever le défi qui s'impose à eux, à savoir modifier le comportement de leurs patients en matière d'alimentation et d'activité physique afin de prévenir l'apparition d'un diabète (prévention primaire) ou celle de complications liées à un diabète préexistant (prévention secondaire).
Avec ses collègues réunis lundi au congrès, il a plaidé pour la mise en oeuvre de programmes d'éducation à la prévention de cette maladie aussi bien pour la population que pour les médecins. En outre, pour prendre en charge une maladie aussi complexe, seule une approche multidisciplinaire peut s'avérer efficace, a souligné le Dr Linda Siminerio, vice-présidente de l'IDF et enseignante à l'Institut du diabète à l'université de Pittsburgh./ar
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