La prévention de la douleur iatrogène se montre encore insuffisante dans les établissements de santé en France, montre une enquête nationale présentée aux premières Assises nationales de la douleur.
Cette enquête, menée dans le cadre des Etats généraux de la douleur, montre que, globalement, les deux programmes nationaux successifs de lutte contre la douleur ont permis de réaliser des progrès dans la prise en charge de la douleur au sein des établissements de santé français, s'est félicité le Dr Alain Serrie (hôpital Lariboisière, AP-HP, Paris Xème), président du comité d'organisation des Etats généraux.
Cependant, alors que la douleur iatrogène figure parmi les priorités du deuxième plan douleur, il semble qu'elle reste encore mal prise en compte, même si le faible taux de participation (12%) à cette enquête ne permet pas de tirer des conclusions définitives.
Alors que le deuxième plan quadriennal de lutte contre la douleur s'achève fin 2005, les questionnaires ont été adressés fin 2003-début 2004 aux directions de l'ensemble des 3.102 établissements sanitaires français.
Les réponses obtenues auprès de 438 établissements montrent qu'un quart d'entre eux proposent rarement, voire jamais un moyen analgésique ou sédatif avant un geste douloureux.
Ainsi, la moitié des établissements ne proposent que rarement voire jamais de la crème ou des patches d'anesthésiques locaux de surface avant les gestes douloureux. De la même façon, près de la moitié des établissements ayant répondu à cette enquête n'utilise pas non plus le gaz anesthésiant Meopa (mélange équimolaire d'oxygène et de protoxyde d'azote). Ce produit n'est que rarement, voire jamais utilisé dans la moitié des CHR/CHU, dans 70% des centres de lutte contre le cancer et dans 70% des cliniques privées.
En revanche, les résultats s'avèrent plus satisfaisants pour les fibroscopies (gastriques, bronchiques et ORL), qui sont majoritairement réalisées sous anesthésie locale, sauf dans les cliniques où l'anesthésie générale est privilégiée.
Le Dr Jacques Meynadier, chargé par le comité d'organisation des Etats généraux de la douleur d'analyser les résultats de cette enquête, se dit également surpris de constater que les protocoles de prise en charge spécifiques concernent le plus souvent la douleur provoquée par les soins, en plus de la douleur post-opératoire. Dans les hôpitaux locaux, la douleur iatrogène fait presque toujours l'objet de protocoles, note-il.
Cependant, s'il apparaît que des protocoles de prise en charge spécifique de la douleur existent très fréquemment dans les CLCC, les CHR/CHU et les cliniques, ils restent peu diffusés, en particulier dans les services de gériatrie, de pédiatrie et de psychiatrie.
La prise en compte et la prise en charge de la douleur aux âges extrêmes de la vie -qui figurent parmi les grands axes de travail retenus pour l'éventuel prochain programme national de lutte contre la douleur- doivent également être améliorées.
En effet, si près de 80% des établissements possèdent des protocoles de prise en charge spécifiques de la douleur de l'enfant, cette douleur pédiatrique n'est évaluée que dans 30% des établissements. Quant à la douleur des personnes âgées, des protocoles spécifiques ont été mis en place dans moins de la moitié de l'ensemble des établissements, tandis que la douleur n'est évaluée que dans 47% des cas.
INTERNATIONAL
Infirmiers, infirmières : appel à candidatures pour les prix "Reconnaissance" 2025 du SIDIIEF
HOSPITALISATION A DOMICILE
Un flash sécurité patient sur les évènements indésirables associés aux soins en HAD
THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES
Hypnose, méditation : la révolution silencieuse
RECRUTEMENT
Pénurie d'infirmiers : où en est-on ?