Introduction
L'hygiène est au cour de la qualité des soins à l'Hôpital.
En effet, chaque année 10.000 personnes meurent des suites d'une infection nosocomiale contractée uniquement à l'Hôpital.
Le linge propre et le linge sale figurent parmi les principaux vecteurs des infections : c'est un support idéal pour la prolifération des germes.
La prévention de l'infection exige que le linge, qu'il s'agisse des draps, champs opératoires ou tenues du personnel, soit pris en considération. Ceci implique la mise en place de protocoles, d'évaluations et de normes.
Le linge participe également à « l'image de marque de l'Hôpital ». En effet, c'est lui que les malades et les visiteurs voient en premier.
L'aspect négligé, « sale » du linge et également des tenues du personnel soignant peut entraîner des doutes quant à la qualité des soins !
N'oublions pas la responsabilité qui incombe au personnel soignant, comme le stipule l'article 11 du décret du 16 février 1993 :
« L'infirmier(ière) respecte et fait respecter les règles d'hygiène dans l'admission des soins, dans l'utilisation des matériels et dans la tenue des locaux. »
Le linge : choix des textiles
Chaque patient, lors de son admission dans l'établissement hospitalier, reçoit du linge propre, y compris couverture et/ou couvre-lit ainsi qu'éventuellement des vêtements.
Le linge fait l'objet d'un lavage régulier. Les draps de lit et taies des patients alités sont renouvelés au moins 2 fois par semaine, l'alèse tous les jours. Le linge hospitalier doit pouvoir subir une désinfection durant le cycle de lavage. Quant au linge neuf, il sera lavé au moins une fois avant d'être employé.
Quelques chiffres
En milieu hospitalier, le linge représente une partie importante du budget. Ainsi, un lit consomme de 2 à 7 kg de linge par jour et une intervention chirurgicale utilise en moyenne 17,5 m2 de linge opératoire. Ce volume important nécessite une installation adaptée pour répondre aux besoins quotidiens des services tant en volume qu'en qualité. De plus, il faut savoir que le linge est estimé comme intervenant dans 17% des infections nosocomiales et représente donc des risques à la fois pour les patients et le personnel soignant. En effet, le linge est en rapport immédiat avec tant les sources de contamination aérienne que les sources de contact (par les liquides biologiques).
Les différents types de textiles
Textiles | Traditionnels | Non tissés | = Laminés |
Caractéristiques |
ex : le Tergal® |
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Exemples: Goretex®, Compel®, Blockade®. |
Avantages |
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Inconvénients |
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Quantification de l'effet barrière des textiles
Les 4 fonctions de l'effet barrière des textiles
- Empêcher le passage des bactéries du personnel vers le patient
- Empêcher le passage des bactéries du patient vers le personnel
- Protéger le personnel de la contamination par les liquides biologiques
- Protéger l'environnement
Tests de qualité de l'effet barrière
La qualité de l'effet barrière est déterminée par la mesure, après pression d'une suspension biologique sur le textile pendant 5 minutes et après rinçage, de la quantité de micro-organismes présents sur la face opposée.
Les différentes catégories de linge
Les linges plats
(60% du linge hospitalier) sont répartis en deux sous-catégories :
- les grands plats : draps, champs, alèses
- les petits plats : serviettes de bain, de table, taies, gants.
Les linges en formes
(35% du linge hospitalier) comprennent :
- des vêtements pour malades : pyjamas, chemises de nuit.
- des vêtements pour le personnel : blouses, tuniques, pantalons.
Ils sont par nature coupés, piqués et/ou collés car la zone de couture ou d'assemblage est un point de faiblesse pour l'effet barrière.
Les linges divers
(5% du linge hospitalier) sont des articles spécialisés tels que les attaches, serre-poignets, bandes, bas.
Recommandations pour une tenue adaptée en milieu hospitalier
« une tenue chic pour une sécurité choc »
La tenue de travail en milieu hospitalier a pour but de remplacer la tenue de ville afin de limiter les risques infectieux liés à la transmission des micro-organismes omniprésents dans l'environnement.
- Le mélange polyester coton constitue la référence en matière de vêtements de personnel hospitalier car il est d'entretien facile, autorise un lavage à haute température, n'émet pas de fibrilles, a des propriétés isolantes, résiste à l'humidité et présente une moindre adhérence aux micro-organismes que le coton seul.
- Dans les secteurs à haut risque infectieux tels que le bloc opératoire, la réanimation, l'hématologie, les brûlés, la néonatalité., on utilisera un pyjama, une sur blouse, une coiffe, un masque, le tout non tissé à usage unique, comme protection. Ces éléments sont changés au minimum à chaque intervention ; le masque a une efficacité maximale de trois heures.
- Dans les secteurs "prestataires" tels que la cuisine, la lingerie, la stérilisation, les laboratoires., on utilisera une sur blouse ou un tablier, des gants, une coiffe et un masque, le tout non tissé à usage unique, comme protection. La sur blouse est changée à chaque équipe, le tablier jeté après chaque utilisation
Ces précautions particulières sont liées aux différents secteurs et aux actes qui leurs sont rattachés.
Il est à noter qu'il est interdit d'effectuer le nettoyage des tenues de travail à son domicile ; ce linge sera confié à la blanchisserie de l'hôpital.
Le linge dans les services
Le linge sale
La manipulation doit être effectuée avec soin car elle engendre une dissémination bactérienne sur laquelle l'attention du personnel doit être attirée.
Procédure
- le personnel doit manipuler le linge à bout de bras, sans le secouer, en évitant tout contact avec la blouse ;
- Pré-tri (tri à la source, au chevet du malade) : le linge sale est trié dans des sacs de couleur prédéterminé entre les Hôpitaux et la blanchisserie ; ce pré-tri est en mesure de soulager les tâches de tri en blanchisserie. Il faut sensibiliser le personnel à l'importance de ce pré-tri car de lui dépend le bon acheminement du linge sale et l'absence ou tout au moins la baisse du risque de traitement mal adapté à ce linge.
- le linge sale doit être introduit dans un sac (bien fermé) servant à son transport à la blanchisserie ;
- ne pas poser le linge sale au sol mais l'introduire selon une bonne technique de pliage directement dans le sac ;
- seul le linge sec peut être transporté dans un sac en textile qui doit subir une désinfection ;
- si le linge est humide et particulièrement sale, un sac imperméable est préférable ;
- ne pas faire pénétrer le chariot à linge sale dans la chambre du malade ;
- les locaux et le matériel affectés au linge sale doivent faire l'objet de désinfection fréquente
- le transport interne du linge sale s'effectue dans des chariots strictement réservés à cet usage ;
- les sacs sont évacués des services de soins au moins une fois par jour y compris les week-end et les jours fériés ;
- l'Etablissement de soins veille à établir des directives et de procédures efficaces en vue d'éviter que les objets ou instruments (dentiers, pince Kocher, ciseaux mais aussi feutres, stylos, thermomètres) ne se trouvent mêlés au linge sale ;
- il convient de limiter dans l'hôpital le nombre de locaux d'entreposage intermédiaires du linge sale qui doivent également être nettoyés régulièrement.
Le linge propre
- Les draps de lit et taies des patients alités sont renouvelés au moins deux fois par semaine, l'alèse tous les jours.
- Il faut limiter le stockage au service à une quantité nécessaire prédéterminée aussi faible que possible dans un souci d'hygiène.
- Éviter de faire manipuler le linge propre par le personnel qui vient de toucher le linge sale.
- Le linge arrive dans le service dans des armoires réservées à cet usage. Le personnel le prend en charge de la manière suivante :
- lavage de mains avant toute manipulation
- possibilité de mettre une sur-blouse
- le personnel transfert le linge propre dans l'armoire du service. Le linge du jour est rangé en dessous du linge encore dans l'armoire
- le linge est rangé par catégorie : draps, alèses.
Si l'armoire ne peut entrer dans le service, on utilise un chariot (désinfecté) pour transférer le linge propre. On recouvre d'une alèse le chariot pour éviter toute contamination.
- Double dotation de linge propre le vendredi et la veille de jours fériés pas de livraison le week-end et les jours fériés. Les sacs de linge sale seront entreposés au sous-sol dans un local spécifique
- L'armoire contenant le linge reste fermée et le chariot est rangé dans un local spécifique (désinfecté régulièrement).
Pour la réfection des lits :
- Il est recommandé d'ouvrir les fenêtres afin d'assurer une bonne ventilation de la pièce
- Lavage de mains
- Manipulation du linge avec précaution
- Ne pas mettre trop de linge sur le chariot car le surplus ne sera pas remis dans l'armoire è retour à la blanchisserie pour lavage
- Ne pas faire entrer le chariot de linge propre dans la chambre du patient.
Le linge à l'extérieur de l'Hôpital
Le traitement du linge s'effectue :
- Soit à la Blanchisserie dans l'établissement de soins ;
- Soit par l'intermédiaire d'un prestataire de services ;
- Soit dans une blanchisserie dont les locaux sont séparés de l'Hôpital.
La zone dite "sale"
Condition de ramassage
- Le linge doit être évacué le plus rapidement possible, sans stagnation dans les services ;
- Les sacs de linge ne doivent pas être traînés sur le sol ;
- Le transport s'effectue en chariots qui sont nettoyés et désinfectés après chaque collecte ;
- Les agents de la blanchisserie ramassent les sacs de linge sale provenant de chaque hôpital.
Pour une meilleure sécurité
- lavage des mains ;
- changement de tenues fréquent du personnel de la blanchisserie ;
- port de gants de protection renforcés et imperméables
Acheminement vers la Blanchisserie
Utilisation de chariots qui acheminent le linge vers le camion
Les véhicules sont :
- soit spécifiques pour le linge sale
- soit compartimentés avec une zone sale et une zone propre
- soit utilisés pour le transport du linge propre puis du linge sale.
Les camions et les chariots sont désinfectés et nettoyés après chaque déchargement du linge sale
déchargement dans la zone « sale »
- Le quai dit « sale » est séparé du quai prévu pour le linge propre
- Les sacs de linge ne doivent jamais reposer sur le sol
stockage provisoire sous forme aérienne
Les sacs sont accrochés sur un système de convoyage électrique qui les répartissent par catégorie de linge sur un stockeur aérien sur rail.
tri du linge sale
C'est l'élément essentiel de la bonne qualité du linge rendu aux services et de sa quantité disponible.
Permet de constituer des lots homogènes (en vue de faciliter le lavage et la finition)
Il existe deux types de triages dans les blanchisseries :
- triage automatisé avec un détecteur de métaux et de codes barres ;
- triage manuel qui est le plus courant. Ce triage se fait en fonction des matières, de la configuration et de la couleur (on fouille systématiquement les poches).
Nota :
- Le linge infecté se trouve dans des sacs spéciaux (jaunes) qui ne sont pas ouverts dans la phase de tri. Pour éviter la diffusion des agents infectieux, il est lavé deux fois avec double dose de lessive en fin de journée.
- L'air des locaux destinés à l'entreposage et au tri du linge sale est aspiré vers l'extérieur.
- Le personnel de cette zone n'est jamais en contact avec la zone propre.
Zone de lavage
Il existe une gestion du linge entièrement "informatisée" qui permet une visualisation sur écrans du processus de lavage et du contrôle de la chaîne.
Poste de chargement
Les containers pleins, regroupés sur un rail de re-circulation, sont montés par un élévateur en attente d'être appelés par les machines à laver.
Tunnel de lavage
C'est un container appelé par la machine et vidé dans tunnel de lavage. Il est constitué d'un ensemble de modules juxtaposés (entre 10 et13) composés de plusieurs éléments indépendants : une cuve et un tambour accolé. Le transfert du linge s'effectue dans la partie basse du tambour.
La qualité de lavage est fonction de 4 facteurs :
- le temps
- l'action mécanique
- l'action chimique
- la température
La désinfection du linge est assurée par la durée de maintien de la température.
Étape de lavage
Mouillage (3,5 mn) -> prélavage (7 mn) -> lavage (21 mn) -> rinçage chaud (3,5 mn/l) -> rinçage javellisation (3,5 mn/l) -> rinçage bisulfite + acide acétique (7 mn) -> essorage par presse.
Linge particulier :
Il existe un cycle de lavage particulier pour les serpillières, les vêtements pour bébés. La différence se situe au niveau de la température de lavage et la dose de lessive. Toutes les autres étapes sont respectées.
La zone dite "propre"
Elle commence dès la sortie du linge des machines et tunnels de lavage.
- Les locaux sont séparés des zones sales ;
- Points d'eau pour le lavage des mains à disposition.
Sortie du tunnel
Le linge sort du tunnel sous forme de galettes. Elles vont passer ensuite au démêleur pour être cassées, ce qui permettra le démêlage du linge.
Calandrage
Le linge grand plat
Engageuse : une personne se charge d'engager le linge dans la machine
Sécheuse : le linge est défripé à 165°C.
Repasseuse : à 185°C è installation automatisée de repassage à la vapeur et de pliage des draps et linge plat.
Plieuse : pliage automatique des draps et du linge plat.
Le linge est empilé par paquet de 10 draps, 10 alèses ou 10 champs opératoires. Les articles sont ensuite mis directement dans l'armoire à linge destinée à un service précis pour éviter d'autres manipulations et par conséquent un risque de contamination.
Le linge en forme
Les vêtements sont suspendus sur des cintres et vont passer dans une cabine de lavage puis de séchage. Le repassage se fait dans un tunnel de finition puis le linge passe de façon automatique dans un tunnel de soufflage à 70-80° C. Les blouses et les pantalons sont pliées automatiquement par une machine.
Le linge du bloc et des patients immunodéficients
- Le linge du bloc passe dans une salle où le pliage est manuel ;
- L'emballage du linge se fait sous microfilm après la sortie du calandrage => Permet de limiter la contamination manu portée ;
- On procède à un étiquetage : n° de lot, date et identification ;
- Ce linge est stérilisé (autoclave).
Le linge particulier : pédiatrie, gériatrie, lainage...
- Même processus lessiviel sauf sur le temps de température ;
- Le repassage se fait à la vapeur chaude ce qui permet un séchage simultané.
Raccommodage ou ravaudage
Le linge qui est raccommodé ou marqué (blouses, tenues) doit subir un nouveau cycle de lavage.
Salle de distribution
Dans cette salle on procède :
- au comptage des articles neufs ;
- à la dotation par service (le week-end la dotation est double) ;
- et à la mise dans les différentes armoires (cf. partie « le linge dans les services).
Quai propre
L'acheminement du linge propre vers les hôpitaux est fait par un chauffeur affecté à ce transport spécifique.
Les différents contrôles effectués en blanchisserie.
Du propre (visible) au stérile, la marge est considérable.
Les contrôles bactériologiques n'étant pas juridiquement obligatoires, la norme NFG07-172 est un guide pour les blanchisseries et permet de définir les conditions du contrôle de la propreté hygiénique des articles traités, la vérification de l'efficacité antimicrobienne des produits et du personnel.
Contrôles de production
Les contrôles de production ont pour but de vérifier l'état du matériel, de mesurer si le temps de lavage, les températures, les quantités d'eau et de produit lessiviel nécessaires à un lavage satisfaisant ont été respectés.
Contrôle bactériologique du processus lessiviel
Le contrôle des paramètres de l'activité du processus lessiviel doit être régulier (à l'examen chimique et physique de l'eau) sur des échantillons de tissus pour mesurer les actions nettoyantes, l'usure, le grisonnement... Une qualité non visible du processus lessiviel est cependant son pouvoir germicide qui ne peut être vérifié que par un examen bactériologique.
Principe
Des échantillons de tissus (marqués donc repérables) sont contaminés artificiellement par des germes cibles (au moins un germe Gram Positif et un germe Gram Négatif) et soumis au processus lessiviel ; une culture permet ensuite de vérifier dans quelle mesure les germes ont été éliminés ou tués. Ils sont ensuite lavés en même temps qu'un chargement normal.
Après le lavage ou l'essorage mais avant le calandrage ou toute autre finition, ils doivent être séparés du chargement pour un examen ultérieur.
Les échantillons de tissu et éventuellement l'eau de rinçage sont apportés au laboratoire de bactériologie.
La partie contaminée de l'échantillon de tissu sera examinée pour déterminer la survie des germes.
Le processus lessiviel n'est pas satisfaisant si on met en évidence :
- Un nombre de germes cibles supérieur à 1/10 000ème de l'inoculum d'origine, c'est-à-dire le nombre retrouvé sur un échantillon de contrôle non lavé.
- Que d'autres germes que les germes cibles sont présents en quantités supérieures à 10 par cm2 de tissu ou à 100 par ml de liquide de rinçage.
Ces contrôles du linge après le lavage ne sont qu'une indication sur la qualité désinfectante du lavage.
Pour obtenir une sécurité maximale pour le patient et lui garantir un linge stérile il faudrait diminuer les trop nombreuses manipulations entre la sortie du repassage et la distribution dans sa chambre.
Or les infections manu portées après le lavage rendent l'objectif « Zéro bactérie » quasiment impossible.
Linge propre : mission impossible ?
Le linge sale comme le linge propre est responsable de nombreuses infections nosocomiales dans les Établissements de soins.
Des cas précis, comme la transmission de gale ou d'une épidémie d'entérocolite nécrosante ont été rapportés.
De nombreux hôpitaux interrogés ne font pas de prélèvements bactériologiques sur le linge en sortie de blanchisserie de manière régulière.
De plus, trop de manipulations entre la sortie du repassage et la distribution dans la chambre rendent l'objectif « bactérie O » difficile car d'après de nombreux audits réalisés par les Etablissements, le linge est touché 10 à 11 fois avant de partir vers les services de soins.
Or les infections manu portées sont les plus courantes, mais tous les supports du linge sont également porteurs de germes : rayonnages, tables, chariots...
L'environnement aussi est contaminant : les sols et même l'air.
Négligence du personnel soignant
Le personnel soignant aussi bien que celui de la blanchisserie doit être sensibilisé aux procédures de ramassage du linge sale, doit être informé des risques encourus. Il doit donc être sensibilisé à une rigueur de comportement.
Certaines règles existent en matière de conditionnement du linge sale par les services de soins... or la blanchisserie rencontre des difficultés de fonctionnement liées à un mauvais conditionnement du linge sale :
- Manque de pré-tri entraînant une surcharge de travail pour le personnel de la blanchisserie,
- Objets divers trouvés dans le linge occasionnant des arrêts de production et la détérioration du matériel (objets métalliques tranchants ou encre provoquant par exemple des tonnes de tenues tâchées...) ;
- Problèmes d'hygiène dus au tri des sacs.
Chaque année on recense en blanchisserie de nombreux accidents par coupures ou piqûres dus à la négligence de leurs collègues des unités de soins.
C'est une faute professionnelle de laisser des bistouris ou des aiguilles dans le linge !
Risques encourus par le personnel de la blanchisserie
Lorsqu'il manipule le linge sale, il est important de mettre par exemple la main devant la bouche pour éternuer, pour bailler ou pour tousser car le risque de contamination personnelle est très important.
Les risques d'accidents d'exposition au sang dus au matériel trouvé régulièrement dans le linge pourtant trié sont très importants (bistouris, couteaux, téléphones portables, chaussures, bassins...)
Il y a également des risques d'infections dus aux microbes résistants ou multi-résistants que l'on retrouve dans le linge contaminé.
Le personnel de la blanchisserie est donc, malgré les évolutions et progrès mis en ouvre, considérablement confronté à des risques de contamination et d'opérations dangereuses.
Contaminations manu portées après le lavage
les infections manu portées
On constate que les infections manu portées sur le linge propre sont les plus courantes (80% des bactéries sont manu portées). Nos mains sont des vecteurs de transport des micro-organismes les plus insidieux : elles nous suivent partout !!
De plus, le linge est responsable de nombreuses infections nosocomiales (estimées à 17 % des cas d'infections nosocomiales) représente donc des risques à la fois pour les patients, le personnel soignant et le personnel de la blanchisserie.
Il y a également de contaminations manu portées dues au fait que le personnel soignant ne se lavent pas les mains entre deux soins puis vont manipuler les armoires pour distribuer le linge propre. Ensuite ces armoires sont emmenées dans les chambres des patients.
les autres infections
Les gaines de ventilation, les poutres et plafonds des grandes blanchisseries sont rapidement tapissés de particules d'oxycellulose, lesquelles finissent toujours par retomber sur le linge propre.
Règles à respecter
Afin d'éviter ou de limiter ces risques d'infection sur le linge propre sortant de la blanchisserie, certaines mesures simples sont à prendre :
- lavage de mains à chaque arrêt de travail voire le plus souvent possible
- port de gants renouvelés fréquemment (mais cela ne protège pas contre les coupures et piqûres)
- tenue spécifique changée quotidiennement ou plus souvent si nécessaire
- possibilité de se doucher
- respect de la vaccination (hépatite, tuberculose, tétanos)
- stockage le plus court possible
- port de masques renouvelés fréquemment (masques ayant plusieurs épaisseurs et couvrant bien le nez et la bouche)
- une formation générale continue et une formation spécifique sur la méthode de contrôle et sur le matériel ou les procédés nouvellement introduits dans la blanchisserie
Nous savons que la technique nous permet d'assurer une bonne qualité bactériologique, encore faudrait-il que le personnel soit formé à cette tâche et qu'il puisse suivre de façon permanente des recyclages et des formations sur le plan technique, hygiénique et de sécurité du travail.
C'est à ce prix que la prévention de l'infection nosocomiale éventuellement liée au linge sera assurée.
Bibliographie
- « Le circuit du linge à l'hôpital » C-CLIN Paris Nord
- Document « XVème Journées Régionales d'Hygiène Hospitalière » (édité par l'Institut d'Hygiène à la Faculté de Médecine de Strasbourg et la Blanchisserie Hospitalière de Hautepierre)
- Documents provenant du « CNEH - Centre National de l'Equipement Hospitalier »
- « Revue Hospitalière de France » n° 4 (1995)
- Revue « Hygiène en Milieu Hospitalier » n°12 du 12/11/1998 et n°19 du 19/06/1999
- Revue «Soins Médecine Sciences » de mars/avril 1995
- Article « Gestion du Linge Sale » de Marie Agnès ABY, biologiste attaché au C-CLIN Est
- Bulletin d'Information n°9 (09/1999) de l'Institut d'Hygiène (Antenne Hôpital Hautepierre)
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